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Un geôlier garant de la liberté de la presse

Mohamed Laagab

Concernant le décret sur la charte d’éthique et de déontologie, tenez votre ventre, l’apoplexie de rire peut être dangereuse en cas de lecture sans précaution de ce qui va suivre.

En visite à Oran, le ministre de la communication a confirmé la prochaine promulgation du décret portant sur la création du Conseil d’éthique et de déontologie qui aura en charge de préparer la « Charte de l’éthique des sociétés de médias et des journalistes ».

Les modalités de mise en œuvre d’un Fonds d’aide à la presse sont en cours de finalisation et seront bientôt effectives. Il contribuera à une mise en application des « grandes avancées » qui seront proposées par la Charte de déontologie

Dans un souci démocratique de concertation, la charte sera présentée aux journalistes et responsables des institutions médiatiques afin d’enrichir le texte de suggestions et de propositions d’idées.

Le ministre a qualifié le statut particulier des journalistes d’ « excellent, donnant au journaliste algérien le statut qu’il mérite». Et de rajouter « nous devons, tous, coopérer et intensifier les efforts, en vue de développer nos institutions et leur fournir les moyens requis pour assumer pleinement leurs missions ».

Sans oublier, bien entendu, de rappeler que ces mesures s’inscrivent dans les annonces du Président de la république lors de la journée de la presse. Il ne pouvait dormir sans avoir concrétisé son grand rêve de façonner la liberté de l’information, chère à son profond désir de démocratie.

Enfin une presse libre en Algérie. Enfin un statut des journalistes aux standards des plus grands pays démocratiques. Enfin des journalistes ayant les moyens d’assurer un grand projet de transparence par leur apport de la vérité et des analyses pertinentes pour informer et instruire les citoyens.

Nous attendions depuis longtemps que l’éthique et la déontologie soient au cœur de ce quatrième pouvoir de la démocratie, il faut le saluer avec applaudissements, larmes et reconnaissance au Grand Timonier.

Enfin les journalistes algériens sur le territoire national pourront avoir la liberté de dénoncer les actes contraires au droit et à l’humanisme. Le citoyen disposera d’une information claire dans la transparence des faits et des décisions gouvernementales. Les éditorialistes pourront analyser et critiquer les politiques, l’armée et les grands corrompus de l’État en dehors de ceux qui leur ont été toujours désignés par les autres corrompus.

Plus d’incarcération abusive sans que la presse n’en fasse état et déclenche l’alarme. Plus aucun incarcéré d’opinion car le journaliste pourra alerter les consciences des Algériens.

Plus de mensonges et de domaines interdits. Le journaliste aura son entrée partout, sa liberté de jugement et de transcription de la réalité dans les médias sera sans limite. Il collectera les informations, les vérifiera en les recoupant et les annoncera avec son regard critique indépendant.

Aucun procès politique n’écharpera à sa vigilance, aucune violation des droits ne se dissimulera derrière des arguments juridiques de façade.

La Charte de l’éthique et de la déontologie sera enfin là pour éclairer les citoyens par une presse libre. Un nouveau monde est ouvert aux journalistes, la lumière percera les ténèbres de l’information.

L’éthique et la déontologie en Algérie, j’aurais eu cette chance de la vivre avant de disparaître, je désespérais de l’attendre.

Boumediene Sid Lakhdar

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