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4/5 des gens normaux sont des psychopathes !

TRIBUNE

4/5 des gens normaux sont des psychopathes !

« L’éducateur à la tournure d’esprit fonctionnelle voit dans l’enfant l’être vivant et modèle l’environnement de l’enfant en fonction de ses besoins vitaux. L’éducateur mécaniste et mystique voit dans l’enfant une machine mécanique et chimique, le sujet de quelque État ou l’objet de quelque religion. Il enserre l’enfant dans un monde qui lui est étranger et appelle ce processus « adaptation » s’il est libéral, discipline s’il est autoritaire », Wilhelm Reich.

Récemment, des scientifiques français ont réitéré la fameuse expérience de Stanley Milgram[1] élaboré en 1960 consistant, avec la caution d’une autorité scientifique, à inviter des gens normaux à « à infliger à un inconnu des décharges électriques de plus en plus élevées » (aujourd’hui, les gouvernants, secondés par les scientifiques et les médias stipendiés, infligent à la population de terrifiantes décharges de terreur virale de plus en plus massives, pour tester leur degré de passivité, d’obéissance).

En effet, dans le cadre de ses recherches sur les mécanismes de la soumission à l’autorité (à l’instar de l’expérimentation d’asservissement menée actuellement par les gouvernants sur leur population au moyen des mesures de confinements totalitaires, de couvre-feux, de restrictions de liberté), Stanley Milgram mit en œuvre cette expérimentation au début des années 1960. Contre toute attente, l’expérience démontra des résultats surprenants (comme l’acceptabilité des restrictions des libertés, décrétées au nom de la soi-disant lutte contre la pandémie du Covid-19, surprend par sa longévité : nous en sommes à l’orée de la deuxième année de mesures liberticides acceptées avec une obéissance remarquable de servilité).

Alors que S. Milgram s’attendit à obtenir de la désobéissance, les résultats furent totalement contre-intuitifs : 65 % des sujets de l’expérience menèrent à bonne fin leur opération, allant jusqu’à administrer des chocs de 450 volts à l’élève (comme la majorité de la population affiche sa complète obéissance, avec une étonnante complaisance, devant les multiples mesures de restrictions des libertés propagées par le pouvoir comme une pandémie totalitaire). Ainsi, des sujets ordinaires purent donc se comporter en bourreau, dès lors qu’ils furent soumis à une autorité (ou en bourreau de leur existence dès lors qu’ils sont sommés de se confiner au prétexte de la lutte contre la pandémie du Covid-19).

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À l’époque, cette propension extrême des adultes à la soumission inconditionnelle aux ordres de l’autorité constitua la découverte majeure de l’étude (comme nous découvrons aujourd’hui, à notre grand effarement, la propension de la population à l’obéissance, à la soumission, l’asservissement).

Il ressortit de cette expérience que l’explication du comportement fortement porté à la soumission se niche dans la relation à l’autorité et non pas dans la prégnance d’instincts agressifs car, en l’absence de toute autorité matérialisée en l’espèce par la présence de la « blouse d’autorité » (médecins, scientifiques), les sujets s’abstiennent d’administrer les chocs électriques (comme la participation des autorités médicales et scientifiques aux cérémonials de la terreur virale étatique a favorisé la soumission de la population aux mesures de restriction des libertés décrétées par les gouvernements)

De manière générale, on ne peut que s’alarmer par cette étude expérimentale. Voici des individus animés d’aucune haine, d’aucun esprit vindicatif, disposés néanmoins à se muer en bourreau dès qu’ils consentent à devenir les rouages d’une structure hiérarchique de la société (comme les différentes instances médicales, scientifiques et médiatiques, à la faveur de la pandémie du Covid-19, en temps de paix, se muèrent en supplétifs pour s’enrôler au service des puissants dans leur guerre de classe menée contre le peuple, les travailleurs, les petits entrepreneurs, précipités dans la paupérisation, le chômage, la faillite, la détresse psychologique, le suicide).

