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dimanche 10 août 2025
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Vers un festival des influenceurs : le ministre Hidaoui veut recruter pour la propagande 2.0 

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Derrière le « grand festival des créateurs de contenu » annoncé pour 2026, le ministre de la Jeunesse prépare un réseau d’influenceurs chargés de défendre le récit officiel sur les réseaux sociaux.

L’obsession du régime est d’imposer un narratif qui cadre avec « la nouvelle Algérie » de Tebboune. Mais comment faire quand on connaît l’abyssale impopularité d’un système lunaire, perché sur des certitudes hallucinantes !

La solution semble trouvée. Derrière l’emballage séduisant d’un « grand festival national » pour les créateurs de contenu, annoncé pour le premier trimestre 2026, Mustapha Hidaoui, ministre de la Jeunesse et président du Conseil supérieur de la jeunesse, semble préparer tout autre chose : la mise sur pied d’une armée numérique au service du pouvoir.

Le décor est posé lors de la conférence préparatoire au « Mokhayem ( camp) des créateurs de contenu » : Mustapha Hidaoui parle de « mise en réseau des efforts », de « rassemblement des compétences », de « défense de l’Algérie contre tout ciblage ». Le vocabulaire n’est pas neutre. Il sonne comme le manuel d’instruction d’une milice digitale chargée de filtrer, contrer et saturer l’espace virtuel d’un discours unique.

L’idée est claire : transformer les influenceurs et vidéastes en soldats du récit officiel, des proxys chargés de relayer la propagande 2.0 sous couvert de patriotisme. Car dans la rhétorique gouvernementale, les « menaces » contre la jeunesse incluent aussi — et surtout — les voix critiques sur les réseaux sociaux. Le festival ne serait alors qu’une vitrine, un moment de repérage et de cooptation pour intégrer les plus influents dans un dispositif plus vaste de communication politique.

Cette stratégie n’est pas isolée. D’autres régimes ont déjà compris qu’une bataille se joue sur TikTok, Instagram et YouTube, et qu’il est plus efficace de recruter des influenceurs « amis » que de censurer frontalement. La différence, en Algérie, c’est que cette opération semble désormais assumée au grand jour par un ministre.

L’art de transformer la créativité en allégeance

Ainsi, sous le vernis de l’animation culturelle, se dessine un projet d’encadrement idéologique. Une légion numérique prête à occuper le terrain virtuel, répondre aux critiques et marteler le message officiel. Le pouvoir, conscient que les réseaux sociaux échappent encore à son contrôle total, mise sur la séduction, l’encadrement et la loyauté.  

En somme, derrière l’affiche séduisante d’un « grand festival » pour les créateurs de contenu, Hidaoui semble dessiner les contours d’une force numérique 2.0, destinée autant à « défendre » l’image du pays qu’à prolonger, dans l’espace virtuel, le contrôle narratif du pouvoir, déjà assuré de l’allégeance de l’ensemble de la presse nationale, toutes tendances confondues, désormais réduite au rôle de chien de garde.

Samia Naït Iqbal

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