Lundi 18 février 2019
Un livre sans concession de Jean-Pierre Filiu sur Netanyahu
«Main basse sur Israël, Netanyahu et la fin du rêve sioniste » est le dernier livre écrit par Jean-Pierre Filiu et publié par les Editions La Découverte.
L’auteur plonge dans le passé de l’actuel premier ministre israélien. Il ne passe rien à Benyamin Netanyahu. Ses manœuvres, son machiavélisme brutal, ses nombreuses affaires qui lui font craindre la loi d’airain de la justice mais aussi et surtout sa volonté d’annihiler toute possibilité d’un Etat palestinien digne de ce nom.
« On ne peut qu’être perturbé par l’alliage de perversité et de médiocrité qui en caractérise le personnage », assène Jean-Pierre Filiu. Il y a de quoi quand on lit la somme d’informations colligées dans cet ouvrage particulièrement à charge.
Le professeur Filiu scrute le passé révisionniste de son père, sa vie aux USA avant de rejoindre Israël. Contrairement à son frère, Netanyahu choisira les études à l’armée.
Dès son entrée en politique, il assimile un discours des extrêmes et fait du thème du terrorisme une question centrale de son argumentaire. « L’URSS jusque-là présentée comme « le parrain du terrorisme international » a beau avoir disparu corps et biens, le terrorisme demeure pour Netanyahu une menace existentielle qu’aucun des gestes accomplis par l’OLP, à commencer par la reconnaissance solennelle d’Israël, ne saurait amender. »
D’ailleurs, écrit l’auteur, Benyamin Netanyahu en est arrivé à cautionner « des meetings où sont scandés des slogans tels que « Rabin est le chien d’Arafat », voire « Mort à Rabin ».
Ambitieux en diable, l’homme ne recule devant rien pour assurer sa montée politique et à se faire de nombreux ennemis dans la classe politique. Il faut rappeler que Netanyahu a poussé son mépris de la question palestinien jusqu’à des limites peu tenables pour de nombreux Israéliens mêmes. Ce qui fera dire à Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial : «Si les tendances actuelles se poursuivent, Israël fera face à un choix terrible, soit accorder la plénitude de leurs droits aux Palestiniens et cesser d’être un Etat juif, soit leur dénier ces droits et cesser d’être un Etat démocratique ».
En la matière, Benyamin Netanyahu a joué un rôle central. Durant ses 20 ans comme premier ministre, il aura torpillé toutes les tentatives de négociations avec les Palestiniens. « L’alliance stratégique nouée par « Bibi » avec les « sionistes chrétiens » et couronnée lors du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, accentue la distance prise par son gouvernement avec la diaspora », observe Jean-Pierre Filiu. Concluant que la « « fin du rêve sioniste » est bel et bien l’œuvre de Netanyahu. Et elle se nourrit d’une forme de deshumanisation »