Le découpage administratif que porte la commission Ould Kablia, c’est du déjà-vu. On replonge directement dans l’esprit de la Conférence de Berlin de 1884, où les puissances coloniales s’étaient partagé l’Afrique comme on découpe un gâteau, sans la moindre considération pour les peuples, leurs cultures, leurs territoires.
Aujourd’hui, la Régence algéroise applique la même recette, ignorant allègrement les identités régionales, culturelles et historiques de notre pays.
Sous prétexte de « moderniser » l’administration, ce découpage cache mal une ambition purement politique : contrôler, dominer, et surtout, centraliser à outrance. C’est du bonapartisme pur jus, hérité directement du colonialisme français. Ce découpage est une insulte aux spécificités locales, une tentative cynique de dépersonnaliser définitivement notre espace pour mieux imposer une uniformisation autoritaire.
Cette réforme prolonge le coup de force de l’été 1962, moment où l’armée de l’extérieur a investi l’appareil administratif colonial du gouvernement général et l’a pérennisé en liquidant l’État national régionalisé édifié par le FLN-ALN.
Cette « réforme » prétendument administrative ne peut être discutée sans rappeler notre douloureuse histoire coloniale. L’administration coloniale française, ne le perdez pas de vue, avait, elle aussi, découpé ce pays à sa guise, non pas pour aider, mais pour mieux soumettre. L’objectif était clair : casser les structures communautaires, effacer les identités, et imposer une seule autorité, celle de l’État central.
Ironie de l’Histoire, le propre pouvoir algérien reprend ce modèle à son compte pour renforcer sa mainmise, pour centraliser encore plus et caporaliser la société en se faisant fi de sa diversité culturelle et régionale.
Où est la gouvernance participative et inclusive que suggère l’intitulé de « république démocratique et populaire » ? Nulle part. À la place, c’est une logique despotique et assimilationniste qui règne, avec pour seul but de renforcer le pouvoir d’une élite algéroise vénale, corrompue et coupée des réalités.
I. Un découpage administratif autoritaire, héritage du colonialisme
Origines de ce découpage administratif
Ce n’est pas compliqué. Ce découpage administratif vient tout droit de la gouvernance coloniale française. La France avait une obsession : centraliser pour mieux contrôler. Le territoire algérien a été découpé en départements, calqués sur ceux de la métropole, sans le moindre égard pour les structures locales, sans aucune reconnaissance des réalités culturelles. Déconstruire, décontextualiser, effacer : telle était la mission. Effacer les identités locales pour mieux imposer la domination coloniale. Aujourd’hui, même logique, même méthode.
On redessine les frontières intérieures de l'Algérie pour diluer les spécificités locales, pour faciliter le contrôle, pour neutraliser toute forme d'organisation collective ou de résistance. C'est la même chanson coloniale qu'on nous sert, mais avec des instruments modernes.
Les influences bonapartistes dans la gouvernance algérienne
La centralisation à outrance, c’est une marque de fabrique bonapartiste. Un système bureaucratique tentaculaire, hiérarchisé à l’extrême, où le pouvoir est concentré entre les mains de quelques-uns. Sous le colonialisme, cette approche a été perfectionnée pour supprimer toute forme de gouvernance autochtone. Après l’indépendance, ce modèle n’a pas disparu, il a été amplifié. Le résultat ? Une administration obèse, déconnectée, totalement insensible aux besoins réels de nos citoyens.
Le découpage de 2024, c’est l’illustration parfaite de cette culture bureaucratique stérile : on ne cherche pas à rapprocher l’administration des citoyens, on veut juste renforcer le contrôle, point final.
Diviser les grandes wilayas, fragmenter les territoires, tout cela n’est qu’une tentative pour réduire l’influence de certaines régions, pour mieux les museler politiquement. Il importe peu que la superstructure politique et bureaucratique soit en totale rupture avec nos réalités anthropologiques.