Dans la dernière expérience menée en France, les résultats ont été encore extraordinairement étonnants, voire inquiétants, car « le pourcentage d’obéissants augmente encore : sont prêts à torturer à mort un innocent, non plus les deux tiers, mais les quatre cinquièmes de nos semblables », a précisé l’étude (comme on le voit avec l’implication et la collaboration de l’ensemble des classes dirigeantes à l’entreprise d’euthanasie humaine et économique perpétrée par le grand capital). Cette expérience scientifique a été menée pour mesurer le degré d’idiotie notoire appelée « obéissance » (aujourd’hui, à la faveur de la pandémie du Covid-19, l’idiotie des individus n’est plus à démontrer, illustrée par leur obéissance servile).

Cette expérience consista à évaluer l’empathie de l’être humain, le degré du respect de l’altérité, en un mot à évaluer l’humanité de l’homme. La normalité humaine s’évalue dans la reconnaissance d’autrui comme des êtres semblables à nous, qu’on doit respecter, aimer et surtout éviter d’agresser, encore moins de violenter. Faire preuve d’un comportement contraire est l’illustration d’un caractère pathologique, la manifestation d’une personnalité psychopathique (à l’image des gouvernants dépourvus d’empathie, toujours prompts réprimer brutalement le peuple).

Étant entendu que ce genre d’attitude pathologique ne relève pas de l’hérédité (il n’y a pas de « race » méchante – mais toute classe dominante est par essence méchante car elle ne peut assoir sa domination sans répression, oppression, exploitation -), force est de constater qu’il s’agit là d’un phénomène de dégénérescence sociale acquise (confirmé avec la gestion criminelle de la crise sanitaire menée par les psychopathes gouvernementaux). Ce phénomène étant massivement répandu, la conclusion nous oblige à déduire que nous avons affaire, en l’espèce, à un fléau social pathologique inquiétant.

Exiger l’obéissance d’autrui (comme on le vit actuellement depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19, avec l’exigence de soumission totale de la population, matérialisée par son incarcération forcée à domicile, la restriction de ses déplacements, la suspension de ses lieux de vie et de loisirs), c’est denier son humanité. L’humain adopte un tel comportement avec l’animal, la machine. Envers son semblable, dans ses relations, l’être humain use du respect. L’homme étant doté de la parole, avec son prochain, il doit employer cet outil précieux de communication pour dialoguer avec civilité (ce n’est absolument pas ce qu’on observe avec les gouvernants actuels dont le seul langage est la bastonnade, la matraque, la répression, la force brute). Agir autrement, c’est rabaisser autrui à l’état animal. C’est lui dénier son humanité.

Tout échange entre être-humains, dans le cadre de la vie quotidienne ou professionnelle, doit s’établir dans le respect mutuel. Tout échange, quoiqu’établi dans le cadre professionnel par une « autorité supérieure », doit s’effectuer dans le respect à l’égard de l’agent « subalterne ». Car la subordination professionnelle ne dénote pas une infériorité sociale et humaine mais seulement le positionnement de l’agent dans le classement de l’ordre hiérarchique de l’organigramme. Cela n’accorde nullement au détenteur de cette fonction supérieure (le fameux chef de service, manager ou directeur) le droit de manquer de respect à ses collègues placés à l’échelon inférieur. Pareillement, dans le cadre de l’éducation nationale, le professeur doit scrupuleusement respecter l’élève. La transmission du savoir doit s’effectuer dans le respect mutuel.

Le professeur est un modèle identificatoire pour l’élève. C’est au professeur de donner l’exemple en matière de civilité et d’éducation. L’emploi de la trique est un aveu de faiblesse, un signe de maladie mentale (l’emploi de la force par l’ensemble des États, gouvernés aujourd’hui par des psychopathes – apeurés car conscients de la vulnérabilité de leur pouvoir vacillant – est un aveu de faiblesse des classes dirigeantes. Une expression de leur panique générale. Un symptôme de leur dégénérescence gouvernementale avancée. Un signe de fin de règne). Seuls les ignorants ou les psychopathes (car ils projettent sur les autres leurs propres ressentis dénués d’affect) sont persuadés de la nature malfaisante de l’homme.

