Interpellé au cours du mois de novembre 2025, Zouheir Zeghada est détenu à la prison de Kais, dans la wilaya de Khenchela. Jugé le 4 décembre 2025, un an jour pour jour après l’inauguration et le démantèlement du monument d’Aksel, il a été condamné à une peine d’un an de prison.
Depuis le 24 novembre 2025, il observe une grève de la faim, protestant contre ce qu’il considère comme une sanction injuste liée à son engagement citoyen et culturel.
Zouheir Zeghada n’est pas un homme ordinaire. Issu d’une famille profondément enracinée dans l’histoire et la lutte pour la nation, il a pris les armes durant la décennie noire, défendant sa région contre ceux qui menaçaient la sécurité et l’unité nationale. Mais son engagement ne s’est jamais limité au champ militaire. C’est aussi un militant de l’identité amazighe.
Aujourd’hui, il est avant tout militant culturel et citoyen. Il a été l’un des initiateurs du monument d’Aksel à Bouhmama, symbole de l’identité et de la résistance amazighe contre l’invasion arabe. À travers ses actions bénévoles lors des incendies ou son aide aux populations vulnérables et aux institutions publiques, Zouheir Zeghada incarne la solidarité et le dévouement.
Qui est Aksel ?
Aksel est une figure historique emblématique de la résistance amazighe. Il fut roi et chef militaire qui combattit les invasions arabes en 683 et 688 aux côtés de la reine Dihya. Il infligea une défaite au sanguinaire arabo-islamiste Oqba Ibn Nafi, venu de la péninsule arabique pour envahir l’Afrique du Nord lors de la bataille de Tahouda en 683. La statue du monument d’Aksel à Bouhmama visait à rappeler cette résistance et l’identité culturelle de la région.
Le 4 décembre 2024, le monument a été inauguré puis démantelé le jour même par les autorités, dans un contexte de tensions locales. Pour ses proches et ses amis(e) de combat, l’arrestation de Zouheir Zeghada un an plus tard apparaît comme une sanction ciblée, visant à freiner ses initiatives culturelles et mémorielles.
Sa grève de la faim, commencée le 24 novembre 2025, est un acte de résistance et de dénonciation. Elle traduit sa détermination à revendiquer la reconnaissance de l’histoire, de la mémoire et de l’engagement citoyen dans la région de Khenchela. Ses proches et amis appellent les autorités à la transparence et au respect des droits fondamentaux, rappelant que ce combat dépasse le cas d’un individu et concerne l’avenir du patrimoine culturel local.
Mourad Benyahia