La Régence nourrit le dessein de créer un Algérien nouveau, conforme à la nature militaro-bureaucratique du système qui s'est imposé en septembre 1962. La Régence travaille à se fabriquer un peuple, et elle pense y arriver par un brassage forcé, censé liquider le fond amazigh et assurer la suprématie du fantasme arabo-islamique, un fantasme qui n'a de réalité nulle part, ni en Algérie ni dans le reste de ce qui est appelé le monde arabo-musulman.
Le mépris envers les structures locales est total. Le pouvoir central voit dans ces structures des menaces à son autorité qu’il faut éradiquer.
En 1987, des membres du comité de cité de Hasnaoua avaient investi la chambre d’un certain Boudib Mohamed, officiellement enseignant à l’institut de lettres arabes, mais en réalité officier résident au centre universitaire de Tizi-Ouzou. Parmi les documents récupérés dans cette action, un rapport contre le coordinateur des instituts, ALEM. Il lui était reproché une application timorée de la carte universitaire donc, en conséquence, un manque d’implication dans la politique de brassage dont elle était l’instrument. Les velléités du plan « zéro Kabyle » ne datent pas d’aujourd’hui et viennent de loin. Seulement avec ce découpage, nous ne sommes plus dans le « zéro Kabyle », mais, franchement, dans le « zéro Kabylie ».
L’échec de la décentralisation et de la représentativité
La décentralisation, dans son principe, devrait rapprocher le pouvoir des citoyens, permettre une gouvernance flexible, adaptée aux réalités locales. Mais en Algérie, on a perverti ce concept.
Sous l’État FLN-ALN, l’organisation reposait sur les six wilayas historiques, chacune représentant une partie essentielle de la mosaïque identitaire algérienne, unissant des particularités régionales pour mener une lutte commune. Cet État régionalisé était une tentative intuitive et naturelle de reconnaître et d’intégrer les spécificités culturelles, identitaires, de chaque région, permettant ainsi à chaque wilaya de conserver une certaine autonomie tout en contribuant collectivement à l’effort de libération nationale.
Ces wilayas, en tant que structures territoriales, étaient non seulement des entités administratives mais aussi des symboles de la diversité algérienne et de la volonté de créer une nation unie dans la pluralité. Cette approche était une réponse organique aux réalités du terrain, une reconnaissance de l’histoire, de la culture et des spécificités locales, afin de rassembler les Algériens au-delà des différences pour une cause commune.
Mais après l’indépendance, cet état a été liquidé au profit du Gouvernement général et de ses structures, la décentralisation n’a été, dès lors, qu’un outil pour renforcer le contrôle central. L’État postindépendance, au lieu de poursuivre l’œuvre de régionalisation qui aurait pu cimenter la cohésion nationale tout en respectant la diversité, a opté pour une centralisation autoritaire, annihilant la vision initiale du FLN-ALN.
Les réformes administratives successives ont anéanti cette perspective et n’ont jamais cherché à donner de la voix aux citoyens ; elles ont tout fait pour l’étouffer, transformant les wilayas en de simples rouages administratifs soumis au bon vouloir d’Alger. Le découpage prévu pour 2024 est tout sauf une avancée démocratique. C’est une régression flagrante, qui reste dans le reniement de l’esprit de régionalisation d’origine, cette volonté de construire une nation à partir de ses multiples composantes.
En fragmentant les régions politiquement actives, on empêche toute émergence de contre-pouvoirs, on détruit la possibilité de voir naître des forces locales capables de représenter les intérêts de leurs territoires. On crée un réseau de subdivisions qui ne répondent qu’à une seule loyauté : celle envers le pouvoir central. Les citoyens ? Ils peuvent toujours attendre. Leur confiance dans ce système est brisée, et c’est bien ce que veut le régime : isoler, aliéner, marginaliser, étouffer toute velléité d’autonomie ou de revendication locale.
Cette centralisation forcée, au mépris des particularismes locaux, est une tentative de créer une masse uniforme et docile, sans ancrage culturel ni représentation authentique. Il s’agit là d’une véritable trahison de l’esprit de novembre, de la guerre de libération du mouvement national moderne dans son ensemble, une négation des sacrifices consentis par chaque région pour bâtir une Algérie libre et diverse.
