Mardi 16 janvier 2018
20 morts dans des combats à l’aéroport de Tripoli
Les combats qui ont commencé à l’aube lundi matin aux alentours de l’aéroport international de M’aitigua, à Tripoli, ont fait au moins vingt morts, dont une hôtesse de l’air, en plus des dizaines de blessés. Une milice de Misrata basée à Tripoli depuis 2014 a lancé une attaque contre l’aéroport qui contient également une prison. Selon le gouvernement, cette milice proche de l’Etat islamique cherchait à libérer des terroristes détenus dans cette prison.
Tripoli, la capitale libyenne, est systématiquement le théâtre d’affrontements aux armes lourdes entre milices rivales. Des milices qui cherchent toutes à élargir leur zone d’influence dans la ville. Lundi, les affrontements ont eu lieu, une fois de plus, aux alentours de l’ancienne base et aéroport militaire de Kadhafi, Maitigua, transformée en un aéroport civil.
Ce lieu, qui abrite aussi une prison avec près de 2 500 détenus, était donc la cible d’une nouvelle attaque, visiblement pour libérer des détenus d’al-Qaïda et autres organisations islamistes, si l’on en croit le communiqué du ministère de l’Intérieur à Tripoli.
Le ministère affirme également que la situation est sous contrôle et que plusieurs assaillants ont été arrêtés. Des images vidéo montrent le quartier général des assaillants bombardé, en train de brûler. A l’intérieur, des drapeaux de l’EI ont été découverts.
Lundi soir, le Premier ministre libyen a donné des ordres pour désarmer cette milice, la brigade 33, et la dissoudre définitivement. La brigade 33 regroupe de nombreux éléments jihadistes, alors que la force spéciale de dissuasion qui était visée par l’attaque est composée de salafistes, ce qui constitue, en soi, une raison d’affrontement.
Fayez el-Sarraj s’appuie toujours sur différentes milices pour gérer Tripoli, mais ces milices l’ont paradoxalement affaibli. Lundi, les habitants de la zone ont été pris en otage. Plusieurs avions ont été renvoyés vers d’autres aéroports et au moins six avions restés sur le tarmac ont été touchés par des balles durant les combats.