Une nouvelle affaire qui ne va pas arranger les relations entre la France et l’Algérie. Relations qui semblaient pourtant s’apaiser après la visite du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à Alger, dimanche 6 avril. Trois hommes, dont un travaille dans un consulat d’Algérie en France, ont été mis en examen vendredi 11 avril à Paris.
Ces trois personnes sont poursuivies pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, de l’influenceur algérien Amir Boukhors, alias Amir DZ, le tout en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué samedi le Parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant des informations obtenues par l’AFP de sources proches du dossier. Ils sont également mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. L’enquête aura duré plusieurs mois puisque les faits remontent à fin avril 2024.
Une juge des libertés et de la détention a placé, vendredi soir, en détention provisoire ces hommes âgés d’une cinquantaine à une soixantaine d’années, avait constaté une journaliste de l’AFP.
«Ce tournant judiciaire de l’enquête avec l’arrestation d’agents liés au régime algérien et leur présentation à un juge révèle aussi que les faits du 29 avril 2024 sont une affaire d’Etat», estime Me Eric Plouvier dans une déclaration à la presse. L’avocat estime que son client «s’est immédiatement constitué partie civile» et dit espérer que «l’instruction ouverte permettra de mesurer l’implication d’Alger» dans cet enlèvement.
A Alger, c’est la bronca. L’ambassadeur de France est convoqué une énième fois. Dans la foulée, un communiqué aux tons virulents est publié dans la soirée. Une situation « inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », a déclaré samedi 12 avril au soir le ministère algérien des Affaires étrangères. Il dénonce l’arrestation de son agent consulaire sur la voie publique, sans notification par le canal diplomatique. Un « tournant judiciaire qui n’est pas le fruit du hasard », estime-t-il, comme une manière de « torpiller » le réchauffement des relations entre Paris et Alger. Dans ce communiqué incendiaire (le 3e depuis le début de l’année), le ministère des Affaires étrangères met en doute le travail du Parquet antiterroriste.
« L’Algérie rejette fermement, tant sur la forme que sur le fond, les motifs invoqués par le Parquet antiterroriste français, à l’appui de sa décision de mettre en détention provisoire son agent consulaire », s’indigne le ministère des Affaires étrangères. Lequel s’en prend au passage également au ministère français de l’Intérieur que dirige le très droitier Bruno Retailleau.
Pour l’avocat de l’influenceur Amir Boukhors, ces nouvelles arrestations suggèrent une « tentative d’intimidation » de la part de l’Algérie. Une potentielle « ingérence étrangère », a réagi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui précise que le Parquet national antiterroriste a été saisi de l’affaire.
Nouvelle escalade donc. Nouveau coup de menton d’Alger ! Pourtant il y a une semaine, le cours diplomatique semblait reprendre après l’échange d’un coup de fil entre les deux chefs d’Etats. Et la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger. Le ministre a-t-il informé les autorités algériennes de l’enquête qui visait un employé du consulat algérien ? Difficile de croire que cette information ne fût pas transmise aux autorités algériennes.
La déflagration est survenue après les informations rendues publiques vendredi par la presse française sur l’enlèvement d’Amir Dz il y a moins le 29 avril 2024 au Val-de-Marne, et les soupçons qui pèse sur cet employé consulaire algérienne qui a été aussi mis en examen dans l’affaire des informations de Bercy.
L’enquête a mené à un «père de famille» franco-algérien, «proche» de ce membre du consulat, selon plusieurs sources proches du dossier. Le troisième suspect connaissait les deux premiers. L’analyse du bornage téléphonique a conduit les enquêteurs jusqu’au consulat d’Algérie, a appris l’AFP de source proche du dossier.
Selon une enquête publiée par le quotidien Le Parisien, les enquêteurs soupçonnent l’existence d’un contrat d’assassinat potentiellement commandité par un membre du consulat d’Algérie, qui aurait lui-même été «recruté» par un fonctionnaire de Bercy déjà soupçonné d’espionnage au profit d’Alger. Une assistante sociale de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) lui fournissait également des renseignements sur des opposants au régime en place à Alger. Le fonctionnaire de Bercy a été mis en examen au mois de mars.
La violente réaction des autorités algériennes augure-t-elle une reprise de la glaciation entre les deux pays ou s’inscrit-elle dans une opération de consommation intérieure ?
Une chose est sûre : cette grave « affaire d’enlèvement » d’un influenceur condamné en Algérie est du pain béni pour les extrémistes algériens et français qui voient d’un mauvais œil une réchauffement des relations entre les deux pays.
La rédaction avec AFP
Ces pratiques intimidante des consulats algérien a l’égard de ses expatriés opposants ont été aussi signaler au Canada!
« du pain béni pour les extrémistes algériens et français ». C’est nauséabond ! Des opposants politiques pourchassés par une dictature stalinienne sont traités de « extrémistes » vous n’avez pas honte ?
Il en est pareil pour Karim, Khider … à la Stalinienne pour Trotsky. C’est du réchauffé! C’est leur culture de débat avec les opposants. En fait, c’est du Fissisme: qui n’est pas avec moi est contre moi et donc à éliminer.
Des questions demeurent ,notre agent consulaire a t’il participé à cet enlèvement et bénéficie t’il de l’immunité diplomatique
S’il avait l’immunité diplomatique, il n’aurait pas été inculpé. Quant à son inculpation, elle est la conséquence d’une enquête de la police française. C’est la justice française qui jugera de son implication ou non. C’est un simple agent de consulat.
Ce fait divers, concernant l’enlèvement d’un citoyen algérien opposant, permet aux soutiens de ce régime de manifester avec vigueur et montre une image de notre pays particulièrement dégradante. Car presque toutes les appréciations que j’ai lues parlent de l’inculpation de l’agent consulaire sans en préciser les raisons. Or se faire enlever et droguer ce n’est pas normal en Europe. Même s’il s’agit par un employé de consulat ou d’ambassade.
Pour le regime la fin justifie les moyens…