22 novembre 2024
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Une soixantaine de Tchadiens interpellés, Internet coupé

Tentative de « putsch » en Guinée équatoriale

Une soixantaine de Tchadiens interpellés, Internet coupé

Une soixantaine de commerçants tchadiens ont été interpellés ces derniers jours en Guinée équatoriale, a indiqué jeudi l’ambassadeur du Tchad dans le pays, au lendemain de la visite à Malabo du ministre tchadien des Affaires étrangères après l’annonce par le gouvernement d’un « coup d’Etat » déjoué.

Les commerçants tchadiens « étaient 55 détenus hier (mercredi) à Malabo, 9 à Momgomo, et d’autres à Ebebyin », a déclaré à l’AFP Paul Nahari Nguaryanan, ambassadeur du Tchad à Malabo.

Selon une source au ministère tchadien des Affaires étrangères, « une partie » des commerçants tchadiens a été libérée jeudi, après l’audience du ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Zen Cherif, avec le président Teodoro Obiang Nguema mercredi soir à Malabo.

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Mercredi, la Guinée avait annoncé avoir déjoué un « coup d’Etat ». Selon un communiqué, un groupe de mercenaires étrangers – en majorité tchadiens, mais aussi soudanais et centrafricains – a voulu le 24 décembre « attaquer le chef de l’Etat qui se trouvait dans le palais présidentiel de Koete Mongomo pour les fêtes de fin d’année ».

Ce palais se trouve sur la partie continentale du pays, à une cinquantaine de km d’Ebibeyin, au carrefour des trois frontières entre le Gabon, le Cameroun et la Guinée équatoriale.

C’est dans cette zone que les « mercenaires » ont été arrêtés le 27 décembre, du côté camerounais de la frontière, selon des sources camerounaises. Les frontières de la Guinée ont été fermées à cet endroit et des renforts y ont été déployés.

Mercredi, Malabo a annoncé que des affrontements avaient eu lieu dans les forêts environnantes d’Ebibeyin entre l’armée et des « mercenaires », faisant un mort parmi ces derniers.

Dans la même ville d’Ebibeyin, l’ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad, Enrique Nsue Anguesom, en villégiature pour les fêtes de fin d’année, a été interpellé le 30, selon un de ses cousins et un responsable policier. 

Ni l’arrestation de M. Nsue Anguesom, ni la fermeture des frontières à Ebibeyin ou l’envoi de renforts n’ont été confirmés par les autorités de Guinée équatoriale.

Menace sérieuse’ pour l’Afrique centrale 

Fin décembre, un Tchadien, Mahamat Kodo Bani, présenté comme le « cerveau » de l’opération, avait été arrêté à Douala (Cameroun), a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

L’homme est présenté comme un ex-général, ancien membre de la sécurité présidentielle tchadienne par une source sécuritaire camerounaise, mais un proche du ministère tchadien de la Défense a affirmé à l’AFP qu’il n’était ni général ni ex-membre de la sécurité présidentielle.

Mercredi à Malabo, le ministre tchadien des Affaires étrangères avait déclaré que cette tentative de « coup d’Etat » était une « menace sérieuse de déstabilisation qui concerne toute la sous-région d’Afrique centrale ».

Jeudi, le ministre gabonais de l’Intérieur s’est rendu à Malabo, pour « accentuer la coopération », a-t-on appris de source officielle.

« Il y a un vrai manque de visibilité sur ce qu’il se passe réellement », a expliqué à l’AFP une source diplomatique occidentale de la sous-région. De fait, toutes les informations reçues ces derniers jours à propos de la zone d’Ebibeyin l’ont été par les canaux officiels de communication gouvernementale.

Facebook, Whatsapp et autres réseaux sociaux – principaux moyens de communication en Afrique centrale – sont bloqués en Guinée équatoriale.

Le principal parti d’opposition de Guinée équatoriale, Citoyens pour l’innovation (CI), s’est défendu mercredi de toute implication dans les troubles présumés, dénonçant un « montage », dans cette ancienne colonie espagnole de 1,2 million d’habitants dont une grande partie vit dans la pauvreté.

Le pouvoir en place a affirmé que le « coup d’Etat » avait été orchestré par des « militants de certains partis d’opposition radicale avec le soutien de certaines puissances » étrangères.

Depuis les élections générales du 12 novembre, où le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au parlement, le parti CI – qui dispose d’un unique siège – a dénoncé des « dizaines » d’arrestations de ses militants, dans les capitales politique Malabo et économique Bata.

Auteur
AFP

 




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