Pour ces individus (les gouvernants) dénués d’humanité, le Mal est intrinsèque à l’homme. Ils voient le Mal partout car il est surtout ancré en eux (dans leurs institutions gouvernementales dominatrices par essence oppressives et prédatrices). Et pour combattre le Mal, ils proposent de le guérir par la contrainte, la violence, la soumission, l’obéissance (comme la gouvernance despotique actuelle le prouve, dans tous les pays : pour guérir la dynamique insurrectionnelle – assimilée au Mal par les classes régnantes – en cours ces dernières années, notamment avec les Gilets jaunes, le Hirak, le soulèvement des populations de Hongkong, etc., les Etats de façon concertée ont décidé, à la faveur de l’apparition opportune de la pandémie, d’enrayer le virus des contestations sociales par l’instauration de mesures de restriction des libertés individuelles et collectives, et par la répression). Ce remède est pire que la prétendue maladie. On l’oublie souvent : la contrainte est la mère de la méchanceté, et l’obéissance, le père des bourreaux. Ces enfants de la contrainte violente et de l’obéissance servile, représentant la majorité de la population dite « gens normaux », constitue de futurs bourreaux, pervers narcissiques, disposés à semer la terreur et la mort si quelque autorité l’exige (les populations actuelles tétanisées et paupérisées constituent probablement les futures troupes supplétives opérant au service des régimes fascistes et dans les guerres imminentes).

Revenons à cette douce expérience scientifique dévoilant l’humanité profonde de nos contemporains. Au cours des décharges électriques, comment expliquer que ces cobayes (cowboys ?) se montrèrent aussi insensibles aux cris de douleur émis par les personnes en situation de torture ? (Comme les gouvernants sont insensibles devant la détresse psychologique et sociale des populations, engendrée par leur politique destructrice de l’économie, la fermeture des lieux de vie).

D’autant que l’expérience inclut un feed-back émotionnel dont on pourrait penser qu’il devrait inciter les sujets de l’expérience à refuser de poursuivre. En fait, en élèves dociles et soumis, ayant intégré les mécanismes de la torture sociétale et de la souffrance pathologique intériorisée, tolérée et acceptée, ces gens agissent en criminels et assassins car ils sont au plan éducatif et social « normaux », à l’image de la société autoritaire qui les a façonnés, embrigadés, fabriqués en vue de leur obéissance (comme l’expérience grande nature actuelle nous le prouve amplement, où la majorité de la population se plie avec abnégation à l’obéissance)

« Qui aime bien châtie bien ». « Si je te fais mal, c’est pour ton bien », ou bien « Tu me remercieras plus tard ». (Tel est le discours dominant des gouvernants : les confinements, les couvre-feux, les restrictions des libertés, la fermeture des magasins et restaurants, des établissements culturels, sportifs, touristiques, la vaccination obligatoire, c’est pour le bien de la population, serinent-ils, même si la population est majoritairement précipitée dans la paupérisation absolue et la détresse psychologique, la déchéance physique et la rumination suicidaire).

Voici l’exemple de maximes d’une grande humanité que tout enfant s’entend marteler par ses parents, ses professeurs et autres autorités de substitution (gouvernements). « Qui aime bien châtie bien », se plaît à répéter le parent à sa progéniture (les dirigeants à leur peuple) Alors que la réalité humaine nous prouve que : celui qui aime ne châtie pas. Avec de telles « normes éducatives », et la souffrance et la torture font alors partie de leur conception de la vie, principes assimilés au Bien.

