Des décennies après les accords d’Evian, la France et l’Algérie n’arrivent toujours pas à tisser des liens solides et à développer des relations apaisées. Pendant ce temps, les algériens rêvent toujours de s’installer dans le pays de ceux qu’ils ont chassés après un siècle de colonisation et des sacrifices suprêmes qui ont laissé des séquelles indélébiles.
Ce désir, – qui s’est développé en projet de vie -, d’aller « habiter » chez l’ancien colonisateur trouve son explication non seulement dans les conditions de vie dans « l’ancienne colonie », mais aussi et probablement surtout dans le fait que ceux qui sont désignés, à défaut d’être élus, pour présider aux destinées de l’Algérie ont gardé avec la France des liens personnels privilégiés au moment où ils vendaient aux enfants du peuple un nationalisme hypocrite : ils y installent leurs familles, y acquirent des biens colossaux tout en essayant de faire haïr l’ancien ennemi aux enfants du peuple.
« Fais ce que je te dis mais ne fais pas ce que je fais ».
Bien évidemment, c’est le contraire qui s’est passé, car on assiste ces dernières années à une véritable ruée vers … l’exil, de préférence l’Hexagone.
Ce réflexe des responsables d’aller s’installer ailleurs, sous des cieux plus cléments, est perçu par les citoyens comme un aveu de leur part de l’échec de leurs politiques de développement initiées depuis des décennies.
Ajoutés aux restrictions des libertés, la dissolution des Ligues des droits de l’homme, à l’instar de la LADDH, dont l’un des ex-présidents, Maître Hocine Zehouane vient de nous quitter, et des associations indépendantes comme RAJ, la marginalisation des véritables partis d’opposition, l’interdiction des cafés littéraires, etc., la situation est devenue invivable.
Pourtant, la liberté est la première chose pour laquelle le peuple s’est sacrifié.
Pour l’homme, la liberté c’est la vie.
Aucun peuple ne peut vivre la bouche fermée et les mains ligotées.
Aucun progrès ne peut se faire dans un climat de peur, de pression et d’oppression.
Des décennies après les accords d’Evian et une indépendance chèrement acquise, il est temps de cesser d’emprisonner les gens pour leurs opinions, il urge de libérer les initiatives et de permettre aux algériens, surtout les jeunes, d’exprimer pleinement et librement leur potentiel dans tous les domaines…
L’Algérie y aura tout à gagner !
Trop de temps a été perdu.
La liberté charriera tout le reste, de l’espoir au bien-être et au progrès.
Youcef Oubellil, écrivain