11 décembre 2024
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Le smartphone, une troisième main (1)

Il est partout, s’allume en toutes circonstances et ne quitte jamais les mains, depuis le levé du jour jusqu’à la nuit tombée. C’est lui qu’on recherche en premier après une nuit de sommeil en tâtonnant des mains sur la table de chevet afin de bien sentir sa présence.

Le smartphone est la cigarette de toujours, il est l’alliance au doigt, le compagnon, le café du matin et la mesure du temps. On entend souvent « Mon dieu, je l’ai oublié ! »,  ce n’est pourtant pas le jeune enfant du parent étourdi, le passeport du voyageur ou le cartable de l’écolier, c’est bien le smartphone.

Il est dorénavant identifié par un pronom personnel, il est chargé, il est déconnecté, il est perdu ou il vient d’être acheté, pas la peine de demander qui ni quoi ?

On le bichonne, on est fier de lui, on le nettoie, on lui achète une belle coque pour le rendre plus coquet et le protéger. On le répare et on l’offre comme une marque élevée de considération. Plus la peine d’ouvrir les papiers cadeaux, la forme à elle seule est parlante pour faire éclater la reconnaissance. Il faut juste faire attention à ne jamais dévoiler la question qui brûle les lèvres et qu’il serait inconvenant de poser, « C’est lequel ? ».

Les enfants en rêvent, il est devenu la seule pensée de l’esprit. Plus on leur dit que ce n’est pas de leur âge plus ils font le forcing. Ils essaient la culpabilité, « Tous mes copains ou copines ont un smartphone, je suis le seul exclu ! ».  Puis l’avertissement, « S’il se passe quelque chose, comment je pourrais appeler à l’aide ? ». La colère, « De toute façon vous n’avez jamais rien compris à la vie moderne ! ». Le fallacieux, « Notre Internet ne marche plus, comment trouver des informations pour mon devoir de géographie ? ».

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C’est incroyable comment les arguments manquent souvent dans les devoirs et deviennent explosifs dans leur inventivité lorsqu’il s’agit du smartphone.

On le personnifie en lui donnant un nom, mon Samsung, son iPhone. Il est l’objet d’un positionnement, on est IOS ou Androïd comme on était jadis dans la cour du lycée, Beatles ou Rolling Stones. On ne change pas de secte aussi facilement.

On parle lui, on le montre, on en fait un marqueur social, « Il frime avec son iPhone », « j’ai acheté la dernière version avec 100 gigas de data ». Et comme le couteau suisse, il fait tout, téléphone, texto, vidéo, mail, agenda, traducteur et on nous annonce la sortie prochaine qui vous chantera une berceuse.

Au moment même où je me risque à exprimer une critique, je me rends compte qu’elle paraîtrait  irrecevable car moi aussi, le smartphone est devenu ma troisième main. Je vais m’expliquer.

Il est aujourd’hui une des marques de communication de l’humanité et même de civilisation puisque l’ère du numérique les façonne d’une manière si profonde. Il sera plus tard une pièce de musée comme l’ont été toutes les technologies à travers le temps.

Et c’est très bien que le smartphone existe, il est l’un des plus fantastiques amis de la liberté individuelle car il appartient à chacun d’en prendre le meilleur, devenu indispensable, et se prémunir du risque.

Le smartphone nous a considérablement aidés à avancer dans les moyens que l’humanité a de tout temps essayé de mettre à sa disposition. Il est la modernité et un outil fantastique.

Les élèves qui ont un smartphone et qui réussissent aujourd’hui ont absolument les mêmes profils que ceux qui réussissaient autrefois, de la même catégorie sociale ou de la même veine de ceux qui réussissent par le mérite. Aujourd’hui le smartphone est pour certains le diable de la déculturation, ce sont les mêmes qui avaient qualifié l’invention de l’imprimerie de la même manière.

N’a-t-il donc pas de défauts à mes yeux ? Mais bien entendu que oui. Par souci d’équilibre, l’un d’entre eux sera exposé dans ma seconde chronique sur le smartphone. Il empruntera comme à mon habitude le chemin du second degré.

Auparavant, je dois vous dire avec fierté que j’ai franchi un cap dans l’ascension sociale, je viens de passer de l’iPhone 8 à l’iPhone 12. Voilà pourquoi j’ai mentionné surtout la marque iPhone, c’est pour finir par vous convaincre que j’en ai un.

Reconditionné et loin de la version 15, et alors ? Pour mon âge c’est déjà le sommet du vertige technologique.

Boumedine Sid Lakhdar

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