À leurs yeux, châtier et supporter les châtiments constituent un mode de fonctionnement normal psychologique et éducatif de l’homme élevé avec de telles normes éducatives. Dès lors, la frontière entre le Bien et le Mal est parasitée par des conceptions totalement erronées (comme avec la gestion chaotique de la crise sanitaire émaillée d’injonctions contradictoires édictées par le gouvernement Macron : « Ne portez pas de masques / Portez un masque ! Les enfants ne sont pas contaminants / Les contaminations explosent, on ferme les écoles ! Cas contact : restez chez vous / Cas contact : impossible de se faire reconnaître comme tel par l’employeur ! Faites-vous vacciner / Il n’y a pas de vaccin ! On ne confinera plus jamais / On reconfine, etc. ») La perception du Bien et du Mal est faussée (dans le cas de la crise sanitaire actuelle, la confusion entre la vérité et le mensonge, devenue la règle gouvernementale et médicale, a pour dessein d’opacifier la compréhension de la pandémie et de masquer les véritables enjeux économiques sous-jacents).

Éduqués par de telles conceptions éducatives confuses, il ne faut pas s’étonner que ces hommes soient potentiellement capables de se métamorphoser en criminels, en psychopathes. Des serviteurs zélés des pires régimes, des pires dictatures. Ce sont ces mêmes « gens normaux » qui sont capables d’appuyer sur le bouton des décharges électriques, sans discontinuer, sans scrupule ni remord.

De toute évidence, cette obéissance, cette idiotie heureuse, est le corollaire de l’autorité. Sans autorité instituée et contraignante, point d’obéissance (notre époque covidatoire despotique le prouve avec la soumission de la population à l’autorité gouvernementale et scientifique). Sans apprentissage précoce et intériorisation de la soumission à l’autorité, point d’obéissance.

Par son obéissance, l’homme signe sa soumission, et reconnaît à l’autre le droit d’exercer son autorité (comme la situation de la crise sanitaire actuelle le démontre : le peuple, par son obéissance et sa soumission, octroie aux gouvernants un blanc-seing d’autoritarisme). On récompense l’obéissance au degré élevée de sa soumission à l’autorité. Plus l’obéissance est obséquieuse plus la servitude est récompensée (tout un chacun peut le constater actuellement, depuis le début de la pandémie du Covid-19). L’homme n’a rien à apprendre du chien en matière d’obéissance à son maître. Au reste, depuis que le chien est devenu l’ami de l’homme, il a perdu sa liberté. Il a contracté le virus de l’obéissance propre à l’espèce humaine. Depuis sa domestication par l’homme, le chien a développé un « instinct humain d’obéissance » remarquable par sa longévité. Et il n’est pas près de s’en défaire, à l’image de son « maître », l’homme qui porte l’obéissance comme une seconde peau sur son corps décharné d’humanité mais vérolée d’indignité (ce sera l’objet de notre prochain texte).

Excepté dans les contextes extrêmes de guerre, de colonialisme, d’esclavage, de prise d’otage, l’obéissance s’exécute librement, elle s’offre en toute quiétude à l’autorité (comme nous le vivons présentement avec la servitude volontaire adoptée par l’ensemble des populations mondiales à la suite des mesures de confinement et de restrictions des libertés décrétées par les gouvernements). Dès lors, ce n’est pas l’autorité qu’il faut incriminer, mais l’obéissance qu’il faut fustiger, condamner. Pas d’autorité sans obéissance. Éliminer l’obéissance et aussitôt s’effondre l’autorité, s’éteint la gouvernance despotique.

