L’ancien président de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), Chérif Mellal, poursuit sa lutte contre l’arbitraire judiciaire en Algérie. Incarcéré depuis le 19 janvier 2023, il a entamé une grève de la faim illimitée le 3 mars 2025, atteignant aujourd’hui son 25ème jour de protestation.

Une condamnation controversée

Le 23 octobre 2024, Cherif Mellal a été condamné à 4 ans de prison ferme et à une amende de 225 millions de dinars algériens par le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed. Cette décision a été confirmée en appel le 25 février 2025 par la chambre pénale près la cour d’Alger.

Les charges retenues contre lui incluent la « violation de la législation et de la réglementation de change et de mouvement de capitaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays » ainsi que le « blanchiment d’argent ». Cependant, ses avocats ont vigoureusement contesté ces accusations, les qualifiant de dénuées de tout fondement légal.

Un combat pour la justice

Cherif Mellal, qui clame son innocence, voit dans cette condamnation une manœuvre politique visant à le punir pour son refus de céder le contrôle de la JSK à des intérêts proches du pouvoir. Le résultat, on le voit actuellement. Le club est entre les mains d’Ould Ali Lhadi, un ancien ministre de Bouteflika, recyclé par Tebboune. La grève de la faim, la troisième depuis son incarcération, de l’ancien patron de la JSK témoigne de sa détermination à lutter contre ce qu’il considère comme une injustice flagrante. Cherif Mellal sait pourtant qu’il fait face à un pouvoir sans état d’âme et qu’il peut perdre la vie dans ce combat à partir de la prison. Pour autant, il tient avec l’énergie du désespoir car il sait qu’il y va désormais de son honneur.

Inquiétudes pour sa santé

Après 25 jours sans s’alimenter, l’état de santé de Chérif Mellal suscite de vives inquiétudes. Sa famille a à maintes reprises tiré la sonnette d’alarme. En vain. Le prisonnier d’opinion, lui-même, a récemment adressé une lettre au chef de l’État et au ministre de la Justice pour les alerter sur sa situation critique. Mais son appel s’est manifestement brisé devant l’indifférence de ces individus. 

Cette action désespérée rappelle tragiquement les cas de Mohamed Tamalt et du Dr Kamel-Eddine Fekhar, deux détenus décédés suite à des grèves de la faim prolongées en 2016 et 2019 respectivement.

Un symbole de résistance

Comme Mira Moknache, le cas de Chérif Mellal est devenu emblématique de la répression exercée contre les figures influentes de Kabylie. Son refus de plier face à ce qu’il considère comme une injustice en fait un symbole de résistance pour de nombreux Algériens, en particulier en Kabylie.

Un appel à la révision du procès

Cherif Mellal, ses avocats, sa famille et ses nombreux soutiens réclament la révision de son procès, arguant que le dossier judiciaire est vide et que les accusations ont été montées de toutes pièces. Cette affaire met en lumière les défis auxquels fait face le système judiciaire algérien, souvent critiqué pour son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

Alors que Chérif Mellal entame son 26ème jour de grève de la faim, son cas continue de soulever des questions sur l’état de droit en Algérie et sur le traitement réservé aux voix dissidentes dans le pays. La communauté internationale et les défenseurs des droits de l’homme suivent de près cette situation, appelant à une résolution juste et équitable de cette affaire qui a déjà coûté plus de deux ans de liberté à l’ancien dirigeant sportif.

Rabah Aït Abache

2 Commentaires

  1. Nous connaissons tous et toutes la nature du régime Algérien depuis l’indépendance. Cependant, il ne faut pas oublier Mas Cherif MELLAL est aussi victime de ses pairs et de ceux qui ont pris en otage et qui ont enfoncé la grandiose JSK.
    Le jour se lévera…

  2. Cherif Mellal risque de payer cher sa bravoure, son courage, mais surtout le fait de vouloir rendre à la JSK et par ricochet à la Kabylie son prestige, sa grandeur et sa dignité, malheureusement et scandaleusement, les Kabyles le laisse tomber, ceux de 80 ou de 2001 qui ont défié le pouvoir des voyous n’existent plus, il ne reste plus que des danseurs qui tournent le dos à leur malheur, préférant perdre le goût de l’honneur avant celui du festin, a tawaghit !

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