Aujourd’hui, la décentralisation n’est plus qu’une façade, un mensonge que le régime utilise pour légitimer son autorité, tandis que, sur le terrain, il travaille méthodiquement à affaiblir, diviser et contrôler chaque recoin du pays.
Le découpage administratif prévu pour 2024 est également une réponse directe au Hirak, une réponse que la Régence veut décisive. Le Hirak a réactivé la capacité des Algériens à s’unir dans le respect de leur diversité, démontrant la force de la solidarité interrégionale face à l’autoritarisme. Ce mouvement populaire a remis en question l’ordre établi, menaçant la stabilité du pouvoir en place.
Le régime a donc décidé de réagir en reprenant la main, de façon autoritaire, par ce découpage, cherchant à briser définitivement cette dynamique unitaire et à réaffirmer son contrôle absolu sur le territoire. L’objectif est de diviser pour mieux régner, fragmenter les bases de soutien régional pour éviter toute forme de cohésion qui pourrait donner un nouvel élan aux revendications démocratiques.
II. Un découpage artificiel et arbitraire
La logique superficielle du découpage administratif prévu
Le découpage administratif prévu pour 2024 suit une logique géométrique et arithmétique rigide, réduisant l’Algérie à une simple grille tracée avec trois traits verticaux et trois traits horizontaux, rappelant tristement l’esprit de la Conférence de Berlin de 1884 où l’Afrique avait été divisée sans la moindre considération pour ses peuples. Ce découpage arbitraire crée des blocs, répartissant les régions de manière quasi-mécanique, sans égard pour les réalités historiques, culturelles ou économiques.
Par exemple, le Littoral Est se voit regrouper 12 entités comprenant des wilayas comme Béjaïa, Jijel et Constantine, tandis que le Littoral Central agrège 12 wilayas, incluant Alger, Tizi Ouzou et Boumerdès. La logique se poursuit ainsi : le Littoral Ouest en 11 subdivisions, les Hauts-Plateaux Est en 11 autres, et ainsi de suite avec une répartition simpliste de 12, 11, 11, 6, 4… Ces chiffres reflètent une vision déshumanisée du territoire, un découpage bureaucratique, dicté par des règles arithmétiques, sans prendre en compte les dynamiques sociales et culturelles des régions concernées.
Cette approche réduit les localités à des cases administratives rigides, ignorant les particularités locales. La Kabylie se retrouve divisée entre le Littoral Est, le Littoral et les Hauts-plateaux Centres, noyant ainsi son identité forte et historique dans des unités administratives standardisées. De même, l’absence totale du Touat (Mzab) ou des Oasis dans le découpage reflète une négligence totale envers cette région et ses spécificités culturelles.
Cette logique géométrique et arithmétique est une manière de simplifier à l’extrême, effaçant la diversité qui fait la richesse de l’Algérie. En découpant le pays de la sorte, le pouvoir renforce son contrôle par une approche de gestion froide et dévitalisée, qui tourne le dos à la complexité humaine et aux besoins des populations locales. Ce n’est qu’un exercice de bureaucratie aveugle, qui nie la diversité vivante du pays au profit d’une uniformité forcée, laissant les communautés locales sans représentation véritable de leur identité et de leurs aspirations.
III. Les objectifs politiques cachés du découpage
Un projet de reconquête et de renouvellement de clientèles
Pourquoi ce découpage ? Pour créer des postes, des fonctions, des titres, et surtout pour cimenter une structure politique entièrement redevable au nouveau pouvoir central. Chaque nouvelle subdivision administrative signifie de nouveaux responsables locaux, de nouveaux chefs de secteur, tous choisis par le régime, et tous liés par des intérêts personnels et une dépendance politique vis-à-vis de la Régence algéroise. C’est une stratégie de clientélisme calculée, qui vise à acheter la loyauté des acteurs locaux par la distribution de privilèges et de postes.