En vérité, il est plus difficile de venir à bout de l’obéissance que de l’autorité. L’obéissance est un cancer qui ronge la société « démocratique », qui a érigé la tolérance en vertu cardinale. Or, seule l’intolérance est salvatrice, porteuse d’humanité. La démocratie bourgeoise souffre de « tolériété » aigüe. Elle tolère toutes les injustices, les pathologies sociales, au nom du respect de la différence, de l’altérité. Il faut renouer avec la salutaire intolérance pour nous guérir de notre soumission sociale, démission politique. Il faut être intolérant contre toutes les injustices, les pathologies sociales, les gouvernances despotiques. Notre société ne souffre pas d’intolérance, mais de trop de tolérance. Par lâcheté et pusillanimité, on a érigé la tolérance en dogme, au grand bénéfice des classes possédantes qui jouissent de notre tolérance de l’injustice sociale, de l’exploitation, de l’oppression.

L’apprentissage de l’obéissance s’enseigne principalement au sein de l’Éducation nationale. À cet égard, les circulaires de l’éducation nationale sont explicites. Ces écoles-casernes se chargent d’inculquer la discipline. Le conditionnement s’exerce durant au moins une quinzaine d’années pour fabriquer des adultes diplômés es Obéissances. Des adultes prêts à s’engager sous l’autorité d’un patron, d’un haut gradé pour servir dans l’armée, sévir sous toute autorité, institution despotique. Prêts à appuyer sur le bouton des décharges électriques.

De même, le sport, notamment d’équipe, est une autre école de cette violence exercée contre la liberté d’agir et de penser. L’école du sport (qu’il faut différencier du sport pratiqué par plaisir individuellement) se charge également d’enseigner la discipline, l’obéissance, notamment dans les clubs. Il n’est donc pas surprenant que l’école et le sport le plus populaire, le football, soient devenus des terrains d’exercice des pires violences. Pas surprenant que la société capitaliste fondée sur l’obéissance à l’autorité (et la tolérance… des injustices sociales, de l’oppression et de l’exploitation) ait fait de l’école et du football (objet de notre prochain texte) les lieux privilégiés du conditionnement social, de l’embrigadement idéologique.

De surcroît, Il ne faut pas oublier le rôle de la télévision et du cinéma. En effet, ces deux sphères médiatiques et filmiques diffusent quotidiennement des émissions et des films où toutes les violences gratuites sont ainsi légitimées. Ces deux institutions idéologiques participent à la banalisation de la violence, à la tolérance des déviances, à la normalisation des comportements antisociaux, par la diffusion de programmes et de films valorisant la violence.

On entend souvent dire que « les prisons sont la meilleure école pour fabriquer des bandits, des psychopathes, des malades mentaux ». Mais, c’est notre société capitaliste contemporaine moderne qui est, à la fois, la meilleure école et la pire prison pour fabriquer ces spécimens, ces énergumènes, à l’échelle industrielle, politique. Ces bandits et malades mentaux, devenus la norme, capables d’appuyer sans scrupule sur le bouton de décharges électriques sans interruption.

Par l’intériorisation de la maxime hautement éducative « Qui aime bien châtie bien » (« je te fais du mal pour te faire du bien »), la souffrance individuelle intégrée comme une bienfaisante action publique, il n’est pas surprenant que le docile et obéissant enfant se mue à l’âge adulte en potentiel bourreau, que la majorité de ces adultes figure parmi les quatre-vingts pour cent des cobayes disposés à appuyer sans scrupule sur le bouton des décharges électriques, avec une joie carnassière et une férocité jubilatoire. L’expérience scientifique s’est déroulée dans une situation normale, au sein d’un laboratoire, avec des personnes innocentes. Qu’adviendrait-il dans un contexte de bellicosité réelle ? Assurément, la férocité de ces personnes se déploierait et se déchaînerait avec une plus sanglante cruauté.

Cette expérience scientifique dévoile la nature pathologique de la majorité des hommes et femmes de notre société capitaliste pathogène. La férocité dont ils sont capables révèle des personnalités psychopathiques. Ces caractéristiques pathologiques ne sont pas la conséquence de facteurs exogènes, mais la traduction du fonctionnement même de leur « normalité ». Aussi longtemps que l’autorité et l’obéissance constituent des vertus sociales cardinales, tolérées avec abnégation, la société fonctionnera comme une jungle composée d’animaux bipèdes régis par le seul instinct de domination et de meurtre. La vie n’a aucune valeur.

