Vendredi 8 janvier 2021
Une importante délégation US à Alger
Pendant que le Capitole était pris d’assaut par les furieux de Trump, une importante délégation américaine était à Alger cette fin de semaine. Au menu : sécurité dans la région et coopération économique.
Le secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, David Schenker, accompagné de hauts responsables de l’US Air Force, se trouvait jeudi à Alger pour une visite axée sur la situation en Afrique du nord, dans le cadre d’une tournée régionale.
Sa visite sera l’occasion de «renforcer le dialogue et la concertation entre l’Algérie et les États-Unis sur les questions bilatérales ainsi que régionales et internationales d’intérêt commun, notamment le Sahara occidental, la situation en Libye et au Sahel», précise le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« M. Boukadoum a souligné la nature du rôle attendu des Etats-Unis pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international, dans l’impartialité qu’exigent les défis actuels », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Alger a demandé « l’impartialité » de Washington.
Arrivé mercredi soir à Alger après s’être rendu en Jordanie, David Schenker a été reçu jeudi par le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum. Il devait s’entretenir également avec le ministre des Finances, Aymen Benabderahmane, et le ministre du Commerce Kamel Rezig.
«Cette rencontre a été l’occasion de mener une évaluation complète et franche des relations bilatérales entre les deux pays et d’échanger des points de vue sur la nature du rôle attendu des États-Unis sur les plans international et régional pour faire face aux défis actuels», a commenté sur Twitter M. Boukadoum.
La visite de 48 heures du responsable américain s’inscrit dans un contexte régional tendu, avec les conflits en Libye et au Sahel, et après une reprise en novembre des hostilités dans la région disputée du Sahara occidental entre l’armée marocaine et le Front Polisario indépendantiste, soutenu par Alger.
«Nous avons de nombreux intérêts communs, en particulier dans la promotion de la stabilité régionale», a expliqué M. Schenker, qui est accompagné par la secrétaire à l’US Air Force (USAF), Barbara Barrett, et le chef de l’USAF en Europe et Afrique, le général Jeffrey Harrigian, a précisé l’ambassade des États-Unis en Algérie dans un communiqué. Après l’Algérie, il doit se rendre au Maroc.
Cette visite intervient trois mois après la tournée régionale du ministre américain de la Défense Mark Esper, limogé depuis par Donald Trump, qui visait à renforcer la coopération militaire avec les pays de la région dans la lutte contre les jihadistes et la sécurité en Afrique du Nord, en Libye et au Sahel. Il s’agissait de la première visite en Algérie d’un ministre américain de la Défense en exercice depuis 2006.
«L’Algérie possède une expertise durement acquise en matière de sécurité et de lutte contre l’extrémisme violent, et nous ne pouvons qu’avoir du respect pour ses capacités», a souligné Mme Barrett.
Si l’instabilité en Libye et au Sahel est un sujet de préoccupation mutuelle pour Alger et Washington, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations de Rabat avec l’État hébreu, a été vivement critiquée par Alger.
La décision américaine sur le Sahara occidental alimente de nouvelles tensions entre les deux États voisins, l’Algérie affirmant que son soutien aux Palestiniens et aux Sahraouis du Front Polisario restait inchangé.