Plus d’un million (1,8 million précisément) d’immeubles ont été construits illégalement en Algérie. C’est ce qu’a révélé l’inspecteur central au ministère de l’Intérieur, des collectivités territoriales et de l’Urbanisme, Seddik Belkadi, lors de son passage, sur la chaîne 1 de radio nationale, jeudi 11 mai, indiquant que la création de la police d’urbanisme sera utile pour contrôler le système de construction.
« La loi 25/90 prévoit la création de la police urbaine, qui appuiera grandement les municipalités à contrôle posteriori, selon les mécanismes et conditions d’intervention, et mettra fin au chaos actuel », dira-t-il.
Le même responsable a déclaré que 75 % des dossiers de construction illégales étaient étudiés au niveau des APC. Il révélera, dans ce sens, que 1 338 dossiers avaient été approuvés.
Incongruité de l’urbanisme à l’algérienne, des immeubles ont été construits au-dessus des canalisations de gaz ou sous les lignes électriques à haute ou moyenne tension, a révélé Belkadi qui a souligné que les propriétaires de ces constructions ne bénéficieront d’aucun régularisation. Et ce, dans le souci de préserver la vie des familles concernées.
L’invité de la radio a souligné que de nombreux bâtiments ont été construits après la promulgation en 2008 de la loi 15/08.
Le responsable du ministère de l’Intérieur a également souligné que la surveillance à grande échelle sera accrue, soulignant que la loi 90/25 interdit strictement toute construction sans permis. Concernant les promotions immobilières, il a déclaré que tous les promoteurs illégaux seront recensés et leurs dossiers seront étudiés au cas par cas.
L’inspecteur central au ministère de l’Intérieur a mis l’accent sur la nécessité de passer progressivement à la numérisation afin d’éviter toute erreur, affirmant que l’absence de spécialisation est un véritable problème pour le processus de gestion urbaine au niveau municipal. La solution, selon lui, est dans la formation des agents spécialisés.
Il a appelé ceux qui souhaitent construire à prendre en compte le schéma directeur d’urbanisme, le plan d’urbanisme et le plan d’occupation des sols, ajoutant que le problème est lorsque le bien n’est pas inclus dans le schéma directeur d’urbanisme, il constitue un obstacle à la prolongation de l’octroi des permis de construire au lieu de respecter le délai de 15 jours prévu par la loi.
Seddik Belkadi a appelé à l’inclusion des biens de construction dans une plateforme numérique accessible aux citoyens, notant que bon nombre des problèmes de construction actuels résultent d’une situation remontant aux décisions accordées par les municipalités dans les années 90 du siècle dernier.
Belkadi a salué la décision prise lors du récent conseil des ministres qui a insisté sur la lutte contre la contrefaçon et la présentation de faux titres de séjour pour l’obtention d’un bien immobilier ou d’un logement.
Samia Naït Iqbal