10 ans après l’attaque de Tiguentourine, qu’en reste-t-il ?

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Tiguentourine

Tiguentourine

Le 16 janvier 2013, des hommes armés attaquent le site gazier de Tiguentourine, à côté d’In Amenas, dans le sud-est algérien, près de la frontière libyenne. Ils prennent en otage des dizaines d’employés étrangers et libèrent les Algériens. L’attaque, qui se termine dans un bain de sang, était pilotée à distance par le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, dissident d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique), mais dont le groupe reste affilié à al-Qaïda.

Dix ans après l’attaque spectaculaire d’In Amenas qui a duré trois jours, l’Algérie a-t-elle réussi à sécuriser sa frontière ? « Le terrorisme est fini en Algérie », a en tout cas déclaré le président Tebboune le 30 décembre 2022 au quotidien français Le Figaro.

Ces dernières années, il faut reconnaître que l’armée algérienne a multiplié les efforts sécuritaires à sa frontière avec la Libye, mais pas seulement. Elle a aussi fortement déployé son armée aux frontières avec le Maroc, le Niger, le Mali, la Tunisie et la Mauritanie. Un dispositif qui s’étale sur 4 600 km et qui a coûté à Alger plusieurs millions de dollars en soldats, mais aussi et surtout en systèmes de contrôle électronique, tels que des radars ultrasophistiqués.

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Zones fragiles

Ces zones sont en effet fragiles. Des poches de terrorisme s’y sont créées tandis que les narcotrafiquants y prospèrent également, souvent en lien avec les jihadistes. Ces zones sensibles représentaient donc un défi sécuritaire très important pour les autorités algériennes. C’est d’ailleurs ce qui a dicté la politique étrangère de ce pays soucieux de pacifier la Libye, le Mali et le Sahel.

La sécurité aux frontières est, depuis 2011, une préoccupation majeure pour l’Algérie, qui a réussi depuis 2013 à éviter des attaques similaires à In Amenas. Selon plusieurs observateurs, si les organisations terroristes ne peuvent plus s’installer en Algérie, ce pays n’est toutefois pas à l’abri d’attaques menées par ceux qu’on appelle des loups solitaires.

Selon le ministère de la Défense algérienne, 371 terroristes ont été arrêtés et 39 autres tués en 2022.

RFI