18 mai 2024
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11e Vendredi : La valse des pantins ou le fiasco de Gaïd Salah

DECRYPTAGE

11e Vendredi : La valse des pantins ou le fiasco de Gaïd Salah

Alger est calme. La température est clémente et l’air grisâtre. Les dix barrages déployés entre Alger et Bordj Bou Arréridj  n’ont pas été d’une grande utilité. Il est certain que le nombre de marcheurs a diminué, mais l’intensité n’a pas manqué.

Les tenants de la décision ont oublié de visiter l’histoire. Les Algérois ont tenu tête à Bigeard et à Massu il y a plus de 60 ans. Ils sont parfaitement capables de gérer une marche en 2019. Il ne sert à rien de bloquer les routes vers Alger. Les Algérois savent faire. Cette onzième marche du dernier vendredi avant le ramadhan a été très explicite.

Les messages sont peu  nombreux mais clairs. L’idée principale durant la marche d ‘Alger se résume à  : Gaid Salah dégage.

Le long de la marche ce slogan n’a pas cessé d’être crié. Les manifestants ont crié yen a marre de ce système, Gaid rais el3isaba (gaid Salah chef du gang), Ouyahia fi lharrach Djibouh djibouh (Ouyahia à El Harrach ramenez le, ramenez le), dzair dialna ouandirou raina (l’Algérie est à nous et nous faisons ce que bon nous semble), Djazair houra dimocratia (l’Algérie libre et démocratique), koul youm massira , fi ramdan manach habssine (toujours une marche, nous n’arrêterons pas durant le ramadhan), echab la yourid el Gaid oua Said (le peuple ne veut ni Gaïd ni Said).

Le message principal durant cette marche est la demande du  départ de Gaïd Salah. Il l’a cherché en faisant subir aux manifestants s tous ses  discours contradictoires et retournements du mardi et du Mercredi.

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La transition et le dialogue préconisés par le chef d’état-major sont inévitables et nécessaires, les marcheurs le savent. Mais ils réclament aussi de nouvelles figures pour conduire cette transition. Le chef d’état-major a été partie prenante dans la période Bouteflika. Il  est une partie du de problème et ne peut en aucun cas faire partie de la solution. Il se cramponne sur l’aspect constitutionnel de la solution en oubliant l’illégitimité des actions entreprises.

De source officielle, appuyée du téléphone arabe, les marcheurs savent que les «oligarques»  sont bel et bien au placard. Ils se trouvent à la prison d’El Harrach dans une salle (Fi Essala). Ils se nourrissent comme tous les autres détenus de lentilles appuyés du couffin familial. La crevette et le poisson y sont prohibés. Ils sont traités ni en VIP ni dorlotés à l’infirmerie. Ils sont entre eux, séparés des autres détenus pour des raisons sécuritaires.

Les différentes mesures prises auxquelles on assiste sont loin de convaincre les manifestants. Si Rebrab, les frères Kouninef, Haddad ont été appréhendés et se tiennent compagnie dans une salle de la prison de la prison d’El Harrach, qualifiée par les citoyens d’Itihad El Harrach (union sportive d’El Harrach), où sont donc Tliba, Ouyahia, Hamel, Saidani, Bouchouareb, Khelil et autres ?

En réalité la justice supposée indépendante s’attaque à un clan bien déterminé. Elle est loin d’être indépendante. Les marcheurs comprennent qu’ils sont au centre de guerres claniques. Mais ils n’oublient pas leur principal objectif : en finir avec ce système.

Les interpellations et convocations ne sont pas de nature à tranquilliser les marcheurs. Elles sont un sujet d’incertitude. Elles ne peuvent pas convaincre les Algériens. Elles sont dirigées contre une partie bien particulière : celle de Saïd et de Toufik. Kouninef, Rebrab, Haddad ne sont que des boucs émissaires.

Les manifestants comprennent que ce qui se déroule devant leurs yeux n’est que parodie de justice. Ces hommes d’affaires ont agi pour le compte de tiers, aujourd’hui planqués et sereins.

La corruption dénoncée et mise à jour est attribuée aux civils. Ils le payent. Ils sont inculpés et envoyés au cachot. Mais tous les Algériens savent que les plus grands corrupteurs et les principales personnes  impliqués dans les affaires de détournement sont militaires. Ou sont-ils donc aujourd’hui pendant que les hommes sont conduits vers l’échafaud ? Comme à l’accoutumée ils se cachent derrière leur institution pendant que des civils payent pour eux.

Le chef d’état major, conseillé politiquement  par ce cacique du FLN, à l’origine de la dilapidation de près de 300 millions de dollars du Fonds national de développement agricole (FNDPA), ne veut pas et ne peut pas percevoir le moment historique qui se déroule devant ses yeux. Il en subira probablement les conséquences. Ses acolytes et lui n’ont ni  la sagesse ni la dimension nécessaires pour assimiler les leçons de l’histoire. La valse des pantins à laquelle nous assistons est loin d’assouvir les besoins de nos marcheurs en liberté et en démocratie.

Auteur
Djalal Larabi

 




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