Ayachi Zammel a été à nouveau condamné vendredi 11 octobre dans quatre affaires liées aux parrainages nécessaires pour se présenter au scrutin. Pour chaque dossier, une peine d’un an et huit mois de prison a été prononcée. Ces peines se cumulent, ce qui se traduit par plus de vingt ans de prison.
Ayachi Zammel est en prison depuis le 4 septembre. Il a obtenu 7,35 % des voix lors de l’élection présidentielle du 6 octobre qui été marquée par la victoire écrasante de Kaïs Saïed.
La justice lui reproche d’avoir bénéficié de parrainages qui ne respectent pas la légalité. Depuis le mois de septembre, il a déjà été condamné dix fois. Toutes les condamnations sont liées aux parrainages. Ce vendredi 11 octobre, c’est le tribunal de Siliana, dans le centre du pays, qui a prononcé quatre nouvelles peines de prison.
La justice tunisienne a fait le choix de séparer tous les dossiers. Mais pour les avocats d’Ayachi Zammel, le droit permet de lier toutes ces affaires et d’obtenir une seule et unique condamnation. Il dénonce un acharnement judiciaire.
« C’est de l’acharnement. C’est un massacre, c’est-à-dire que le tribunal doit se dessaisir au profit du premier tribunal qui a été saisi. Cela, cela s’appelle la jonction des procédures. C’est pour cela que j’ai dit que c’est un massacre juridique », a tenu à souligner Me Abdelsattar Messaoudi.
En tout, 37 procédures ont été lancées, dans tous les gouvernorats du pays, contre Ayachi Zammel. Ses avocats estiment qu’il risque 40, voire 50 ans de prison.
Pour Me Abdelsattar Messaoudi, la justice est utilisée à des fins politiques dans cette affaire, pour faire peur à tous ceux qui envisagent d’être candidats à la prochaine présidentielle de ne pas se présenter.
« Pour les Tunisiens aussi, c’est un signal pour ceux qui pensent, d’ici cinq ans, à se présenter à la présidence. Alors là, elle doit prendre acte de ce qui s’est passé pour Monsieur Zammel », a ajouté l’avocat.
Maitre Abdelsattar Messaoudi, qui espère que le climat politique va néanmoins s’apaiser, indique qu’Ayachi Zammel reste combatif, qu’il garde le moral et que son client compte faire appel de toutes ses condamnations.
Avec Rfi