27 novembre 2024
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Zy Orion : « La poésie est ma source de vie »

Zy Orion est une poétesse qui interpelle le cœur et l’esprit tant sa poésie est profonde. Elle inonde le lecteur par un flot d’émotions qui le transporte hors du temps, l’extrait du réel pour mieux voir jaillir les espoirs.

Les regrets et le chagrin n’ont pas de prise sur Zy Orion, la poétesse sait apprivoiser la douleur et la souffrance pour nourrir la muse dans un élan créateur salvateur qui s’élève et se lève brillant comme un soleil.

Si le passé est présent seul l’instant est vrai, il se dresse fier rafraichissant l’air comme une bouffée d’oxygène allégeant les peines. Les années filent et nous laissent leurs fardeaux, leurs maux, transfigurés en douces brises pour raviver et maintenir la flamme créatrice. La nuit est écartée par l’aube attendant le jour pour célébrer l’amour.  

Zy Orion vient de publier un fabuleux recueil de poésie « Le temps n’est qu’illusion, l’instant, la création ». Un titre très évocateur qui pousse la réflexion au-delà de l’élan poétique vers un champ philosophique vaste qui embrase la compréhension où s’entrechoquent les certitudes tordant les doutes et les fausses routes.

Pour Baudelaire, le temps est l’ennemi. « La différence entre passé, présent et futur n’est qu’une illusion », disait Einstein. Le tout est lié et dépend de notre perception, le temps s’écoule mais c’est nous qui passons et l’instant bravant tout est à la création bouleversant la raison.

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« Le passé et le futur n’existent qu’en relation avec toi ; tous deux ne sont qu’un, c’est toi qui penses qu’ils sont deux. » disait le poète mystique soufi Djalâl-Al-Dîn Rûmî.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes une poétesse qui bouleverse par un élan poétique tranchant l’air ambiant, qui est Zy Orion ?

Zy Orion : Je tenais à vous remercier pour cette amorce littéraire assez évocatrice à mon propos car si je bouleverse poétiquement de cette manière l’air ambiant, je vois les joues de Zy Orion rosir de pudeur.

Je suis une rêveuse, une passionnée, une créatrice sans limite qui aime jongler avec les mots, jouer avec les paradoxes et troubler les esprits.

Je suis une hyper-sensible qui colore sa vie de beauté, qui aime s’émerveiller dès l’aube un café à la main, la tête dans les étoiles et l’âme dans l’univers.

Le Matin d’Algérie : Vous écrivez sous un pseudonyme, est-ce pour garder une certaine distance par rapport au réel ?

Zy Orion : Zy Orion est un pseudonyme que j’ai créé avec une amie il y a 8 ans sans savoir que cela deviendrait mon nom de poétesse. 

Ce n’est pas un moyen de m’échapper du réel ; c’est le nom d’auteure qui me colle à la peau, une constellation d’émotions.

Le Matin d’Algérie : « Le temps n’est qu’illusion, l’instant, la création » est le titre de votre recueil, c’est une vision philosophique qui bouscule la réflexion et la perception, pouvez-vous nous en parler ?

Zy Orion : Ce titre m’est venu dans l’esprit instantanément ; j’ai ressenti comme une évidence en l’écrivant, une sorte de vérité qui résonnait en moi.

Le temps est une croyance imposée dans les mémoires ; il n’est donc qu’illusion, à partir de là, ce qui compte selon moi c’est la création et l’instant présent.

L’humanité, poussée par la vitesse excessive du rythme effréné du système actuel, en a oublié sa créativité.

Il m’a donc semblé naturel d’écrire cette pensée. 

Chaque être est né du divin, la création est en chacun.

Le Matin d’Algérie :  Quels sont les poètes qui vous influencent ? 

Zy Orion : Pour être complètement franche, je n’ai pas eu d’influence particulière; un soir en 2018 j’ai écrit quelques vers, et je ne me suis plus jamais arrêtée.

J’ai évidemment lu et appris des poésies à l’école, les recueils de Rimbaud, Andrée Chedid, Pablo Neruda, Apollinaire, Ana Akhmatova me parlent beaucoup mais c’est Paul Éluard que j’aime tout particulièrement.

Le Matin d’Algérie :  Vous parlez surtout d’amour et du temps qui passe. « Passent les jours et passent les semaines, ni temps passé, ni les amours reviennent. » disait Guillaume Apollinaire, qu’en pensez-vous ?

Zy Orion : Apollinaire évoque une dualité entre le temps qui s’écoule comme la Seine et ses souvenirs amoureux qui persistent, comme beaucoup le pensent dans ces moment-là.

À contrario, ma pensée sur le temps est son antithèse : et si le temps n’était qu’un leurre, des minutes qui ne défilent pas, qui se mutent en des secondes qui n’existent pas, une illusion du temps qui nous effraie.

Aucune dualité dans ce cas où l’amour demeure une éternité ; une fenêtre ouverte sur le ciel.

Le Matin d’Algérie : Vos poèmes sont illustrés par de beaux tableaux d’artistes auxquels vous rendez également hommage en parlant d’eux, ce qui accentue le flot d’amour jaillissant de votre livre, pouvez-vous nous dire comment c’est fait la rencontre avec ces artistes ?

Zy Orion : Ma poésie est inspirée par l’image, la majeure partie du temps ; l’évidence m’a donc amenée à cette envie de libérer les mots uniquement sur des œuvres d’artistes à qui j’ai demandé de cocréer avec moi, contrairement à mes quatre premiers ouvrages.

Treize artistes peintres, dessinateurs et sculpteurs, que je salue avec toute ma gratitude, m’ont suivi dans ce projet ; certains sont partis de mes poèmes pour créer, je me suis noyée poétiquement, visuellement dans leurs œuvres.

Je crois que la cocréation est la source originelle ; j’aime profondément le partage de tous les sens, cela génère les plus belles émotions à mon avis.

Nous avons travaillé six mois à distance et je tiens tout particulièrement à remercier Daphné Marlière, écrivain biographe, rédactrice Web SEO sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour.

Le Matin d’Algérie :  Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

 Zy Orion : En effet oui, les projets affluent ces derniers temps à ma plus grande joie.

Je prépare l’arrivée de mon sixième recueil ; un projet de contes pour enfants est en chemin également, des ateliers d’écriture et d’autres idées que j’ai d’ores et déjà en tête vont émerger par la suite.

Le Matin d’Algérie :  Un dernier mot peut-être ?

 Zy Orion : La poésie est ma source de vie, je la respire au quotidien, c’est le plus beau cadeau qui m’est offert.

J’espère juste qu’à travers elle, je transmets ce qui me tient le plus à cœur, la beauté de la vie.

Entretien réalisé par Brahim Saci

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