En Égypte, de fausses rumeurs de soulèvement populaire sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Après la chute du dictateur syrien Bachar el-Assad, certains affirment, à tort, que le peuple égyptien serait en train de renverser Abdel Fattah al-Sissi.
En réalité, aucune manifestation anti-régime n’a eu lieu ces derniers jours en Égypte. Les images partagées sont sorties de leur contexte. Mise sous une impitoyable surveillance, la société n’a pour le moment aucune latitude d’agitation.
La vidéo la plus populaire a été vue plusieurs millions de fois ces dernières heures. On y voit des manifestants réunis de nuit, dans une rue commerçante. Certains tentent de bloquer la circulation, d’autres scandent : « le peuple veut faire tomber le système », un slogan emblématique des révolutions arabes de 2011. Les comptes qui partagent ces images parlent de « manifestations en cours au Caire pour demander le renversement du régime d’Abdel Fattah al-Sissi ».
Vérification faîte, ces images sont datées. Grâce à une recherche par image inversée, nous avons retrouvé un reportage de la chaîne de télévision arabe, Al Araby, publié sur Facebook en 2019. On y retrouve plusieurs extraits de manifestations filmés dans toute l’Égypte, dont ces images présentées, à tort, comme étant récentes.
Cette vidéo remonte donc au mouvement de contestation anti-régime qui avait éclaté dans le pays en septembre 2019. À l’époque, l’homme d’affaires exilé en Espagne Mohamed Aly avait appelé à manifester, accusant Abdel Fattah al-Sissi de corruption. Ces derniers jours, aucune manifestation anti-régime n’a eu lieu en Égypte.
Détournement de la contestation de 2019
Une autre vidéo virale montre des manifestants en train de déchirer un portrait d’Abdel Fattah al-Sissi, en pleine rue. La légende évoque « des manifestations antigouvernementales au Caire, en Égypte ». Mais contrairement à ce que veut faire croire l’auteur de ce tweet, ces images vues des centaines de milliers de fois ne sont pas récentes.
En faisant une recherche par mots clés, nous les avons retrouvées dans un article publié cette fois par Al Jazeera, le 21 septembre 2019. Le média évoque des manifestations dans les villes de Damiette e On retrouve donc le même mode opératoire.
Des utilisateurs rediffusent des vidéos datées de cette période de contestation en septembre 2019 et les publient telles quelles, avec une légende mensongère ou volontairement imprécise. Au total, la cellule Info Vérif de RFI a repéré près d’une dizaine de vidéos ainsi sorties de leur contexte.
Désinformer pour modifier les comportements
Si on ne sait pas précisément qui est derrière cette campagne de désinformation, l’analyse des comptes à l’origine de ces infox met en lumière des profils variés.
Nous avons identifié des comptes égyptiens opposés au régime en place, des comptes pro-russes habitués à désinformer au Moyen-Orient, ainsi que des comptes pro-palestiniens. Quand on regarde les chiffres, on peut dire que cette campagne est relativement efficace puisque ces fausses informations ont cumulé des millions de vues en seulement quelques jours sur X, Facebook et TikTok.
Ces comptes cherchent à raviver artificiellement la flamme de la contestation en Égypte. Une chose est sûre, leurs infox parviennent au moins à semer le trouble, comme le montrent les commentaires d’internautes qui tombent dans le piège.
Avec Rfi
Ardjaw kane ! C’est quoi ce aux mensonge ? Des fausses rumeurs ça veut dire quoi igzactma ? Si c’est des vraies rumeurs c’est dija selon l’académie de Guezgata : « Nouvelle, bruit qui se répand dans le public, dont l’origine est inconnue ou incertaine et la véracité douteuse » Alors si en plus elles sont fausses kiskici ?
Lire :ce »faux mensonge »
Les Fausses rumeurs? Un ragoût végétarien sans légumes. Un régal ! Un festin pour ingénus aux pays des bigots, amateurs de la haute gastronomie frérots.
Dire « fausses rumeurs » est linguistiquement correct, mais peut être considéré comme une redondance, car une rumeur, par définition, est une information non vérifiée et potentiellement fausse.
Bien que cette formulation soit parfois utilisée pour insister sur le caractère mensonger ou trompeur des rumeurs, elle peut être perçue comme maladroite dans un contexte journalistique ou formel où la précision et la concision sont valorisées. « Fausses rumeurs » se dit, mais ce n’est pas la meilleure option stylistique, surtout dans un titre.
Pour éviter cette redondance, il est préférable de privilégier des expressions plus directes ou nuancées comme : « rumeurs infondées » ou « fausses informations »…