21 novembre 2024
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Une gouvernance immobile et des ministres silencieux

Selon la une du journal El Khabar du 21 octobre 2024, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, a récemment exhorté ses ministres à sortir de leur inertie. Cependant, dans la réalité algérienne, l’activité des ministres semble souvent se limiter à l’inauguration d’événements, de conférences ou de colloques liés à leurs secteurs respectifs.

Ces interventions, qui devraient être des moments privilégiés pour annoncer des réformes concrètes ou répondre aux urgences nationales, se transforment trop souvent en exercices de style dépourvus de contenu. Les discours deviennent des formalités, remplis de généralités et de formules convenues, laissant les citoyens et les professionnels frustrés par l’absence de solutions tangibles.

Prenons le secteur de l’éducation. Lors de l’ouverture de l’année scolaire, le ministre de l’Éducation nationale n’a même pas jugé utile de prononcer un discours, abandonnant enseignants et élèves sans directives claires. Pourtant, le système éducatif algérien fait face à des défis structurels : manque d’infrastructures, programmes inadéquats aux exigences du marché du travail, et taux élevé d’échec et d’abandon scolaire. Ces problèmes, cruciaux pour l’avenir du pays, n’ont pas été abordés, et aucune solution concrète n’a été proposée.

Le secteur de la justice n’offre pas un tableau plus reluisant. Souvent accusé d’être instrumentalisé pour régler des conflits politiques, il est critiqué pour l’usage abusif des interdictions de sortie du territoire national (ISTN). Ces mesures, prises parfois sans justification légale, restreignent la liberté de mouvement des activistes, journalistes et personnalités politiques. Ces abus, pourtant flagrants, sont systématiquement éludés dans les discours officiels, qui se contentent de rappeler des principes abstraits de l’État de droit sans jamais aborder les dysfonctionnements réels du système judiciaire.

Dans le secteur du commerce, la population subit une inflation galopante et des pénuries de produits essentiels. Néanmoins, le ministre responsable se focalise principalement sur la lutte contre la spéculation, sans proposer de mesures immédiates pour réguler les prix et garantir la disponibilité des biens de première nécessité. Les Algériens, confrontés à ces problèmes au quotidien, attendent des actions concrètes.

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Le secteur de la santé n’est pas épargné. Les inaugurations d’hôpitaux deviennent des occasions pour le ministre de vanter les infrastructures, occultant les problèmes chroniques tels que le manque de personnel médical, la mauvaise gestion des hôpitaux publics et les pénuries de médicaments. Ces problèmes sont pourtant des préoccupations majeures pour les citoyens et les professionnels de la santé, mais ils restent largement ignorés.

L’absence de dialogue avec les parties prenantes est un autre problème récurrent. Par exemple, dans le secteur de l’environnement, le ministre est souvent présent lors d’opérations de nettoyage des plages ou de campagnes de reboisement.

Cependant, les véritables enjeux environnementaux, tels que la gestion des déchets urbains, la pollution industrielle et la préservation des ressources en eau, sont rarement abordés. Ces événements pourraient pourtant être des occasions de dialogue direct avec les experts, associations écologistes et citoyens, mais cette opportunité est systématiquement manquée, renforçant le sentiment que le gouvernement est déconnecté des réalités du terrain.

Il est impossible de dissocier cette situation de la responsabilité du chef de l’État. En tant que garant de la cohérence de l’action gouvernementale, c’est à lui de fixer le cap, de corriger les dysfonctionnements, et de fournir à ses ministres les moyens d’agir. En tolérant cette routine bureaucratique, il contribue à l’immobilisme qui paralyse l’action publique.

Par une centralisation excessive du pouvoir de décision, il restreint la liberté d’action de ses ministres, les réduisant à de simples exécutants. Cela limite leur capacité à initier des réformes et à résoudre les problèmes concrets du pays.

Cette gouvernance hyper-centralisée empêche toute dynamique de changement et étouffe la créativité et l’innovation, pourtant essentielles pour relever les défis auxquels l’Algérie est confrontée. Plutôt que de permettre à ses ministres d’apporter leur expertise et de prendre des décisions adaptées aux réalités locales, le pouvoir central les enferme dans une logique protocolaire, ce qui nuit à la réactivité des politiques publiques.

