AccueilIdée5 juillet 1962 – 5 juillet 2022

5 juillet 1962 – 5 juillet 2022

Alger

Qu’Emmanuel Macron parle de « rente mémorielle », c’est son droit, comme ce fut son… devoir de parler de « crimes contre l’humanité », à propos de la colonisation.

1 – Retour sur la «rente mémorielle» 

Sur la « rente », après tout le régime algérien lui fournit, bon an mal an et « à l’insu de son plein gré », tous les arguments pour lui donner raison. Mais là où l’on reste sidéré, c’est que des journalistes et autres intellos d’occasion, qui, ne connaissant rien à l’Histoire, absolument rien, se permettent, eux, de reprendre à leur compte le « déni mémoriel » qui putréfie les esprits en France, toutes générations confondues, et pas seulement chez les anciens « Algérie française » !

En fait, le président français oublie de balayer devant la porte de la République :

Pour mémoire, après la défaite allemande, entre 1945 et 1995, il y eut une autre « rente mémorielle », au bénéfice du pays des Lumières, celle portée par le cinéma et la littérature d’en France. Essayez donc de dénombrer les films et téléfilms, les émissions radio et télé traitant de l’Occupation allemande. 132 fois (sic) plus que ce que l’Algérie postindépendance aura produit sur la colonisation et la guerre d’indépendance !

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Oui, durant un demi-siècle, la France n’aura cessé d’entretenir et d’exploiter l’histoire de la Secondaire Guerre mondiale, en insistant sur la résistance plus que sur la collaboration. Pour six années de guerre ! l’Algérie, elle, ce sont huit années de guerre, sans compter plus d’un siècle de massacres, d’oppression, de tortures, de bombardements au napalm !

Aujourd’hui, et une fois pour toutes, que les points soient mis sur les « i », au moins dans une question d’étymologie…

  1. À propos de l’origine du nom «Algérie»

On n’arrête pas de seriner que c’est la France qui aurait créé l’Algérie, que c’est la France qui aurait donné le nom même d’Algérie ! Et des nostalgiques qui, 60 ans après l’indépendance, n’arrivent pas à faire leur deuil de « l’Algérie de Papa », de répéter stupidement (oui : stupidement !) comme de piètres perroquets des contre-vérités qui en disent long sur leur inculture. Ou sur leur mauvaise foi.

Oui, une fois pour toutes, gens de Cnews, de Valeurs actuelles et autres médias de France et de Navarre, sachez que le nom ALGÉRIE n’est pas une création française ! Et voici pourquoi…

« Si Les géographes arabes eux-mêmes appellent le Maghreb : Djazirat el-Maghrib, soit : « L’Île du Couchant », c’est aussi par référence à la situation de l’Afrique du Nord prise entre la mer et Le désert, qui en ferait une sorte d’île (…). Suite à l’occupation espagnole, le nom El-Djazaïr fut transcrit Alguèr en catalan, Argel, en castillan.

Mais d’autres étymologies du nom de la ville ont été avancées, parmi lesquelles la plus sérieuse reste celle qui fait référence au nom de Dziri (ou Ziri), patronyme de Bologhine Ibn Ziri, celui-là même qui, dès l’an 960, fit de l’antique Icosium sa capitale et celle de sa dynastie : les Zirides. Et de fait, en arabe, pour désigner l’habitant de la capitale algérienne, on emploie le mot Dziri (Djazaïri, en arabe classique), qui signifie bien, et jusqu’à nos jours : Algérois. Dziri fait penser du reste à la mention que l’on trouve chez le géographe arabe El-Bekri (XIe siècle) qui, lui, parle de Djezeyer ou Dzeyer (Pour Alger, le Al, étant l’article arabe, écrit parfois El).

Cependant, dès le XIIIe siècle, Pisans et Génois signalaient sur leurs cartes la forme El-Djazaïr : en catalan, le mot était transcrit Alguèr mais aussi, curieusement, Algesira ; à partir de 1375, selon René Lespès (L’origine du nom français d’Alger), Alger prononcé Aldjère, forme relevée sur une carte de Charles X ».

Salah Guemriche

(Extrait de : Alger-La-Blanche, Biographies d’une ville, Ed. PERRIN, 2012).

1 COMMENTAIRE

  1. En voici, enfin, un linguiste, un GRAND, issu de la toute dernière promotion, Session Juin-2022, directement de l’université idéologique algérienne, baptisée « Promotion-5-Juillet » soutenue à la faculté « El-Djazaïr el djadida ».
    Ici, par ricochet, le titre de sa thèse de doctorat d’État:

    « Dziri (Djazaïri, en arabe classique) »

    Quelle horreur !
    Quelles foutaises !

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