15 avril 2025
spot_img
AccueilA la uneUne crise diplomatique sans précédent entre Alger et Paris

Une crise diplomatique sans précédent entre Alger et Paris

  • Dans une décision sans précédent depuis 1962, Les autorités algériennes ont ordonné l’expulsion de 12 fonctionnaires français en poste en Algérie, Cette mesure, annoncée le lundi 14 avril 2025, exige que ces agents quittent le territoire algérien sous 48 heures. Cette décision qui marque une escalade significative des tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

Selon les sources françaises, les personnes visées par cette expulsion seraient « toutes placées sous l’autorité de Bruno Retailleau », le ministre de l’Intérieur, donnant une dimension politique ciblée à cette décision.

Aucune communication officielle algérienne ne vient pour l’heure confirmer ces expulsions de fonctionnaires français.

La réaction des autorités algériennes

Le gouvernement algérien a justifié cette décision en réaction directe à la mise en examen de trois ressortissants algériens en France, dont un agent consulaire (affilié au de Créteil), soupçonnés d’implication dans l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir DZ, selon les mêmes sources françaises.

Dans un communiqué officiel, le ministère algérien des Affaires étrangères a fermement condamné la mise en cause de son agent consulaire citoyen dans la forme et le fond et a critiqué les justifications fournies par le ministère de l’Intérieur français, les qualifiant de « vermoulues et farfelues ».

- Advertisement -

Les autorités algériennes ont également averti que « ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable portera un préjudice majeur aux relations algéro-françaises ». Et la réaction n’a manifestement pas tardé.

https://www.mfa.gov.dz/fr/announcements/statement-of-the-ministry-of-foreign-affairs-french-ambassador-12042025

Aux origines de la crise : l’affaire Amir DZ

Cette nouvelle crise diplomatique a été ravivée par les derniers rebondissement dans l’enquête judiciaire de l’enlèvement de l’influenceur Amir DZ, réfugié en France depuis 2023, ce dernier a été enlevé dans le Val-de-Marne fin avril 2024. L’homme n’a dû sa liberté qu’à un invraisemblable imbroglio que l’enquête n’a pas encore éclairci.

Trois hommes, dont un agent employé dans un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen vendredi 12 avril 2025 à Paris pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste », selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français. Amir DZ est visé par sept mandats d’arrêt émis par les autorités algériennes, et la justice française à refusé la demande d’extradition émise par la justice algérienne. Les faits sont graves et l’affaire risque de percuter sérieusement le dernier rapprochement entre les deux pays.

Les répercussions diplomatiques immédiates

Face à cette décision, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a immédiatement réagi en demandant aux autorités algériennes de « renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours ». Dans une déclaration écrite, il a clairement indiqué que « si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement »

Une détente diplomatique de courte durée

Un échange téléphonique entre les présidents français et algérien a récemment illustré une volonté commune de renouer un dialogue apaisé, fondé sur le respect mutuel des intérêts des deux pays. Dans la foulée, Jean-Noël Barrot s’est rendu à Alger, où il s’est entretenu avec son homologue Ahmed Attaf ainsi qu’avec le président Tebboune. À l’issue de ces discussions, qualifiées de « franches et constructives », le ministre français évoquait l’entrée dans « une nouvelle phase » des relations franco-algériennes, saluant un « retissage du fil du dialogue au service de nos deux pays ».

Quelques jours plus tard, depuis le Festival du Livre à Paris, Emmanuel Macron s’est dit « confiant » quant à une éventuelle libération de Boualem Sansal, assurant que l’écrivain bénéficiait d’« une attention particulière » de la part des autorités algériennes.

Une grave crise aux conséquences inquiétantes

Si Alger maintient sa décision d’expulser les douze agents français, la France pourrait adopter diverses mesures de représailles. Parmi les options de représailles évoquées figurent des expulsions réciproques de diplomates algériens, des restrictions sur les visas, ou même des mesures économiques ciblées.

Cette crise diplomatique risque d’avoir des conséquences durables sur les relations entre Paris et Alger. La visite prévue de Gérald Darmanin en Algérie dans les prochaines semaines semble désormais compromise. C’est tout le processus de normalisation des relations bilatérales qui est remis en question.

