Après son adoption par la majorité des députés, le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 sera présenté au débat et adoption des membres du Conseil de la nation qui se réunit en séance plénière, jeudi et vendredi.
Le MSP s’alarme de la dette
Mercredi, la plénière de l’APN a été marquée par le vote négatif des députés du Mouvement pour la société pour la paix (MSP) qui ont exprimé à l’unanimité leur rejet du texte présenté par le ministre des Finances, Laaziz Faid.
Dans un communiqué rendu public, le groupe parlementaire du mouvement islamiste a déclaré que la décision de voter contre le projet de loi était basée sur plusieurs raisons.
Les députés du MSP qui ont dénoncé le rejet des amendements et propositions qu’ils ont présentés sans justifications convaincantes, ont critiqué sévèrement l’étude et la gestion du PLF avant sa prestation en plénière de l’APN.
Ils considèrent que l’étude du texte présenté à la représentation nationale est caractérisée par un manque de professionnalisme et de sérieux. Il (le budget de l’État) était géré d’une manière traditionnelle, ne tenant pas compte des programmes, des objectifs et des indicateurs économiques et de développement tels que définis par la loi.
Ils ont pointé du doigt le temps record réservé à l’élaboration du texte. Ce qui a conduit à son adoption en très peu de temps. De plus, les priorités telles que définies dans le projet ne correspondent pas aux besoins des citoyens, notamment en ce qui concerne l’amélioration du pouvoir d’achat et la fourniture des services de base.
Le mouvement islamiste a également critiqué l’allocation d’un énorme budget à la section gestion. En outre, les sommes allouées aux transferts sociaux ne sont pas orientées vers ceux qui les méritent, d’où les risques sur la stabilité sociale, si les prix du pétrole venaient à baisser ou à être affectés par les tensions géopolitiques.
Le reproche le plus important émis par les députés du parti islamiste aura été celui qui a concerné l’augmentation de la dette intérieure en raison du creusement du déséquilibre entre les dépenses et les recettes. D’autant plus qu’aucune clarifications n’a été apportée quant à la manière de procéder pour résorber ce déficit ainsi créé dans la gestion des finances publiques.
Autre grief, la dette publique intérieure a atteint des niveaux records, et des mesures correspondantes pour la réduire n’ont pas été prévues. Cela pourrait constituer un fardeau que les générations futures auront à supporter.
La même source critique le manque d’indicateurs pour mesurer l’efficacité de ces prévisions budgétaires, ce qui rend difficile le contrôle parlementaire. De plus, le gouvernement manque de systèmes d’information permettant un suivi efficace de leur exécution.
En revanche aucun commentaire sur la répartition des enveloppes sur les différents départements. Encore moins la part léonine allouée au ministère de la Défense qui dépasse de très loin les budgets de l’enseignement, de la santé, du sport et de la culture ou de l’urbanisme.
Selon le communiqué de la chambre haute du parlement, la séance de jeudi matin sera marquée par la présentation de la PLF 2025, par le ministre des Finances, et du rapport préliminaire de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil, suivie des interventions des membres du Conseil de la nation. Le débat général se poursuivra l’après-midi, et le vote des sénateurs interviendra le vendredi.
Samia Naït Iqbal