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Université de Béjaïa : un doctorant accuse le rectorat de blocage administratif et d’atteinte aux libertés académiques

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Un doctorant en sociologie à l’Université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, Samir Larabi, a rendu publique, lundi 24 novembre 2025, une déclaration où il dénonce un blocage « illégal » de sa soutenance de doctorat. Renversant.

Sa thèse, intitulée « Le mouvement berbériste : entre demande d’intégration et les velléités indépendantistes », serait, selon lui, au centre d’un acharnement administratif qui met en cause le recteur de l’université (B.A.) et le vice-recteur chargé de la post-graduation (K.I.).

Une thèse validée à trois reprises… mais toujours bloquée

Samir Larabi affirme que son travail, déposé une première fois le 8 juin 2023 sur la plateforme PROGRES, a été validé par les instances scientifiques de la faculté — CSD puis Conseil scientifique de la faculté — à trois reprises. Malgré cela, aucune autorisation de soutenance ne lui aurait été accordée. Un cas « inédit », selon lui, qui révèle un dysfonctionnement profond de la gouvernance universitaire.

Dans sa déclaration, il accuse le rectorat d’avoir refusé systématiquement toute réponse écrite, d’avoir manipulé des arguments sécuritaires et d’avoir délibérément entravé le processus académique pour des motifs non scientifiques.

L’argument sécuritaire : un outil de disqualification ?

Le doctorant assure que des « réserves » attribuées aux services de sécurité ont été invoquées pour justifier le blocage de sa thèse, sans qu’aucun document ou rapport ne lui soit présenté. Il qualifie ces arguments de « mensonges » visant à le discréditer auprès de ses collègues et à légitimer une forme de censure.

Face à ces pressions, il dit avoir accepté de modifier sa thèse — chapitres retirés, intitulé révisé, nouvelle mouture déposée en février 2024 — sans que cela n’ait le moindre impact sur la position du rectorat. Une nouvelle version corrigée a de nouveau été déposée en octobre 2024. Elle n’a pas été traitée.

Un Conseil scientifique mobilisé hors de son champ

En mai 2025, le Conseil scientifique de l’université (CSU) a statué que sa thèse « ne saurait faire l’objet d’une soutenance ». Larabi conteste la légalité de cette décision : son cas n’apparaissait pas à l’ordre du jour, les membres du CSU n’avaient pas lu son travail et la quasi-totalité d’entre eux ne relève pas des sciences sociales.

Le PV évoque un sujet « sensible » et un contenu « contraire à l’article 9 de la Constitution ». Pour le chercheur, ces arguments relèvent davantage d’une logique de neutralisation politique que d’une évaluation scientifique.

Une affaire révélatrice des dérives de gouvernance

Après avoir saisi le ministère de l’Enseignement supérieur, Larabi dit avoir constaté une intensification du blocage, qu’il interprète comme une réaction punitive. Il affirme disposer de preuves et met au défi les responsables universitaires de saisir la justice si ses accusations sont jugées diffamatoires.

Au-delà de sa situation personnelle, son cas pose une question centrale : comment une thèse validée par les instances universitaires peut-elle être bloquée pendant 29 mois sans justification écrite et sans arguments scientifiques ? Le doctorant y voit un signe alarmant du recul des libertés académiques et de l’emprise bureaucratique sur la production du savoir.

Dans un contexte où les sciences sociales peinent déjà à trouver leur place, cette affaire relance le débat sur les limites imposées à la recherche, en particulier lorsqu’elle interroge des questions sensibles liées à l’histoire, aux identités ou aux mouvements sociaux.

« Ils jouent à la roulette russe avec l’avenir des doctorants », déclare-t-il, estimant que son cas dépasse sa personne et révèle une crise de gouvernance qui interpelle toute la communauté universitaire.

A qui finalement se plaindre dans ce pays où l’arbitraire et l’autoritarisme ruisselle du palais d’El Mouradia jusqu’aux strates les infimes des institutions ?

Samia Naït Iqbal

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