En multipliant les subdivisions, le régime se garantit une base de soutien élargie, faite de réseaux d’influence qui ne peuvent exister qu’à travers leur alignement avec le pouvoir central. C’est la fabrication d’une clientèle dépendante, soumise et reconnaissante, transformant les régions en simples prolongements du centre.
Cette réforme n’aborde pas les questions de représentation ni la question démocratique. Elle est conçue de manière unilatérale, sans prendre en considération la nécessité d’une consultation populaire. Le régime entend changer la structure politico-administrative sans implication de la société, sans débat, ni concertation. Pourtant, la Constitution ne connaît pas d’autres représentations que l’APC, l’APW et l’APN.
Avec cette réforme, il y aura 87 APW, au sein desquelles il y aura près de 300 regroupements intercommunaux, et au-dessus, il y aura 9 autorités administratives dont on ne sait rien de leurs prérogatives, des super-walis ou des sous-ministres ? Des super-chefs, désignés, dont la mission exacte, les pouvoirs et les responsabilités demeurent une totale inconnue.
Comment imaginer un tel bouleversement sans même réviser la Constitution ? En voulant mettre en place cette réforme sans concéder une révision constitutionnelle, Alger, la Régence, crée un imbroglio sans nom, une situation où la légalité même des nouvelles structures administratives peut être remise en question.
Qu’importe, cette expansion de la base de soutien doit seulement créer une nouvelle bureaucratie, un ensemble de postes et de titres destinés à maintenir un contrôle plus étroit sur le terrain. La loyauté ne sera pas gagnée par des actions bénéfiques pour la population, mais par une allégeance totale à ceux qui détiennent les rênes du pouvoir, ce qui dénature le principe même de service public.
Ainsi, le contrôle s’exercera par le biais de ces nouveaux acteurs bureaucratiques qui, plutôt que de servir la population, serviront à asphyxier toute forme de contestation. Ces responsables locaux n’auront aucune légitimité démocratique ; ils seront les marionnettes du pouvoir central, là pour exécuter des ordres et non pour représenter ou servir les citoyens.
Il est clair que ce système est conçu pour fonctionner en vase clos, sans interaction avec la réalité des citoyens, et en se concentrant uniquement sur la survie du régime. Loin d’encourager une gouvernance ouverte ou de prendre en compte la diversité des besoins locaux, cette bureaucratie enserre les régions dans un carcan rigide, empêchant toute évolution ou initiative locale qui pourrait dévier de la ligne officielle.
En multipliant ces instances bureaucratiques, le régime ne cherche pas à rapprocher l’administration des citoyens, mais bien à fragmenter, isoler et soumettre les différentes régions à un contrôle direct et constant. Cette stratégie d’atomisation vise à créer une mosaïque de micro-pouvoirs qui dépendent entièrement du centre, tuant ainsi toute possibilité de solidarité ou de cohésion régionale.
Au final, cette stratégie ne vise à modeler les comportements, à conditionner les populations locales à l’obéissance, à les habituer à n’avoir aucun recours face à une administration tentaculaire et omniprésente. La multiplication des acteurs intermédiaires permet aussi de créer des zones grises, des espaces où les responsabilités se perdent, où les abus peuvent prospérer en toute impunité, et où le citoyen se retrouve face à une machine impersonnelle et indifférente.
Cela ne fait qu’augmenter la distance entre le pouvoir et le peuple, rendant impossible toute véritable représentation, et pérennisant un système dont le but est avant tout la préservation du pouvoir en place, et non l’amélioration du bien-être de la nation.
Affaiblir les poches de résistance
La disparition de la Kabylie, l’effacement de la wilaya III, voilà le cœur du projet. Région historique de contestation, elle est dans le viseur du pouvoir depuis toujours. En fragmentant la Kabylie, le régime espère affaiblir toute tentative de résistance organisée. En coupant la Kabylie en deux, il pense atteindre sa cohésion régionale et la détruire, réduire sa capacité d’organisation et affaiblir sa capacité d’opposition. C’est une manœuvre de fragmentation délibérée, visant à étouffer une région perçue comme un danger permanent pour le régime.