Un ministre ne doit pas se limiter à la gestion administrative ou aux obligations protocolaires. Il doit être un leader et un visionnaire, capable d’anticiper les enjeux futurs et de mettre en œuvre des réformes structurelles.

Par exemple, en Norvège, le ministre de l’Énergie a joué un rôle clé dans la transition énergétique en adoptant des politiques ambitieuses pour réduire les émissions de carbone et promouvoir les énergies renouvelables.

De même, à Singapour, le ministre des Transports, Khaw Boon Wan, a supervisé des projets majeurs d’expansion et de modernisation du système de transport public, anticipant les besoins futurs. Ce type de leadership proactif, fondé sur une vision stratégique à long terme, est ce que les citoyens algériens attendent de leurs dirigeants.

Le chef de l’État doit donc créer un cadre qui encourage ce type de leadership, en offrant plus de liberté d’action aux ministres et en promouvant une véritable culture de responsabilité.

Chaque intervention publique d’un ministre devrait être une opportunité pour marquer les esprits, annoncer des réformes ou présenter des avancées concrètes. Cependant, ces moments sont souvent gâchés par des discours sans impact. L’absence d’initiatives audacieuses et la réticence à prendre des positions claires privent l’Algérie d’une dynamique de changement pourtant nécessaire.

Si les ministres se retrouvent dans l’incapacité d’agir, la responsabilité ultime incombe au chef de l’État. C’est à lui de redéfinir les priorités et de permettre à ses ministres de sortir de cette logique bureaucratique paralysante.

Certains pourraient arguer que les ministres sont eux-mêmes prisonniers d’un système rigide qui leur laisse peu de marge de manœuvre. Si tel est le cas, alors la démission s’impose comme une solution. Lorsqu’un ministre se sent incapable d’agir en raison de blocages institutionnels, la responsabilité et la dignité exigent qu’il renonce à son poste.

Démissionner serait un acte de courage, reconnaissant les limites d’un système figé et envoyant un signal fort sur la nécessité de réformes structurelles profondes. Cela permettrait l’arrivée de responsables plus aptes à instaurer les changements nécessaires.

Si les ministres ne peuvent plus ou ne veulent plus agir efficacement, la démission devient une voie honorable et nécessaire. Il est temps pour les responsables politiques algériens de sortir de cette routine stérile et d’ouvrir la voie à un véritable renouveau politique.

Mohcine Bellabas, ancien président du RCD

Tribune publiée sur le mur de l’auteur

9 Commentaires

  1. Tous les algériens auront remarqué que les ministres
    – et le premier ministre –
    sont parfaitement inutiles et ne servent à rien ….
    Et ils coûtent les yeux de la tête au Trésor Public.
    Tout passe par Tebboune
    qui lui-même reçoit les ordres
    – parfois contradictoires –
    du « Club des Décideurs ».
    Ce que font aujourd’hui les ministres,
    les Secrétaires Généraux pourraient parfaitement s’en charger
    (peut-être en mieux)
    et cela fera énormément d’économie.
    Quant aux ministres, seuls les avantages liés à la fonction les intéressent
    (et tous les profits annexes)
    sans oublier la retraite dorée du FSR.
    l’Algérie
    – assimilée a un vulgaire butin –
    est le dernier de leurs soucis.

  2. Un pouvoir hyper centralisé : c’est comme un pilote en perdition, il a beau actionner toutes manettes mais aucune ne répond.
    Au pays des ignares, la répression et l’inaction sont les deux mamelles de junte.
    Pauvre Algerie et le malheur des Algériens qui s’accentué.

  3. A-t-on vraiment besoin de ministres dans un pays ou seuls les militaires décident sinon est est taxé de makhzeniste ou de traitre ?
    En dehors de bluffer en plein publique devant les caméras en intimidant et en humiliant les chefs d’entreprises, la seule activité est de critiquer le Maroc, parler de la Palestine et de la RASD a l’ONU ou vanter les exploits de fakhamatouhoum.
    Le reste ? Personne ne sait ce qu’il faut faire ni ce qu’il faut dire (les militaires étant a leur trousses jour et nuit.
    Pourquoi tout cela ?
    Les militaires ayant pris le pouvoir par la force ont tellement peur d’etre remis en cause qu’ils ont la maladie de la persécutions chronique.
    Voila pourquoi tout est opaque, louche dans une vie de suspicion: L’ILLEGITIMITE.

