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Visas, français et cohue autour de Macron à Oran

Macron à Disco Maghreb

Le président français Emmanuel Macron a rencontré vendredi à Alger des jeunes entrepreneurs et d’autres issus du milieu associatif qui l’ont interpellé sur les problèmes de visas, le recul du français en Algérie suite à une décision du chef de l’Etat d’introduire l’anglais au primaire.

« Mon dernier visa date de 2019 », a souligné un participant, en évoquant des refus malgré des dossiers en règle, lors d’une rencontre à la résidence de l’ambassadeur, selon des propos rapportés par l’Élysée.

La France a divisé par deux l’octroi de visas à l’Algérie en 2021 en raison de la réticence d’Alger à reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France.

Le président Macron a évoqué une volonté commune d’avancer « dans les prochaines semaines » sur ce sujet à l’issue de ses entretiens avec son homologue Abdelmadjid Tebboune. Si cela est le cas pour quelle contrepartie algérienne car la France ne cèdera pas sur ce dossier qu’elle considère comme un levier de pression si les autorités algériennes ne font pas de concession en contrepartie ?

« Je ne comprends pas que l’on cherche à effacer le français », s’est inquiété un autre participant, alors que les autorités algériennes entendent privilégier l’apprentissage de l’anglais à l’école. En effet, la décision de Tebboune d’introduire l’anglais à la place du français laisse pantois. Mieux encore il se susurre que le ministère de l’Education nationale entend pousser les enseignants de français à se convertir à l’anglais. Résultat à trois jours de septembre, aucun responsable ne sait quand aura lieu la rentrée. Inédit en matière d’improvisation !

D’autres jeunes ont plaidé pour une réconciliation entre la France, ancienne puissance coloniale, et l’Algérie, à l’image de celle entreprise entre la France et l’Allemagne après 1945.

Ci-dessous cohue et insultes ont fusé du bain de foule de Macron à Oran.

« Moi ce qui m’a frappée petite, c’est la photo de Mitterrand et Kohl. Le jour où on a une image forte comme cela entre le président français et le président algérien, on entrera dans autre chose », a confié une participante. Cependant là aussi, l’Allemagne a fait beaucoup, elle a dû battre sa coulpe et reconnaître les crimes nazis. Ce que la France ne semble pas accepter de faire pour le moment concernant son passé en Algérie.

« La repentance, c’est psychologique alors que la reconnaissance, c’est concret », a renchéri un autre participant.

Emmanuel Macron a estimé vendredi que la recherche de « la vérité » et « la reconnaissance » était plus importante que la « repentance » sur les questions de la colonisation et de la guerre d’Algérie qui empoisonnent la relation entre Paris et Alger.

Un dossier a complètement été éludé toutefois, celui des violations des droits de l’homme. A aucun moment Emmanuel Macron n’a soufflé un mot.

L.M./AFP

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