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Un maire doit-il servir le peuple ou sa hiérarchie ?

REGARD

Un maire doit-il servir le peuple ou sa hiérarchie ?

Et c’est décidé, la locomotive de l’opposition algérienne a sonné trois fois ce vendredi 10 septembre et toute la population a bel et bien entendu ce triton surprise. 

Bien entendu, la loco (locomotive) s’est manifestée par un premier klaxon fort et surprenant, juste pour annoncer son entrée en gare des ‘’rêveurs’’. Le deuxième, c’est un doux sifflet, comme pour nous rassurer d’une toute autre couleur et d’un nouveau look à donner à la station Algérie. On va opérer de l’intérieur, nous dit-on. Pourtant, le sel qui est si blanc au fond d’une marmite, n’a jamais réussi à changer la couleur rouge d’une sauce pour couscous. 

Quant au troisième son, il s’apparente à celui d’une clarinette qui appelle, fermement, tout le peuple à rentrer dans l’ordre du jeu, comme le veut le front, quitte à signer un pacte avec le diable. Cela ressemble un peu à ce tamis de ma grand-mère qui reçoit une gifle, à chacun de ses tours, lors de la séparation du bon grain de l’ivraie.

Certes que c’est une loco d’apparence bien huilée, qui semble vouloir aller bien au-delà de l’événement du 27 novembre. Elle tient à s’installer partout où il y a une place, parmi plus de 1400 prévues sur tout le territoire, en faisant valoir son poids par la préservation de cette démocratie de proximité qui lui est très chère. Peut-on vraiment nous accommoder à la démo-proximité, quant la fumée, de nos forêts brûlés et de nos fermes calcinées, est encore dans nos rues et à l’intérieur même de nos maisons?

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Peut-on faire confiance à nos urnes remplies de bulletins noires le jour puis, par un coup de magie, deviennent rouges lors du dépouillement du soir ? Un maire ‘’élu’’, a-t-il réellement la décision de sa politique ? Doit-il être au service de son peuple ou de sa hiérarchie?

A-t-on réuni un minimum de conditions pour une élection acceptable et objective? Se sont toutes de bonnes questions qui attendent de vraies réponses.

Je parlais ‘’d’apparence bien huilée’’ mais j’ai oublié de signaler, que la machine, dont il est question, s’est présentée à la gare, sans avoir attelé aucun wagon. C’est un train bizarre et à risque élevé. C’est ce qui explique d’ailleurs, le refus des passagers à embarquer. Des témoins ont affirmé qu’il n’y avait à bord qu’un trio costumé, qui semblait être: Le conducteur, le mécanicien et le machiniste. 

Toutefois, ces manœuvriers-spécialistes de trains hasardeux ont été bien reçus par le chef de gare, la soixantaine passée; qui leur a préparé, honorablement, des breuvages, juste après un petit point de presse sur le quai. Le conducteur avait lu une déclaration politique qui n’était pas du goût des nombreux voyageurs qui attendaient, sous une chaleur étouffante, le prochain train.

C’est comme un paradoxe, autant le peuple est désintéressé, autant le discours se voulait rassurant, qu’à partir du 27 novembre, tous les rêves des algériens seraient exaucés. Un discours généreux qui offre deux formes de gouvernances au choix du peuple. L’orateur a insisté sur l’existence, chez nous, de deux types de démocraties au service du pays : Il y a celle que le peuple appelle ‘’démocratie de façade’’ et il y a la démocratie de proximité; celle là même  qui a suscité l’intérêt de ce conducteur, jusque à serrer fortement et fraternellement la main de ce chef de gare.

Allez comprendre laquelle des deux formes de gestion conviendra le mieux à ce pauvre peuple, qui n’est pourtant pas arrivé à fermer les yeux depuis février 2019. 

Dans toute cette gymnastique inappropriée, les forces socialistes ont possiblement oublié une constante importante, à savoir le peuple qui a toujours été le parent pauvre dans tout ce qui conditionne l’avenir de son pays. On ne peut pas gouverner sans son peuple, disent les grands démocrates, à l’image de Da El Hocine, Mandela ou encore Lumumba.

L’émotion et la compassion qu’on a pour son peuple, peuvent parfois nous inciter à prendre des décisions hâtives mais inadéquates; d’où la nécessité à une concertation plus large et transparente aussi.

Si entre APC et APW il n’y a que deux lettres (c et w) qui sont différentes; entre vote et boycott il y a nécessité à consulter plus de 25 millions d’Algériens adultes et responsables.

Mon père qui n’est plus de ce monde, m’avait dit un jour : ‘’Un commerçant veut juste s’enrichir à vendre son produit, mais un parti politique doit servir son produit au peuple pour enrichir son pays’’

Au fait, j’aimerais juste savoir qui sera le prochain dindon de la farce ?

Aussi, je ne voudrais pas clore ma lettre, sans dire ce qui me parait le plus important : repose en paix Da El Hocine.

Auteur
Ahcène Moussi, économiste (Canada)

 




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