2 mai 2024
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AccueilA la une2023 : année sombre pour les droits humains en Algérie

2023 : année sombre pour les droits humains en Algérie

Cette année nous n’organisons pas le 12e forum des droits humains que nous célébrons chaque année à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’homme puisque notre organisation est dissoute. La Journée des droits de l’homme de 2023 est célébrée sous le thème « Dignité, liberté et justice pour tous ».

75 ans après l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme la situation des droits humains reste très préoccupante dans notre pays. Les droits fondamentaux que nous avons chèrement acquis en 1988 au prix d’un sacrifice suprême qui a permis l’ouverture démocratique sont menacés.

L’année 2023 est une année sombre pour les droits humains. Elle est marquée par la dissolution de la LADDH. Un document circulant sur les réseaux fait état de dissolution rendu par le tribunal d’Alger sans que nous soyons avisé et notifié . Son exécution est immédiate, d’abord le forum des D.H à été interdit de célébration.

Le 23 janvier 2023 le siège du CDDH- Bejaia est sous scellé par les services de sécurité qui ont procédé à l’exécution de décision de dissolution. La MDHC de Tizi Ouzou subit le même sort. Le CDDH Bejaia qui restait le seul espace dynamique en se distinguant par les différentes activités qu’il a mené. Un lieu d’alerte , un espace de débat et d’interaction, un lieu de rencontres de toutes les sensibilités et les dynamiques de la société : partis, associations, syndicats, étudiants, travailleurs, écrivains, femmes, journalistes, avocats, chômeurs, élus …etc. La mise sous scellés du CDDH est une décision arbitraire.

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Durant l’été 2022, nous avons décidé de créer une association locale à vocation culturelle et droits humains. Un dossier pour un agrément à été déposé le 03 août 2022 auprès de l’APC de Bejaia, celui-ci a été ensuite transmis jusqu’au ministère de l’intérieur et s’est vu rejeté après plus de trois mois alors que les délais sont largement dépassés et dont le motif n’est pas évoqué et notifié.

Quelques jours après, plusieurs activistes du Hirak et militants ont vu leurs passeports saisis et placés sous interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Un nombre important est constaté au niveau de la wilaya de Bejaia. Une année après nos passeports ne sont toujours pas restitués.

Le Hirak mouvement populaire qui avait suscité l’espoir pour la construction d’un état de droit après des mois de mobilisation pacifique fût étouffé, les activités de la LADDH, de RAJ et des cafés littéraires firent interdites.

Un acharnement contre les activistes et les militants s’est poursuivi par les multiples poursuites judiciaires, les auditions, les contrôles judiciaires, les gardes à vue, les reports excessifs des procès, les arrestations, les intimidations, les harcèlements et les détentions arbitraires . Les partis politiques PST, UCP, RCD et MDS ont tous fait l’objet de rappel à l’ordre sous peine de dissolution, de poursuite judiciaire ou de gel d’activités.

Les syndicats autonomes ne sont pas épargnés a l’instar du CNAPESTE et du SNAPAP. La LADDH, RAJ et le café littéraire d’Aokas et d’autres sont dissoutes sur décision administrative Radio M est scellée des journaux interdits de parution.

Une régression sur tous les plans. Les libertés sont menacés, la presse est sous contrôle et la justice est actionnée.

– Que reste t-il comme acquis quand toute manifestation publique est interdite et mène à des poursuites judiciaires ?

– Que reste-il quand des journalistes comme Ihsane El Kadi sont emprisonnés et poursuivis à cause de leurs opinions ?

La législation anti-terroriste notamment l’article 87 bis du code pénal a accentué les atteintes aux droits fondamentaux et bafoué les libertés.

Les droits de réunion et de manifestation sont garantis dans la constitution mais restreints ou interdits dans la pratique. Une surveillance permanente de l’internet et des réseaux sociaux visant à réduire la liberté d’expression en imposant des sanctions pénales. Il y a un grand décalage entre les textes et la réalité quotidienne sur le terrain.

Pour un apaisement, l’Etat doit impérativement procéder à :

– L’ouverture du champ politique et médiatique

– L’abrogation de l’article 87 bis qui vise à criminaliser l’action politique et étouffer les contestations sociales.

– La consécration de l’effectivité des libertés ( individuelles et collectives) par l’abrogation de toutes les lois liberticides.

– La cessation de toutes actions judiciaires à l’encontre des militants et les activistes pacifiques.

– L’exigence de la libération de tous les détenus d’opinion et politiques.

Hocine Boumedjane Défenseur des droits humains

 

2 Commentaires

  1. « …75 ans après l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme la situation des droits humains reste très préoccupante dans notre pays. Les droits fondamentaux que nous avons chèrement acquis en 1988 au prix d’un sacrifice suprême qui a permis l’ouverture démocratique sont menacés. »

    Ca s’appele s’accomoder d’une jamahiria khortia. Les droits de l’HOMME SE PORTENT A MERVEILLE PARTOUT AU MONDE. Si vous n’en voyez pas en alkharia, c’est parce que c’est une jamahiria ou ecurie de zombies agenouille’s – pas d’hommes. La Jamahiria islamia bla bla bla . . .

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