6 mai 2024
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25 août 1958, en hommage au combat de la Fédération de France du FLN

Arezki Ait Ouazzou
Arezki Ait Ouazzou, ancien responsable de la Fédération de France du FLN.

Cette date symbolise l’ouverture du second front en France Métropolitaine. La guerre de libération avait franchi la Méditerranée. 

Lors de la réunion du comité fédéral FLN, tenue à Cologne en République fédérale d’Allemagne (RFA), la décision portant ouverture du second front en France Métropolitaine est prise.

Le 22 août 1958, une réunion du FLN se tient à Sceaux dans la banlieue sud de Paris, cette fois l’ordre du jour de la réunion comporté en plus de l’examen mensuel des rapports organiques et fonciers l’ultime vérification du dispositif avant le déclenchement de l’opération. Tout est au point. Aucun imprévu n’a perturbé le programme établit à Cologne en Allemagne un mois plutôt.

La date du 25 août 1958 est retenue. Cette nuit-là plus de 80 actes de sabotages sont réalisés à travers tout le territoire français « plus que ce qui a été fait lors de la nuit du premier novembre 1954 ».

La Fédération de France du FLN (Wilaya VII) a déclenché cette vaste opération en écho aux batailles qui font rage dans le pays pour soulager les djounouds de l’ALN qui se battent héroïquement contre l’armée coloniale qui dispose de moyens supérieurs en hommes et en matériels.

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Le 25 août 1958 est un coup de tonnerre en France. Le peuple français dans sa grande masse découvre dans la presse du 26 août que la guerre vient de franchir la Méditerranée au moment où il commençait à s’en accommoder avec l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir le 13 mai 1958.

La nuit du 25 août 1958, commissariats, postes de police, casernes sont attaqués, policiers et militaires abattus, dépôts de carburants incendiées, voies ferrées sabotées, raffineries en flammes et quartiers entiers évacués…  objectifs atteints. Tout cela en une nuit !

La presse française révèle à l’opinion médusée les actes qu’elle qualifie de terrorisme selon sa lecture, mais qui sont en vrai des actes de bravoure et de légitime défense d’un peuple qui lutte pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie.

L’offensive du 25 août 1958 se poursuivait entre-temps. Plus tard parvenait à Paris le communiqué du CCE, publié au Caire en date du 31 août 1958, intitulé « Déclaration du Comité de Coordination et d’Exécution de la Révolution algérienne à propos de la guerre portée en France par le Front de libération nationale ».

Le texte traduit le soulagement de la direction de la révolution de voire le FLN reprendre un second souffle, après une guerre de quatre années, caractérisée, surtout les derniers mois, par un affaiblissement momentané de certaines unités de l’ALN, consécutif aux énormes moyens en hommes et en matériels mis à la disposition de l’armée française par le général de Gaulle après son retour au pouvoir pour briser la résistance du peuple algérien, mais en vain.

Apprenant la nouvelle des actions FLN du 25 août rapportée par les radios internationales et amplifiée par la presse du Moyen-Orient, la direction du FLN, installée en Égypte, a reçu « comme un véritable ballon d’oxygène ».

Dès l’annonce de la nouvelle, Fethi Dib, « du groupe des Officiers libres », homme de confiance de Gamal Abdenasser et chef des services de renseignements égyptiens, souhaite rencontrer Krim Belkacem et Lakhdar Bentobbal pour leur exprimer la satisfaction et le soutien de l’Egypte au FLN.

En Tunisie Mahmoud Chérif, membre du CCE, est sollicité par Ahmed T’lili et Tayeb Mestiri, membres du gouvernement tunisien. Il leur assure que « le combat continuera quel que soit l’homme au pouvoir en France ».

En Algérie, dans les wilayas, les messages arrivent et traduisent la satisfaction des djounouds. L’action du 25 août a immobilisé en France 80 000 soldats français au lieu de rejoindre en renfort l’armée coloniale en Algérie.

Après une offensive de quelques semaines, le but fixé par la Fédération de France du FLN  paraît relativement atteint. Retenons la date du 27 août, des bilans officiels ayant été établis jusque-là.

Entre le 25 et le 27 août 1958, 56 sabotages et 242 attaques ont été dénombrés contre 180 objectifs.

Les opérations font 82 morts et 188 blessés. Nombreux sont les militants tués ou blessés les armes à la main, quelques-uns déchiquetés par leurs engins, abattus par les forces de répression ou assassinés sous la « torture », d’autres poursuivis et arrêtés sont guillotinés.

En ce 25 août 2023, 65e anniversaire du 25 août 1958, rendons un vibrant hommage à tous nos vaillants moudjahidine, tombés lors de cette grande bataille sur le sol même du colonisateur.

Allah yerham chouhadas. 

Md Arezki Ait Ouazzou 

Moudjahid de l’ex-Fédération de France du FLN

 

2 Commentaires

  1. Je croyais naïvement que c’étaient des groupes identifiés à la Badissia-Novembria qui étaient les auteurs de toutes ces retentissantes actions. Je dois réviser mon Histoire.

  2. Tanemirt tameqqrant ay Arezqi, de rappeler aux générations qui n’ont pas vécues cette période cruciale de notre histoire, à la fois tragique et glorieuse, durant laquelle notre émigration en France a, comme toujours, assumée toute sa part, dans le rude combat pour la Libération de la Patrie, sous la direction d’hommes d’exception de la trempe de Omar Boudaoud, Rabah Bouaziz, Kaddour Ladlani et de bien d’autres frères de combat.

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