La position de l’Algérie au Conseil de sécurité sur le projet de résolution américain relatif à Gaza continue de susciter un écho contrasté. Si l’Autorité palestinienne de Ramallah salue une diplomatie jugée « constante » et « déterminante » pour la mobilisation internationale, cette lecture flatteuse masque une contestation interne croissante.
L’ambassadeur palestinien à Alger, Dr Fayez Abu Aita, a exprimé la gratitude de Ramallah et mis en avant la coordination exclusive avec l’OLP et l’AP. Mais cette reconnaissance officielle ne parvient pas à désamorcer les critiques de plusieurs formations politiques algériennes, qui dénoncent un vote perçu comme un infléchissement de la position historique du pays.
Comme il fallait s’y attendre, les partis de la mouvance islamiste sont les premiers à sortir du bois. Toujours aussi pathétiques évidemment !
L’un d’eux, le MSP fustige une résolution ouvrant la voie à une « tutelle internationale biaisée », tandis que le Parti des Travailleurs y voit un « projet colonial » ignorants les exigences fondamentales du droit à la résistance et du retrait total des forces israéliennes. À ces attaques, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, oppose un argument humanitaire centré sur l’urgence de protéger les civils de Gaza.
Face aux polémiques, un point officiel relayé par l’APS rappelle que la politique étrangère relève du seul Président et ne saurait devenir un enjeu partisan. Mais cette mise au point institutionnelle souligne surtout la fragilité d’un équilibre diplomatique où l’Algérie tente de conjuguer fidélité à son héritage politique et adaptation aux contraintes d’un environnement international mouvant.
En toile de fond, demeure une tension persistante : comment défendre un capital symbolique forgé sur la solidarité inconditionnelle avec la Palestine tout en naviguant dans un espace diplomatique où les compromis sont désormais inévitables ?
Samia Naït Iqbal

