Des affrontements entre groupes armés sont signalés à Tripoli, la capitale de la Libye après l’assassinat d’Abdelghani al Kikli, dit Ghniwa, chef de l’Appareil de soutien à la stabilité.
La mort d’Abdelghani Al-Kikli, figure influente du paysage sécuritaire libyen, a déclenché de violents affrontements lundi soir entre factions armées rivales dans la capitale Tripoli, poussant le ministère de l’Intérieur à appeler les habitants à ne pas quitter leur domicile. Tripoli est de fait devenue une ville quasi-fantôme : rues désertes, commerces et écoles fermés, état d’alerte maximal dans les hôpitaux public. Seul le bruit des armes se fait entendre dans la capitale. Les établissements scolaires et universitaires sont restés fermés ce mardi, par mesure de précaution et certains vols ont été détournés par prudence vers d’autres villes, comme Misrata, à l’est de Tripoli.
Les combats ont été particulièrement intenses, selon plusieurs médias, avec usage d’armes lourdes et de mitrailleuses, provoquant des explosions et des tirs dans plusieurs secteurs de la ville à partir de 21h
Al-Kikli, chef de l’Appareil de soutien à la stabilité (SSA), un groupe armé puissant basé dans le quartier populaire d’Abou Slim au sud de Tripoli, a été tué dans des circonstances encore inconnues.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), qui avait déjà appelé à la désescalade dans un communiqué publié plus tôt, s’est dite « profondément préoccupée » par l’intensification des violences, notamment l’utilisation d’armes lourdes dans des zones civiles densément peuplées. Sur le réseau X, elle a exhorté toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à respecter leur obligation de protéger les civils en toutes circonstances.
Reprise du contrôle d’Abou Slim par les forces gouvernementales
Le ministère de la Défense du gouvernement d’union nationale a annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir repris entièrement le contrôle du quartier d’Abou Slim. L’opération militaire, selon un communiqué officiel, s’est conclue avec succès. Le ministère a indiqué avoir donné des instructions pour poursuivre la mise en œuvre de son plan sécuritaire visant à garantir une stabilité durable dans la zone.
Dbeibah : vers une Libye sans milices irrégulières
Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdelhamid Dbeibah, a salué ces événements comme une étape déterminante vers le démantèlement des groupes armés hors du cadre légal.
Sur sa page Facebook, il a souligné que les développements récents à Tripoli démontrent la capacité des institutions officielles à assurer la protection du pays et à défendre la dignité de ses citoyens. Il a réaffirmé que seule l’autorité de l’État devait prévaloir, rejetant toute légitimité aux forces agissant en dehors de la loi.
Le chef du gouvernement a également exprimé sa reconnaissance envers les ministères de l’Intérieur et de la Défense, ainsi qu’aux forces de l’armée et de la police, pour leur rôle dans le rétablissement de la sécurité et l’affirmation de l’autorité étatique dans la capitale.
Ces violences illustrent la fragilité persistante de la sécurité à Tripoli, où la rivalité entre milices reste une menace constante pour la stabilité de la capitale et du pays tout entier. Malgré le retour au calme annoncé, la situation reste tendue et imprévisible, les autorités appelant toujours à la vigilance et à limiter les déplacements.
Synthèse Rabah Aït Abache