Les tensions entre l’Algérie et la France connaissent un nouveau rebondissement après l’expulsion de l’épouse de l’ambassadeur algérien au Mali à son arrivée sur le sol français. Un document très confidentiel révèle une politique de restriction ciblée visant les dirigeants algériens.

Le renvoi par les autorités françaises de la femme de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, révélé par une dépêche de l’agence d’informations officielle APS, est perçu comme un acte de provocation par Alger, prendra, certainement, une dimension encore plus grave avec la révélation par La Tribune du dimanche d’un document secret du ministère de l’Intérieur français détaillant une série de mesures restrictives à l’encontre de l’Algérie et de ses élites.

Un document classé « très confidentiel »

Publié par La Tribune du dimanche, ce document de trois pages, estampillé « très confidentiel », aurait été rédigé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, connu pour ses positions dures envers l’Algérie. Il détaille une stratégie d’escalade diplomatique visant à restreindre l’accès à la France des élites politiques, économiques et militaires algériennes.

Le document évoque plusieurs mesures au caractère restrictif et destinées à mettre plus de pression sur les autorités algériennes. 

Parmi celle-ci, une réduction drastique des visas accordés aux personnalités algériennes, notamment les hauts fonctionnaires et hommes d’affaires., inscription de certaines figures influentes du régime  sur une liste de « personnes indésirables » en France, restrictions de déplacement pour les responsables militaires et économiques algériens, suspension des activités de compagnies aériennes et maritimes algériennes en France et, enfin,  renforcement des contrôles aux frontières, avec une surveillance accrue des voyageurs algériens.

Le document précise que cette politique impliquerait plusieurs ministères français, notamment l’Intérieur, les Affaires étrangères, les Finances et les Transports. Il évoque également la possibilité de convoquer les consuls algériens en France pour leur rappeler les obligations d’Alger en matière de rapatriement de ses citoyens, conformément à un accord bilatéral de 1994.

Un ciblage des influenceurs algériens en France

Un autre point sensible du document concerne les influenceurs algériens résidant en France, que le ministre considère comme une menace potentielle pour la sécurité nationale. Un cas précis est mentionné : celui d’un influenceur dont l’Algérie aurait refusé le retour malgré son passeport algérien, ce que le document interprète comme un manque de coopération d’Alger dans la gestion de ses ressortissants.

Une affaire qui relance les tensions diplomatiques

Cette révélation de La Tribune du Dimanche renforcera les soupçons de l’Algérie, qui accuse Bruno Rotaio d’être l’architecte d’une politique de confrontation avec Alger.
 L’affaire de l’épouse de l’ambassadeur algérien au Mali, expulsée de France malgré son passeport diplomatique et ses garanties financières, s’inscrit désormais dans un contexte plus large de durcissement des positions françaises.

Selon l’Agence de presse algérienne, ce geste est une provocation délibérée et un manque de respect des accords bilatéraux, notamment celui de 2013 qui exempte les détenteurs de passeports diplomatiques de l’obligation de visa.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a révélé que deux autres personnalités titulaires de passeports diplomatiques ont récemment été interdites d’entrée en France. Dans un premier cas, Paris avait évoqué une « erreur administrative », mais le deuxième incident, encore non résolu, fait l’objet d’une demande d’explication officielle.

Réactions en Algérie : vers un durcissement de la position d’Alger

L’affaire suscite une forte réaction en Algérie, où plusieurs personnalités politiques appellent à une réponse ferme. Abdelaziz Ziari, ancien président de l’Assemblée nationale (2007-2012), a déclaré qu’il refuserait désormais d’utiliser son passeport diplomatique pour entrer en France en signe de protestation.

Dans une interview au journal El Khabar, Abdelaziz Ziari estime que les autorités algériennes devraient prendre des mesures pour empêcher toute tentative de chantage à travers ces restrictions. Il a également dénoncé la dépendance psychologique de certains responsables algériens à l’égard de la France, qu’il considère comme un obstacle à une politique étrangère souveraine.

Donneur de leçons devant l’éternel, Abdelaziz Ziari (79 ans), ancien ministre FLN ayant également présidé aux destinées de l’APN ne dit pas s’il va obliger plusieurs membres de sa famille dont ses enfants installés depuis longtemps en France de quitter le territoire d’un pays qu’il a vilipendé en des termes insultants. Ils sont en effet nombreux ces pontes du régime qui ont un pied à Paris et un autre à Alger, tout en se piquant d’être plus nationalistes que le reste des Algériens.

Quelle réponse de l’Algérie ?

Face à cette escalade, l’Algérie pourrait durcir sa position vis-à-vis de la France. Plusieurs analystes estiment que le pays pourrait à son tour réduire les facilités accordées aux officiels français, voire réévaluer les accords bilatéraux. Est-ce seulement possible ?

Si jusqu’ici l’Algérie s’est abstenue de prendre des mesures radicales, la publication de ce document classé très confidentiel pourrait accélérer la rupture entre les deux États. L’avenir des relations franco-algériennes semble plus incertain que jamais.

Samia Naït Iqbal

2 Commentaires

  1. Ces voyous du régime algérien sont d’une hypocrisie incommensurable. Ils crachent sur la France alors qu’ils sont attachés corps et âme à la France qui les a aidés à prendre le pouvoir en 1962 à Alger (affaire des DAF). Leurs enfants étudient en France avec une bourse quelques fois du gouvernement français, après avoir fait le Lycée français d’Alger un privilège réservé à la nomenklatura algérienne. Leurs femmes viennent faire leurs courses à Paris pendant que les Algériens font la queue pour un sachet de lait. Et pour se venger de la France qui a reconnu la marocanité du Sahara occidental, il veulent créer une guerre civile en France comme ils l’ont fait en Algérie durant la décennie noire.
    Bruno Retailleau fait exactement ce que la France aurait dû faire depuis longtemps.

  2. « Selon l’Agence de presse algérienne, ce geste est une provocation délibérée et un manque de respect des accords bilatéraux, notamment celui de 2013 qui exempte les détenteurs de passeports diplomatiques de l’obligation de visa. »
    C’est la panique à bord ! Douce France les a lâché !
    Du jour au lendemain, ‘Ces dignitaires – sans dignité’, qui roulaient carrosse, et avaient un grand train de vie à Paris… vont subir l’IETF (Interdit d’Entrée En France)… Eux qui ont instauré le fameux ISTN (Interdiction de Sortie du Territoire National) pour les têtus qui ne leur revenaient pas !
    Quel retour de bâton !
    Mais vous verrez : C’est juste une question d’habitude. Vous aurez toute la latitudes de croiser et de connaitre les authentiques algériens dans les rues d’Alger…

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici