Samedi 18 janvier 2020
Zaalani Noureddine, l’espoir de la boxe à Sidi Mezghiche
Avec de très simples moyens et dans une petite salle pauvrement équipée, des jeunes et moins jeunes, dotés d’une grande volonté, s’entraînent avec acharnement à la boxe anglaise, au sud de Skikda, plus précisément à Sidi Mezghiche.
Ni les conditions matérielles ni aucun autre problème – ô combien il y en a ! – ne freinent une centaine de disciples d’apprendre avec enthousiasme qui s’exprime nettement dans leur essoufflement saccadé et leur regard rivé sur les instructions des maîtres dont M. Noureddine Zaalani : une icône de la boxe dans la région.
Ce dernier, ayant entamé sa carrière de boxeur à Sidi Mezghiche, a appris les prémices de cet art de combat des mains de Zattouta Hacène : une star incontournable de la boxe dans toute la région. Noureddine grimpe les échelons dans ce sport dit « le noble art » jusqu’à ce qu’il intègre l’équipe militaire de la boxe au sein de l’armée nationale avec une autre figure rayonnante de la boxe : Hmidech Radouane. Au cours de cette période, Noureddine Zaalani scelle ses compétences – par dérogation – avec plusieurs équipes activant dans le championnat national. L’élève assidu de Hacène Zattouta remporte plusieurs prix honorables au niveau national et régional.
Après être sorti avec les honneurs des rangs de l’armée, en semi-retraite, maître Zaalani ne renonce pas à son « ancien amour », à savoir la boxe. C’est ainsi qu’il crée, en compagnie d’autres brillants boxeurs de la région dont Radouane Hmidech et Rabah Sista avec leurs propres moyens et grâce à l’aide des amateurs de ce sport noble, un club de boxe sous le nom de l’Union Sportive de la Boxe de Sidi Mezghiche. Les jeunes de Sidi Mezghiche, en l’absence d’infrastructures sportives, trouvent bon refuge dans cet univers sportif. Ils affluent ainsi cinq fois par semaine à la salle de la boxe pour apprendre un sport qui souffre le martyre étant donné qu’aucune subvention n’est attribuée à ce club.
Malgré le déni des autorités locales qui n’ont même pas pu offert une salle à l’USBSM et en dépit d’une blessure lui rendant difficile la motricité de son pied, Noureddine Zaalani défie vents et marées pour mettre au point son objectif : celui de former des boxeurs capables de représenter honorablement pas seulement la ville de Sidi Mezghiche, mais surtout la nation algérienne dans des manifestations sportives d’écho international.
De jeunes sportifs de tout âge et de tout statut socioprofessionnel confondu trouvent formidable l’initiative du Maître Zaalani. Des boxeurs affiliés au club nous ont d’ailleurs bel et bien exprimé leur enchantement par rapport à cette aire sportive. De ce fait, Mohamed, un enseignant et chercheur en littérature nous a confié : « Avec toutes les préoccupations professionnelles et scientifiques, je n’ai que cette salle de boxe pour vider la pression et l’énergie négative que je traîne ». Dans ce sillage, Alaa Eddine, docteur en urbanisme nous a, quant à lui, déclaré : « Depuis que j’ai intégré la boxe, mon état psychologique et physique s’est beaucoup amélioré. Ainsi, je me sens plus confiant en moi-même. »
Appliquant le proverbe japonais : « celui qui veut réussir trouve un moyen. Celui qui veut ne rien faire trouve une excuse », le club sportif chapeauté par l’enfant prodigue de Sidi Mezghiche ne devient pas seulement un défouloir pour la jeunesse mezghichie, mais aussi une école fructueuse formant plusieurs disciples appliqués et talentueux qui auront un avenir sportif lumineux si au moins on prend soin d’eux.
C’est justement ce que revendiquent les tenants de cette salle dont la location est assurée par la cotisation de ses membres. En d’autres termes, Noureddine Zaalani et sa compagnie demandent auprès des autorités locales une salle bien équipée et un agrément (qui ne tardera pas à être accordé par la DJS de Skikda)
La salle de sport où active sérieusement l’Union Sportive de la boxe de Sidi Mezghiche reste au fait un exemple de défi. Aucun obstacle n’a empêché, en effet, un groupe d’amoureux de la boxe anglaise à offrir à la jeunesse – pas uniquement de Sidi Mezghiche, mais également des régions environnantes – un espace sain où s’apprennent les principes du sport noble et l’esprit sportif qu’il véhicule à travers ses principes.
Ce genre d’initiatives doit être encouragé par les autorités compétentes en vue d’exploiter la véritable force d’un pays riche pas par son pétrole, mais plutôt par sa jeunesse, sa richesse potentielle. Ces jeunes sportifs aspirent d’un côté à bien occuper leur temps et à faire hisser l’emblème national de leur patrie d’un autre.
Qu’une oreille attentive leur soit donc sérieusement tendue !