Le jeune militant Mohamed Tajadit, figure emblématique du Hirak, continue d’affronter une répression judiciaire implacable. Son procès, qui devait se tenir aujourd’hui, jeudi 27 mars 2025, devant la Chambre criminelle de la Cour d’Alger, a une nouvelle fois été reporté au 10 avril prochain.
Ce énième renvoi prolonge l’incertitude et le calvaire de ce contestataire, devenu un symbole du combat pour la liberté d’expression en Algérie.
Un acharnement judiciaire continu
Arrêté le 16 janvier 2025, Mohamed Tajadit a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Rouiba, qui l’a condamné, dès le 20 janvier, à cinq ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars. Les charges retenues contre lui sont lourdes : « insulte à un organe systémique », « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale », et « diffusion de contenus portant atteinte à l’intérêt national et incitation des foules désarmées via les médias et les technologies de communication ».
Depuis la fin du mouvement Hirak, ce n’est pas la première fois que Tajadit se retrouve dans le collimateur de la justice. Connu pour ses prises de position courageuses et ses discours enflammés appelant au changement du régime en place, il a été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années. Ses vidéos et publications sur les réseaux sociaux lui ont valu de nombreuses poursuites, faisant de lui l’un des militants les plus ciblés par les autorités.
Un symbole de la répression post-Hirak
Depuis l’essoufflement du Hirak, le pouvoir algérien a intensifié la répression contre les voix dissidentes. Mohamed Tajadit en est l’un des exemples les plus frappants. Son engagement sans concession pour une Algérie libre et démocratique lui a valu une surveillance constante et une série d’inculpations qui visent à le réduire au silence.
Le collectif de défense du jeune militant dénonce un procès politique et réclame un jugement équitable, conforme aux principes des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. « Nous appelons à un procès juste et dénonçons les conditions dans lesquelles notre client est détenu et jugé », a déclaré le collectif dans un communiqué.
Les multiples reports et les condamnations répétées traduisent une volonté manifeste d’épuiser moralement et physiquement ce militant de la première heure du Hirak. Alors que la communauté internationale et les défenseurs des droits de l’Homme suivent son cas avec attention, l’acharnement judiciaire contre Mohamed Tajadit témoigne de la difficulté, pour les opposants au régime, d’exprimer librement leurs opinions en Algérie.
À l’approche de son prochain procès, le 10 avril, une question demeure : la justice algérienne se pliera-t-elle aux exigences du pouvoir ou respectera-t-elle enfin les principes d’un procès équitable ? Ne nous hasardons pas à croire à un sursaut de respectabilité de cette institution qui s’est complétement fourvoyée dans ses missions.
Samia Naït Iqbal
Le pseudo parlement algérien nous parle d’une loi de la criminalisation du colonialisme et paradoxalement ses propres concepteurs pratiquent les mêmes méthodes du colon si non pire contre le peuple qui se bat pour ses libertés et sa dignité.
Les partisans de la répression et de l’autoritarisme finiront de facto dans la catégorie des nouveaux colons de cette Algérie qui ne finit pas avec cette malédiction et seront jugés sévèrement par l’histoire au nom de cette même loi.
Liberté aux prisonniers politiques , pour un état de droit , pour les les libertés individuelles et la liberté d’expression..