Jeudi 23 janvier 2020
Un ancien parachutiste français rend hommage au commandant Azzedine
Francis Decker, ancien parachutiste français, a envoyé un message de reconnaissance au commandant Azzedine. Nous le reproduisons intégralement.
22 mai 1957, j’étais jeune parachutiste,le 22 mai 1957 mon régiment était engagé contre et j’ai participé à la bataille d’Agounenda cette zone était placée sous le commandement du colonel Si Sadek et de son adjoint le commandant Si Lakhdar ils se trouvaient à la tête d’un effectif de trois cent moudjahidines parmi lesquels le prestigieux commando Ali Khodja directement commandé par le capitaine Azzedine, les combattants de l’ALN sont encerclés par plusieurs unités de l’armée française. se sentant pris au piège ils réagissent avec une grande énergie et beaucoup de courage. très vite on envient au corps à corps, puis l’aviation intervient les avions font plusieurs passages bombardant et mitraillant le terrain dès qu’ils quittent le secteur , les maquisards contre-attaquent furieusement le combat se prolonge durant 48 heures.
Au cours de la nuit le capitaine Azzedine laisse sur place quelques volontaires tous dévoués à leur chef, ils acceptent de se sacrifier pour couvrir le repli de leurs camarades.
Le capitaine Azzedine suivi de plus de 200 maquisards parvient à franchir le dispositif d’encerclement mis en place par l’armée française avant de quitter la zone de combat ils ont pris le soin d’emporter avec eux toutes les armes qu’ils ont pu récupérer sur leurs morts et leurs blessés le capitaine est parvenu à sauver le plus gros de l’effectif des combattants de l’ALN, c’est un véritable exploit. au lever du jour, quelques djounouds retranchés dans des grottes refusent de se rendre ils se battent jusqu’à la dernière cartouche.
Cette résistance n’est pas étonnante commandés par des officiers de la stature du capitaine Azzedine il ne pouvait en être autrement. j’avoue que cet officier m’a beaucoup marqué et que je garde une profonde admiration pour lui, il était de tous les combats admiré par ses hommes mais également par les gens qu’il combattait le 17 novembre 1958 au cours d’un nouveau combat avec mon régiment il est de nouveau blessé, fait prisonnier, il s’échappe et regagne le maquis avant de passer en Tunisie. Je me demande pourquoi un homme d’une telle valeur n’ai pas eut plus de reconnaissance de son pays. je suis profondément indigné par la manière dont actuellement il est traité par le pouvoir en place.
Sachez mon commandant que les hommes que vous commandiez mais également l’ennemi d’hier tous conservent une profonde estime et un grand respect pour le grand soldat que vous étiez.
Mon commandant, je suis de votre génération et j’ai eu l’occasion de combattre vos troupes durant la guerre d’Algérie. Vous êtes un de ceux qui a le plus marqué ma jeunesse, je connais votre courage face à l’ennemi, votre générosité envers les prisonniers, le souci que vous aviez de protéger vos hommes et surtout votre honnêteté qui ne peut être mise en doute, car tous ceux qui vous ont connu ne peuvent en douter. Je suis profondément révolté de savoir, que des gens qui à l’époque de la résistance contre l’armée française étaient de parfaits inconnus, osent aujourd’hui persécuter le plus grand résistant algérien.
Sachez commandant que ceux qui vous connaissent réellement vous font confiance, et aucun de nous ne met en doute votre honnêteté. Je sais qu’à nos âges il est très difficile de faire face à ce que je considère injustice.
J’espère que demain le peuple algérien prendra conscience que les gens qui osent vous condamner ne représentent rien, que ce sont des parvenus et des profiteurs, qui n’ont aucune considération pour le peuple et que ce sont eux qui devraient se trouver sur le banc des accusés. Vous avez beaucoup de courage et vous comptez beaucoup d’amis.