Rabah Aït Abache

6 Commentaires

  1. La solution est la rupture diplomatique entre les deux pays. Ce jeu de mauvais goût à la longue devient épuisant, c’est digne d’un jeu d’enfants dont les conséquences seront imprévisibles pour la diaspora.
    Une rupture totale permettra aux deux peuples de réfléchir aux conséquences d’une telle situation pour re construire une relation basée sur des bases seines entre les deux peuples pour des intérêts mutuels en dehors des considérations idéologiques et des rancœurs individuelles qui sont nullement dans l’intérêt des deux peuples dont les liens historiques et humains sont plus importants.

    • Il ne faut pas rêver d’une relation saine entre les deux pays tant que les généraux algériens (désormais majoritairement arabo islamiste) tiendront le pouvoir. Il y a deux Algérie : il y a l’Algérie francophone (qui tout en condamnant la colonisation n’a jamais renié l’héritage culturel et politique français) et puis il y a l’Algérie désormais massivement arabo islamisée (héritage de Houari Boumédiéne et de MC Messaadia) . Cette Algérie qui court à la Mosquée à la moindre secousse sismique, cette Algérie qui a remplacé l’Islam par le Wahabisme, cette Algérie que le Wahabisme a empoisonné, ces algériens et ces algériennes qui (miracle du Coran) construisent leur propre prison et en sont même les gardiens zélés, cette Algérie contre laquelle les démocrates se heurtent à chaque fois que la démocratie est à portée de main. Les généraux algériens ne détestent pas la France, ils détestent les démocrates algériens. La surenchère nationaliste hypocrite ne vise qu’à marginaliser le mouvement démocrate. Les algériens empoisonnés par le Wahabisme ne comprennent pas que les généraux algériens détestent les algériens, tous les algériens. Les généraux algériens considérent que le pays leur appartient. Les algériens sont justes tolérés en Algérie. Je ne suis pas excessif : allez dans une caserne, vérifiez si nos djounouds sont nourris. Quand vous verrez la situation alimentaire lamentable de nos djounouds, vous comprendrez à quel point les généraux algériens detestent les algériens. Je le redis : les seuls ennemis de la nation ce sont les généraux

  2. « Aucune communication officielle algérienne ne vient pour l’heure confirmer ces expulsions de fonctionnaires français.
    La réaction des autorités algériennes
    Le gouvernement algérien a justifié cette décision en réaction directe à la mise en examen de trois ressortissants algériens en France … ». Il y a comme une contradiction entre la première et troisième phrases. Le fait que le gouvernement algérien justifie cette décision n’est-ce pas une confirmation de l’expulsion des fonctionnaires français?
    « Cette crise diplomatique risque d’avoir des conséquences durables sur les relations entre Paris et Alger ». Cela démontre le peu de solidité desdites relations otages des sautes d’humeur des dirigeants d’Alger du moment. Un jour je t’aime et je t’embrasse avec passion, un jour je rappelle mon ambassadeur et j’expulse tes fonctionnaires. Un comportement d’enfants gâtés à qui on refuse des demandes « farfelues » (l’extradition d’opposants). Des relations algéro-françaises aux bases plutôt « vermoulues » depuis 2020 plus particulièrement.
    A few days later … Coup de téléphone et revirement de situation … jusqu’à la nouvelle crise.

  3. La France a tout moment peut déplacer ses représentations diplomatiques établie a Alger vers son territoire Nante en l’occurrence, ça été déjà fait début des années 90 a cause de l’instabilité du régime et la menace terroriste.
    A savoir maintenant est ce que ce même régime d’alger at il les moyens à la hauteur de la réciprocité?

  4. Jamais dans l’histoire de notre pays, les dirigeants de l’Etat et de l’armée n’auront sali à ce point l’image du pays et du peuple. Jamais je ne me suis senti aussi sale. Teboune et les généraux veulent faire de notre pays un Etat voyou, ils veulent faire de nous des parias aux yeux du reste du monde. J’aimerais être marocain. Même si la vie est difficile au Maroc, au moins le Roi M6 se montre soucieux de l’image de son pays et de l’image de ses sujets. J’aimerais être marocain. Ces salopards de généraux nous ont tout pris : nos richesses, nos libertés, notre indépendance et jusqu’à cette chose si précieuse ; l’image que le reste du monde a de nous et de notre pays. Je le dis : les seules menaces qui pésent sur l’Algérie ce sont les menaces que font peser sur nous les généraux algériens. Les seuls complots qui sont ourdis contre notre pays sont des complots ourdis par les généraux algériens

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents