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Un cœur de porc transplanté à l’homme avec succès

Transplantation de coeur

Cette transplantation de xénogreffe (greffe d’un organe entre espèces différentes) est l’œuvre d’une équipe de chirurgiens américains. Cette avancée technique  est une première mondiale, elle suscite déjà beaucoup d’espoirs pour les personnes en attente de greffe.

Le vendredi de la semaine dernière, une intervention chirurgicale pas comme les autres s’est déroulée dans une clinique médicale affiliée à la faculté de médecine de l’université de Maryland.
Un patient de 57 ans, atteint d’une maladie cardiaque au stade terminal et qui ne pouvait bénéficier d’une greffe conventionnelle, a été transplanté d’un cœur de porc génétiquement modifié.
Cette intervention a été considérée comme une réussite puisque le patient toujours sous surveillance va bien 3 jours après son opération. Cette prouesse chirurgicale a été effectuée par une équipe de chirurgiens spécialisés dans la transplantation cardiaque à sa tête le Pr Muhammad M. Mohiuddin et le Pr Bartley P. Griffith respectivement directeur scientifique et directeur clinique du programme de xénotransplantation cardiaque à l’université de médecine de Maryland. La FDA l’agence américaine du médicament a donné un accord en urgence et à titre compationnel.
Le cœur prélevé sur un porc a subi des modifications dans son génome. Trois gènes  du donneur (porc) impliqués dans le rejet et 1 gêne responsable de la croissance du cœur ont été inactivés et six autres gènes humain ont été introduit permettant une réponse immunitaire adaptée pour prévenir le rejet.
Ce cœur a été conçu par Revivicor un laboratoire de biotechnologie spécialisé dans la médecine de régénération (fabrication et recherche dans les transplants) basé dans la ville de Blacksburg en Virginie.
Un nouveau médicament antirejet a aussi été utilisé pour contrôler le rejet de la greffe, ce dernier est conçu par la firme pharmaceutique Kiniksa.
Aux Etats-Unis d’Amérique, 110 000 malades sont en attente d’une greffe et 6 000 patients décèdent chaque année à cause d’un manque d’organes.
Bien que cette nouvelle suscite l’enthousiasme en Occident, il est certain que dans les pays où le porc n’a pas bonne presse, des questions religieuses seront au centre des débats.
A l’heure des choix ultimes, faudra-t-il remiser ses croyances pour sauver des vies humaines ou les laisser mourir ?
Dr Tarik Yadaden
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