L’Union générale des étudiants libres (UGEL), la branche estudiantine du parti islamiste HMS fondé par Mahfoud Nahnah ne recule devant rien pour faire avancer son projet idéologique. Au mépris même des lois de la République.
Une opération massive de port du hidjab ciblant des étudiantes à été organisée par cette organisation estudiantine qui a mené une action de sensibilisation et de prosélytisme au sein d’une institution de l’Etat, qui est un acte réprimé par la loi.
Pas moins de cent cinquante étudiantes de l’université de Bab Ezzouar ont été initiées au port de l’habit décrété « halal », c’est à dire conforme aux préceptes de l’islam par les tenants de la doctrine rigoriste de la religion islamique.
L’opération qui a été supervisée par une association extra-universitaire s’est déroulée au niveau de la résidence de jeune filles El Djorf relevant de l’université de Bab Ezzouar, institution dédiée à la formation des élites scientifiques mais transformée par ces gourous en sanctuaire de conditionnement idéologique.
Une position qui ne doit pas déplaire aux tenants du nouveau pouvoir qui doivent être dans le compromis avec les représentants de l’islamisme « light ». Version HMS de Abderrezak Mokri qui a été longuement reçu par Abdelmadjid Tebboune au courant de la semaine en cours au siège de la présidence de la république.
D’ailleurs, le chef de l’Etat avait bien dit que l’islam politique tel que celui qui s’est développé durant ces dernières années en Turquie, en Tunisie et en Egypte ne constitue aucune menace.
Cette déclaration a été faite par A. Tebboune dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, en juin 2021, à la veille des dernières législatives. C’est dire la cécité, voire la volonté de tromper l’opinion sur les réalités de l’intégrisme rampant dans notre pays.
En réponse à une question sur le risque de voir le futur Parlement dominé par les islamistes, le chef de l’Etat algérien a précisé que l’islamisme en tant qu’idéologie, celle qui a tenté de s’imposer au début des années 1990, n’existera plus jamais en Algérie. Voire !
« Quelle est la définition de l’islamisme ? L’islamisme en tant qu’idéologie, celle qui a tenté de s’imposer au début des années 1990 dans notre pays, n’existera plus jamais en Algérie. Maintenant, l’islam politique a-t-il bloqué le développement de pays comme la Turquie, la Tunisie, l’Égypte ? Non. Cet islam politique-là ne me gêne pas, parce qu’il n’est pas au-dessus des lois de la République, qui s’appliqueront à la lettre », a-t-il soutenu.
Faut-il donc s’attendre à l’intervention du ministère de l’intérieur pour réprimer le zèle ardent et débridé déployé par l’annexe estudiantine du parti islamiste pour recruter des adeptes et imposer ses idées. ?
Pas sûr, répond Karim Mahmoudi, un avocat dans un forum de discussion sur Facebook.
« Est-ce que cette activité figure dans les statuts de cette association estudiantine », s’interroge-t-il « La réponse est non. Dans un pays de droit, où il y a de vraies institutions, le ministère de l’Intérieur doit intervenir, conforment à la loi », soutient-il déplorant le jeu trouble des professionnels de la manipulation des masses. « Mais, tout cela n’est que la résultante du jeu trouble des officines », se désole l’homme de loi.
Samia Naït Iqbal