Le Front des forces socialistes, né l’été 1963, pour s’opposer à la dictature du duo Ben Bella-Boumediene, a fête ses 59 ans, ce 29 septembre 2023. « Le FFS est fidèle a la ligne nationaliste et patriotique », a soutenu Youcef Aouchiche
De nombreux militants, élus et cadres du FFS se sont donné rendez-vous, jeudi 29 septembre 2022, au cimetière de Mdouha de Tizi Ouzou, pour célébrer le 59e anniversaire de la proclamation du parti, le 29 septembre 1963.
Mohand Amokrane Cherifi, Hakim Bellacel de l’instance présidentielle et le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche ont pris part à la célébration qui fût marquée par le traditionnel cérémonial de dépôt d’une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des anciens militants de 1963, et par un recueillement à la mémoire de ces militants « qui se sont sacrifiés pour faire barrage à l’armée de l’extérieur qui s’est emparée du pouvoir par la force au détriment du GRPA en août 1962 ».
« Nous sommes ici pour rendre hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la démocratie et les droits des algériens et aussi pour dire notre fidélité aux principes du premier novembre et à la plateforme de la Soummam. Le FFS restera fidèle à l’esprit nationaliste et patriotique tel que voulu par feu Hocine Ait Ahmed », martèlera Youcef Aouchiche qui veut se saisir de cette cérémonie du souvenir pour rappeler que le FFS reste toujours engagé pour faire aboutir le projet démocratique, celui-là même qui a motivé la décision de feu Ait Ahmed et un groupe de militants nationalistes et de la guerre de libération nationale à créer un parti et à s’engager sur la voie de la résistance.
« Le FFS ne renoncera jamais à son idéal et à son combat pour la construction de l’alternative démocratique en Algérie. Rien ni personne ne nous fera dévier de cette voix », soutient le premier secrétaire.
Dans la bouche de ce responsable politique à qui de nombreux militants de son propre parti, du camp démocratique et des partisans du changement du système en Algérie ont reproché d’avoir tourné le dos au hirak et d’être l’artisan du rapprochement du FFS avec le pouvoir en participant aux élections locales d’il y a presqu’une année, ces mots sonnent comme une profession de foi.
Visiblement, le Front des forces socialistes version Aouchiche veut rassurer et convaincre que ce parti n’a pas changé de cap et qu’il reste toujours fidèle à sa ligne originelle.
« La cohérence, la constance et la responsabilité » sont les maîtres mots qui ont toujours inspiré la démarche politique du FFS, selon Youcef qui a fait un effort fastidieux d’exégèse et de sémantique pour donner de l’épaisseur à ce slogan choisi pour la commémoration de la date de 29 septembre 1963 et qui doit être versé dans l’argumentaire visant à donner des gages sur l’attachement du FFS à ses principes.
Cependant il faut rappeler que le parti actuel, du moins dans ses prises de position, est bien loin de lui de 1963. La fermeté du FFS de 1963 envers les dérives dictatoriales de Ben Bella n’a d’égal que les silences coupables devant l’arbitraire de l’actuel pouvoir dont fait preuve l’équipe Cherifi, Benlacel et Aouchiche.
Ce n’est un secret pour personne qu’il y a un fossé énorme entre ce triumvirat et la base militante du parti. De nombreux cadres de valeur ont été écartés. Cependant, ce processus de liquidation politique a été entamé par Hocine Aït Ahmed en personne en écartant d’autorité, Yaha Abdelhafidh, le chef politico-militaire du FFS et négociateur pendant les maquis.
Samia Nait Iqbal