Le deuxième mandat de Tebboune commence par la suspension d’un quotidien d’information pourtant réputé pour être la caisse de résonnance du régime. Djazaïr Al Ghad est accusé par le ministère de la communication de publication d' »informations trompeuses ».
La suspension, en attendant l’arrêt définitif du quotidien arabophone Djazair Al Ghad est symptomatique de la surenchère entretenue par les médias en Algérie, sur le thème de l’existence de complots visant la déstabilisation du pays.
Dans leur course effrénée à jouer les chiens de garde et à relayer la propagande du pouvoir, ces médias se laissent, souvent, aller à la publication d’information farfelues ne reposant aucunement sur des données factuelles fondées et vérifiables.
Cette forme dégénérée de la pratique journalistique a, cependant, ses revers. Elle peut conduire à la punition de ses adeptes par ceux-là mêmes qu’ils croient servir.
C’est ce que vient de vérifier à ses dépens le journal Djazair Al Ghad dont les responsables ont été convoqués par le ministère de la Communication qui leur a demandés de s’expliquer sur le contenu d’un dossier sur un improbable complot visant l’assassinat du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.
En effet, dans un communiqué, le ministère de la Communication a indiqué que ses services « ont convoqué, jeudi 19 septembre 2024, le directeur de la publication du quotidien Dazair Al Ghad, M. Adel Zakri, et M. Issam Cheikh, en qualité de fondateur et directeur général et les a entendus sur le contenu du dossier de presse publié dans l’édition n°10 du journal daté du 19 septembre 2024, réalisé par M. Ammar Guerdoud, fondateur, et président directeur général de la publication, car elle contenait des informations trompeuses et non documentées qui violent les articles réglementant le travail journalistique stipulés dans la loi organique sur les médias et les dispositions de la loi n° relative à la presse écrite et électronique. »
En conséquence, le ministère de la Communication a décidé, selon le communiqué, de suspendre immédiatement l’impression de la publication susmentionnée et d’engager des procédures judiciaires pour arrêter définitivement son activité, conformément à l’article 54 de la Constitution et à l’article 70 de la presse écrite et électronique.
La Une de ce journal présentait une photo du président Abdelmadjid Tebboune, accompagnée du titre sous la forme d’une question annonçant : « Après l’opération « Star Six » visant à déstabiliser l’Algérie et à perturber les présidentielles, les sionistes et l’axe du mal envisagent-ils d’assassiner le président Tebboune ? »
Dans d’autres sous-titres publiés par le journal, on lit : « Une source bien informée déclare à « Djazair Al Ghad » que « le président Tebboune risque effectivement d’être assassiné à tout moment par les forces du mal comme le président Houari Boumediene. »
Ces allégations font suite à la fumeuse « opération Star Six » qui a été rapportée par Le Soir d’Algérie, (un journal passé maître en la matière) lors de la campagne électorale présidentielle, indiquant l’existence d’un complot visant à entraver l’élection présidentielle par des parties hostiles à l’Algérie dans le milieu arabe et régional.
La rédaction
Fort de sa réélection avec un taux brejnévien mais avec une légitimité toujours branlante, Tebboune n’a pas perdu de temps pour se retourner contre ceux-là même qui lui ont chauffé le bendir tout au long à coups de fake news dont il était lui-même la source. L’Algérie troisième économie mondiale: fake news ou pas? L’armée algérienne est prête à se rendre à Gaza si l’Egypte ouvrait la frontière. Fake news ou pas? L’Algérie est capable de dessaler 1,3 milliards de m3 d’eau de mer par JOUR. Fake news ou pas? Et comme le ridicule n’a pas le moindre effet dissuasif sur ces messieurs fake news, la presse aux ordres (TSA, par exemple) nous apprend que l’Algérie a deposé plainte contre Sarah Knafo, euro députée de Reconquête le parti de Eric Zemmour, pour, tenez-vous bien, diffusion de fake news, un domaine pour lequel Tebboune & Co tiennent absolument à garder l’exclusivité. Tant qu’à faire, s’agissant de fake news, M. Charfi et son ANIE devraient normalement déposer plainte contre M. Omar Belhadj et sa cour des miracles pour tripatouillage et diffusion de fake results électoraux. Plus fake news que ça tu moutes!