Dans le rapport analysant l’expérience scientifique, il est indiqué que : « mieux le sujet était intégré à la société, plus il était susceptible d’obéir à l’ordre de torturer » (c’est la situation des populations des pays riches farcies d’obéissance). Ce constat est alarmant. Cela révèle que quatre-vingts pour cent de gens socialement intégrés, dits « civilisés », sont disposés à torturer, à maltraiter, à massacrer des personnes en cas de nécessité (n’est-ce pas au cœur de l’Europe civilisée que se déroulèrent les deux barbares guerres mondiales qui décimèrent respectivement 20 et 60 millions d’individus ?).

Par exemple, sévir comme mercenaires au service du terrorisme d’État, des bandes criminelles religieuses islamistes ou mafieuses, des milices ethniques irrédentistes. Que l’on ne s’étonne pas des récurrents massacres collectifs perpétrés par des jeunes psychopathes au sein des établissements scolaires, notamment aux États-Unis. Des jeunes psychopathes disposés à se faire exploser au milieu d’une foule. À foncer au volant d’un camion sur des piétons, à poignarder des innocents, etc.

Au reste, si quatre-vingts pour cent acceptent joyeusement d’exécuter des ordres inhumains, cela laisse une grande marge de manœuvre à l’État pour puiser une masse moutonnière brute disposée à remplir les basses besognes criminelles et meurtrières en vue de perpétuer son ordre établi. J’ai toujours pensé que le fascisme se love dans le giron de la démocratie bourgeoise, dans les entrailles du capital. Le fascisme est le frère siamois de la démocratie bourgeoise. Ce sont les deux revers de la même médaille capitaliste. Comme l’époque actuelle, à la faveur de la pandémie du Covid-19, le prouve, avec la métamorphose de la démocratie en dictature, sans coup d’État militaire ni révolution fasciste. Cela dévoile également le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise. En effet, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l’histoire, démocratie et dictature, deux modes de régulation politique au sein du même système de production capitaliste, se succèdent alternativement, au sein du même Etat, au gré des conjonctures économiques et sociales.

Dans l’expérience scientifique, il demeure vingt pour cent qui n’ont pas exécuté les ordres. Selon le compte rendu du rapport : « les insoumis, c’étaient plutôt les marginaux, des individus mal intégrés ». Le salut de l’humanité viendrait-il de sa marge, et en marge de l’ordre existant, les prolétaires hors système ? Salut porté par cette frange pourvue encore d’humanité, d’esprit d’intolérance aux injustices et à toutes les formes d’oppression ; réfractaire à toute obéissance, révoltée contre toute autorité, éprise de principes de liberté et d’égalité, attachée à la fraternité ?

«Tu es malade, petit homme, très malade ! Ce n’est pas ta faute. Mais il ne tient qu’à toi de te débarrasser de ton mal. Tu te serais débarrassé depuis longtemps de tes oppresseurs si tu n’avais toléré et parfois soutenu activement l’oppression. Aucune force de police au monde ne serait assez puissante pour te supprimer s’il y avait, dans ta vie quotidienne, seulement une étincelle de respect de toi-même, si tu avais la conviction intime que sans toi, la vie ne continuerait pas un seul jour».

« Tu refuses d’être un aigle, petit homme, c’est pourquoi tu es la proie des vautours ». Wilhelm Reich.

Mesloub Khider

[1] . Stanley Milgram (1933-1984 à New York) est un psychologue social américain. Il est principalement connu pour l’expérience de Milgram (sur la soumission à l’autorité) et l’expérience du petit monde. Il est considéré comme l’un des psychologues les plus importants du XXème siècle. L’expérience de Milgram devient largement connue à partir de 1963.

Auteur
Khider Mesloub

 




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