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« Yetnehaw ga3 » !

Dans ce régime gangrené par une guerre de sérail sans fin, les luttes intestines au sommet de l’État dominent la scène politique. Loin d’un processus transparent et démocratique, ces conflits pour le contrôle du pouvoir se jouent en coulisses, entre factions rivales animées par des intérêts égoïstes.

Ce régime, qui rappelle les intrigues des monarchies absolutistes, est marqué par des trahisons, des alliances opportunistes et des complots permanents. Ces rivalités incessantes bloquent toute possibilité de réforme véritable, empêchant ainsi l’émergence d’une stabilité institutionnelle durable.

Chacune des factions se bat non pas pour le bien collectif, mais pour consolider son emprise, nourrissant un cycle de stagnation politique.

Tout y est coup de force. La légitimité du pouvoir ne repose pas sur le consentement populaire ou des processus électoraux transparents, mais sur la capacité à s’imposer par la violence et la coercition. Chaque geste politique est un acte de force, qu’il s’agisse de répressions violentes, de coups d’État cachés, ou d’épisodes de leur guerre de sérail.

Les décisions sont unilatérales, ne laissant aucune place au débat ou à la participation citoyenne. Le pouvoir, né de la force, se maintient par la peur et la suppression systématique de toute forme de contestation.

Cet immobilisme empêche également tout frémissement de dynamique politique. Le régime se fige dans une posture de refus total des réformes, craignant qu’une ouverture, même minime, ne fragilise les bases sur lesquelles repose son autorité. Cette absence de volonté politique freine non seulement le développement du pays, mais elle sème également un sentiment d’impuissance au sein de la population. Les institutions, déjà viciées et affaiblies, se réduisent à de simples vitrines, incapables d’agir ou de se réinventer.

L’idée même de changement est perçue comme une menace pour l’ordre établi, verrouillant ainsi toute possibilité d’évolution positive.

Dans cette autocratie, la moindre voix qui s’élève pour critiquer l’ordre en place est immédiatement réduite au silence. Les prisons se remplissent de journalistes, d’activistes, et de simples citoyens dont le seul tort est d’avoir osé exprimer une opinion divergente.

Le régime voit dans chaque contestataire un ennemi à neutraliser, préférant réprimer plutôt que dialoguer. Les droits fondamentaux, pourtant garantis par les conventions internationales, sont bafoués dans une indifférence générale, renforçant l’oppression et la peur au sein de la société.

Le dysfonctionnement du système est particulièrement visible dans l’incapacité de sa dorsale militaire, qui constitue la colonne vertébrale du régime, à gérer même les crises les plus mineures, comme les crises sanitaires à l’image de celle qui frappe nos concitoyens du sud.

Au lieu de miser sur des solutions techniques ou des politiques de santé publique adaptées, le régime reste englué dans une approche mensongère et autoritaire. L’absence de compétences civiles et de mécanismes de gestion moderne révèle à quel point ce système est inadapté aux besoins réels de la société.

Les militaires, s’ils excellent dans la répression, se montrent démunis face aux urgences qui requièrent des compétences autres que celles de la force brute.

Enfin, ce pouvoir est également gangrené par une corruption systémique, un corps parasité par des élites extractrices qui siphonnent les ressources de l’État pour leur bénéfice personnel. Ces pratiques de corruption minent l’efficacité des institutions publiques et aggravent les inégalités sociales. La notion de parasitisme souligne que ces élites n’apportent aucune contribution positive au pays, préférant piller les ressources sans jamais investir pour le bien commun. Cette situation accélère la déliquescence des services publics, créant une frustration grandissante au sein de la population.

Ce climat délétère valide le mot d’ordre « Yetnehaw_ga3 ». Ce slogan cristallise l’exaspération de la population face à un régime oligarchique qui se maintient contre toute logique. « Qu’ils dégagent tous », un appel à une refonte totale du système, exprime la volonté d’en finir avec un pouvoir qui ne sert que les intérêts de quelques-uns au détriment de l’ensemble du peuple.

Ce slogan résonne encore aujourd’hui comme une exigence de changement radical, non pas d’un simple renouvellement des visages au sommet, mais d’une transformation profonde des structures politiques, économiques et sociales du pays. L’exigence d’un nouveau contrat social démocratique.

Mohand Bakir

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