Une étude récente met en lumière des traces d’ADN de chasseurs-cueilleurs européens dans des restes humains datant de 6 000 à 10 000 ans en Afrique du Nord, pointant vers des interactions inédites entre ces populations.

Une découverte qui redéfinit l’histoire des migrations humaines

Une étude révèle des traces ADN européennes dans des restes humains en Afrique du Nord, prouvant des interactions préhistoriques entre ces deux régions.En effet, des chercheurs de l’université de Vienne  ont récemment identifié des preuves génétiques indiquant des échanges entre chasseurs-cueilleurs européens et populations du Maghreb, permettant la compréhension des migrations humaines à l’époque préhistorique. Cette découverte s’appuie sur l’analyse de restes humains en Afrique du Nord fouillés sur plusieurs sites archéologiques comme Afalou Bou Rhummel, Doukanet el Khoutifa, Djebba et Hergla, datent de 6 000 à 10 000 ans, une époque où l’Afrique du Nord était encore marquée par des sociétés de chasseurs-cueilleurs et ouvre un nouveau chapitre sur les interactions entre ces deux régions.

Des traces ADN révélatrices

L’étude, publiée dans la revue Nature, analyse des ossements découverts dans le Maghreb. L’un d’eux appartient à un homme ayant environ 6 % de son ADN d’origine européenne. Ce chiffre constitue la première illustration directe d’interactions entre Européens et Nord-Africains durant la préhistoire. “Nous avons enfin des preuves tangibles de ces mouvements de population, qui étaient jusqu’ici peu documentés”, explique Dr. Elena Moreno, l’une des auteures principales de l’étude.

Une traversée maritime

Les chercheurs avancent l’hypothèse que ces contacts étaient facilités par la traversée de la Méditerranée, probablement à bord de bateaux. Cette idée d’une migration maritime remet en question les perceptions traditionnelles des interactions préhistoriques, souvent conçues à travers une lentille continentale. Les voyages maritimes, bien que périlleux, auraient permis à ces groupes de se rencontrer, d’échanger des ressources et des connaissances.

L’Afrique du Nord, un espace préservé

Malgré cette influence européenne, le versant ouest de l’Afrique du nord semble avoir conservé son intégrité culturelle et alimentaire, expliquant l’adoption tardive de l’agriculture dans la région. “Cette découverte ne signifie pas que l’agriculture européenne s’est imposée, mais plutôt que des contacts éphémères ont eu lieu sans transformer radicalement les modes de vie locaux”, précise le Dr. Moreno.

Une nouvelle vision des échanges culturels

Cette recherche met en lumière la complexité des migrations et des échanges culturels au cours de la préhistoire. Les interactions entre populations étaient certainement plus nuancées que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Les nouvelles données génétiques suggèrent une dynamique d’échanges qui pourrait enrichir notre compréhension de l’histoire humaine.

L’analyse de ces traces ADN ouvre des perspectives fascinantes sur les mouvements humains et remet en question des idées préconçues. Au fur et à mesure que les chercheurs continuent d’explorer ces questions, de nouvelles narrations émergent, révélant la richesse et la complexité de notre passé partagé.

Rabah Aït Abache

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