La disparition de la Kabylie, l’effacement de la wilaya III, voilà le cœur du projet.
La Kabylie (la wilaya III) est une région marquée par une longue tradition de lutte et d’autonomie. Le régime en est bien conscient, et c’est précisément pour cette raison que la fragmentation administrative de cette région est poussée à l’extrême. En multipliant les entités, on fragmente les bases de soutien, on isole les communautés, on limite les possibilités de coordination.
Ce morcellement est conçu pour diviser la population en de multiples unités sans véritable pouvoir politique, chacune trop faible pour représenter une menace, trop petite pour organiser une résistance coordonnée. La volonté est claire : diluer l’identité régionale kabyle en la noyant dans une multitude de micro-circonscriptions incapables de peser collectivement sur le plan politique.
Le pouvoir colonial français avait agi pareillement. Il avait interdit les marchés inter-aarch, espace essentiel de sociabilisation, et avait créé et imposé de nouveaux centres administratifs pour en faire des centralités alternatives. Le découpage administratif est un outil de domination destiné à empêcher toute rébellion potentielle, à briser la solidarité locale et à anéantir les aspirations autonomistes.
La Kabylie, encore et toujours dans le collimateur. Région emblématique de la résistance, elle est systématiquement visée par des politiques qui cherchent à l’affaiblir. Le découpage de cette région montre clairement la volonté d’étouffer toute forme de revendication politique, d’empêcher l’expression d’une identité forte qui a toujours été en opposition à l’autoritarisme central. C’est une région marquée par une longue histoire de lutte pour l’autonomie, et c’est précisément pour cela qu’elle est fragmentée. Diviser la Kabylie, c’est chercher à briser sa cohésion, à la rendre incapable de constituer une force politique unie et puissante. Le régime veut une Kabylie morcelée, affaiblie, incapable de se soulever collectivement.
Ce découpage est anti-national, il est une attaque directe contre ceux qui osent se lever et réclamer plus de liberté, plus de justice. La Kabylie incarne une volonté de préserver une identité culturelle forte, de défendre des valeurs de liberté et de justice sociale, des valeurs qui sont en contradiction avec la vision autoritaire du pouvoir central. En fragmentant cette région, le régime ne vise pas seulement à affaiblir un territoire, il cherche à briser un esprit, à annihiler une volonté de résistance qui, comme nous l’avons vu dans le Hirak, pourrait inspirer d’autres régions du pays.
La Kabylie est un symbole, et c’est pour cela qu’elle est dans la ligne de mire : parce que tant qu’elle résiste, elle montre qu’une autre Algérie est possible, une Algérie où les identités régionales sont respectées et où la diversité est considérée comme une force et non comme une menace.
Mais la marginalisation de la Kabylie ne se fait pas uniquement par le découpage administratif. Elle passe aussi par une privation de ressources, par un sous-investissement chronique, par une marginalisation économique qui vise à maintenir la région dans un état de dépendance et de faiblesse. Le découpage est une étape, mais il s’accompagne d’une politique globale de marginalisation qui vise à étouffer toute possibilité de développement autonome. C’est une stratégie qui vise à briser la volonté des Kabyles, à les contraindre à abandonner leurs revendications, à les forcer à se soumettre à l’autorité centrale en les privant des moyens de développer leur région et de vivre dignement.
Il ne s’agit pas seulement de réorganiser des frontières internes, il s’agit de redéfinir ce qu’est l’Algérie, de redéfinir qui a le droit d’exister en tant que communauté avec une identité propre. La Kabylie, par son histoire, par sa culture, par son esprit de résistance, représente tout ce que le régime veut effacer. Et c’est pour cela qu’elle est la cible d’une marginalisation délibérée, méthodique, implacable.
Mohand Bakir