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Vandalisme de la statue d’Aïn El Fouara : la nébuleuse islamiste boit du petit-lait !

Statue d'Aïn El Fouara
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La  statue emblématique de la capitale des Hauts Plateaux vient d’être la cible d’un acte de destruction dans la nuit de vendredi à décembre. Loin d’être anodin, le fait, en raison de sa récurrence, est révélateur d’une société fragmentée entre deux projets de société antagoniques.

Commençons par les faits.

Un individu s’est  attaqué à coup de marteau à  la statue d’Aïn El Fouara, détériorant gravement le buste et le visage. Le forfait   n’ira, heureusement  pas à son terme car un  citoyen à réussi  à  maitriser le forcené et  à le faire descendre du haut de l’édifice.

Cette attaque au marteau contre la Dame qui orne la fontaine de Ain El Fouara n’est pas inédite. Il  y’a quatre ans, un hurluberlu dont l’accotement a trahi son pédigrée islamiste, avait partiellement détruit la statue  en usant  d’un   maillet et d’un burin.

L’homme qu’on a surnommé « bou marteau » a été condamné par la justice mais avait été présenté comme étant atteint  de troubles mentaux et ne serait donc pas responsable de son geste.

On ignore pour le moment le mobile qui a poussé l’homme qui, ce vendredi 3 décembre, à l’heure où la majorité des Sétifiens avaient  les yeux rivés sur le petit écran pour suivre les matchs de coupe de monde de football, a laissé libre cours à sa haine ravageuse contre le monument édifié sur la place la plus visitée  de Sétif.

Visiblement,  l’histoire se surprend à bégayer; des sources locales (informations relayées sur Facebook) prétendent  que le sinistre individu « semblait ivre-mort » lorsqu’il s’est adonné à son ignoble besogne.

Vraie ou fausse, cette assertion qui tente de présenter cette énième attaque au marteau contre  le monument réalisé en 1898 par le célèbre sculpteur Francis de Saint Vidal léguant, un trésor artistique, à  la ville de Sétif, à l’Algérie ainsi qu’à l’humanité  entière, comme un événement isolé ne peut escamoter le caractère barbare d’un acte dont les soubassements idéologiques sont avérés.

Les commentaires qui ont affleuré sur les forums du réseau social Facebook révèlent que la pensée dominante en Algérie est favorable à la pensée des Abu Marto et à son clone version 2022. Fait qui inquiète, ils trouvent leurs fervents supporters parmi la génération  2.0. Les sacro-saintes valeurs de la société sont invoquées pour légitimer l’acharnement destructeur de l’homme sur la dame de marbre d’Aïn El Fouara. Déjà en décembre 2017, un autre excité s’en était pris à cette même statue.

Objet artistique s’il en est, le monument est voué aux pires gémonies par les défenseurs de la morale publique au nom de la pudibonderie religieuse envahissante et tapageuse.

Beaucoup se sont réjouis des dommages causés à la statue; les plus magnanimes ont souhaité qu’elle soit mise dans un musée pour éviter de heurter  la chaste vue et la  sensibilité des croyants. D’autres refusent  tout simplement  de faire place aux représentations artistiques qui ne soient pas pieuses  dans l’espace public.

Samia Naït Iqbal

Un salafiste vandalise la fontaine Aïn El Fouara (Vidéo)

 

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