  4. Mr Bellabas: Tous vos point sont correct et logique mais s’appliquent dans un état de droit et ou chacun est a la place qu’il faut.
    Aujourdhui, il suffit de brosser X ou Y pour devenir ministre ou directeur/chef de quelque chose.
    Tout est improvisé et le pays est devenu un vrai cirque amateur ou l’incompetence prime.
    Donc tous vos points ne pourront jamais s’appliquer a une dictature militaire basée sur le béni oui oui-sme et l’idolatrie ou le sens de travail, de la discipline et de l’étique sont absents.

  5. Je viens de lire une espece d’article, si on peut appeler cela « article », qui n’est qu’un faire savoir pour mentionner de flen et flen… Ainsi raconte-t-on que le President de la Commission des Finance de la « chambre/khra! » basse du « parlement/petoire » A PLAIDE’, aupres d’un directeur general. Un FAISEUR DE LOI QUI PLAIDE AUPRES d’UN EXECUTEUR??? Bla Rabi qu’une telle saloperie au Congre’ Americain vous fera guagner une coupe de tour d’oreilles, tu sera expose’ et traite’ de tous les noms d’oiseaux !!! Et biensur vire’ au prochain tour, c.a.d. moins de 2 ans !!! Veulent rejoindre les brics ahhaaaaa … faites vos preuves aux KHrics et on verra pour le reste.

  6. Il n’y a pas d’état en Algérie. Il y’a une mafia qui dirige le pays. Pourquoi, il n’y a pas d’état? et vous le savez monsieur Bellabas, puisque vous faites de la politique au RCD. Tout dabord, le parlement ne fonctionne que pour avaliser les politiques de la mafia, malgrès que les députés, normalement élus par le peuple et doivent donc défendre les intérêts du peuple, ce qui n’est pas du tout le cas. Le sénat, c’est pareil, il est le bras droit du clan au pouvoir. Aucun journal indépendant n’est resté sans être fermé. Les partis politiques qui restent, sont tous au service de la mafia qui dirige. Aucun homme n’ose critiquer ni émettre un opinion différente de la junte au pouvoir sans risquer d’être arrêté ou harceler. La répression bat son plein et est exercée férocement et bat son plein depuis 2019. Comment pouvez vous parler d’un état, quand aucune institution, quelle quelle soit, ne peut exercer librement dans son champs de compétence, sans l’ordre et l’aval de la junte qui dirige le pays d’une main de fer. Alors monsieur Bellabas, s’il vous plait, arrêter de parler pour rien, ne perdez pas votre temps. C’est un régime qui ne veut pas entendre de vos opinions, ni de votre solution et ceci dure depuis 62 ans. Vous ne pouvez pas appliquer la même tactique, ni les mêmes facons de faire, alos que ca fait 62 ans que des hommes et femmes comme vous essaient d’arriver à une solution, avec toujours les mêmes résultats=RIEN NE CHANGE.

  7. Les Algeriens ont besoin de vaincre leurs peurs et mettre les points sur les i a cette mafia, armee ou pas !!! C’est grave a dire, mais une guerre civile est la destination. Ca commence par des remises en cause de la dite autorite’ publique de maniere sporadique… ca continue vers rien ne marche, sabottage systematique des institutions privatise’es et c’est le chaos qui s’installe. Pour le salut, les civils se mettront a s’organiser, exactement comme le regime le fait bien. Il y a besoin que ca en arrive la pour que les civils se mobilisent et s’organisent… marque de sous-developement.

  8. Monsieur Belabes
    Labes tout va bien.pour vous?
    Je me souviens que le principal ENEMI DU FFS était le RCD sachant que l applicationest strictement bijection.
    Je vous donne juste quelques noms
    Ben Younes
    Khalida massaoudi

    Je vous signale que le RCD a bien voté la charte de réconciliation afin d amnestier les egorgeurs
    Oulach smah
    Oulach thatsough

    Il faut avoir le cul proprepour ne pas puer.

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