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samedi 7 juin 2025
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L’Aïd n’est pas la cérémonie du veau d’or

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Avec la chronique d’aujourd’hui il est plus prudent pour moi de commencer avec la sincérité la plus profonde de mes vœux de l’Aïd à mes compatriotes. Le terme prudence est exprimé ici dans le sens d’une crainte d’une mauvaise compréhension plutôt que celle d’éviter la colère et des jugements peu conformes en cette période de fête collective.

Le massacre à une échelle incontrôlée des moutons est impressionnant autant qu’horrifiant. Il me semble que la religion a bon dos pour justifier une hystérie nationale qui n’a plus de sens si on s’éloigne de la nécessité d’un moment de partage et de réflexion.

Qu’importe mes convictions ou leur inexistence, là n’est pas la question. La signification  de l’acte de sacrifice représente un passage du récit religieux musulman mais il a un sens profond de parabole, c’est-à-dire d’un récit allégorique portant une signification symbolique au service d’un enseignement religieux. Le sacrifice d’un mouton a une légitimité dans la pratique de la religion mais qui a affirmé qu’il est inscrit dans le dogme ?

En lui-même, le sacrifice d’un animal ne peut me choquer car c’est indirectement ce que je vais faire tout à l’heure, très certainement, c’est à dire me nourrir de viande puisque j’ai cette chance de le pouvoir.

Il n’y a aucun sujet de polémique pour cela. Mais est-on obligé de ressentir la nécessité d’un spectacle d’égorgement et de dépècement de la bête en public, de surcroît avec la présence d’enfants ? Est-on obligé de tuer le pauvre animal sans l’anesthésier avec tellement de méthodes possibles ?

Est-on obligé de supporter l’image de la descente du bateau par des milliers de pauvres bêtes effrayées, c’est même contraire à la pensée de compassion religieuse. Un spectacle horrifiant de manquement de respect de ce que les croyants disent être des créatures de Dieu. Le prétendre est pourtant admirable pour la beauté de la nature qui nous enchante autant qu’elle subvient à nos besoins vitaux d’alimentation.

Est-on obligé de déverser dans les rues et les conduits des villes des immenses quantités de déchets ? Est-on obligé de provoquer un énorme gâchis de tonnes de nourriture vu le prix colossal de la viande qui serait un bien pour nourrir tellement de familles algérienne, souvent en incapacité d’en manger tous les jours même si elles ne sont pas dans l’indigence ?

Sans compter ce qui me met en rage, la compétition des familles à hauts revenus dans la quantité de moutons. Et nous, c’est deux moutons, et nous, c’est trois moutons. C’est un acte d’indécence le plus condamnable.

Et qu’on ne me dise pas que l’obligation de partage avec les nécessiteux suffit à acheter une bonne conscience. Le gâchis est au contraire l’impossible équilibre économique pour une perpétuation de la consommation de viande pour toutes les familles durant une période plus pérenne. 

Est-on obligé pour la réflexion religieuse d’en arriver au contraire de son message. Une gigantesque frénésie digne du récit du veau d’or ? Il faut revenir à la modestie et à la discrétion de cet acte symbolique. 

Non, la religion, pour ceux qui la pratiquent, doit être un moment de communion collective, pas un moment de massacre sans signification et hors du sens de l’allégorie. Il y a tellement de façons dignes de traiter ces malheureux animaux même s’il est légitime et nécessaire de nous en alimenter.

Bon, après ma grosse colère, une autre qui est annuelle, on ne m’a jamais laissé des côtelettes et abas en réserve, juste pour le symbole de mon appartenance à ce pays qui m’a vu naître et que j’aime.

Bien grillés et épicés, s’il vous plait !

Boumediene Sid Lakhdar

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1 COMMENTAIRE

  1. Le sacrifice annuel des enfants est arrivé en Afrique du Nord par le biais des phéniciens, le sacrifice ‘Molk’. Bien plus tard, les romains dans leur long conflit avec Carthage puis lors de la conquête de l’Orient, ont stigmatisé cette pratique. Le sacrifice des moutons par substitution aux enfants aurait probablement été initié en réponse à ces accusations de barbarie.
    Évidemment, tant qu’on bourre les têtes des enfants de récits de sorcellerie en guise de cours d’histoire de peuples lointains au lieu d’enseigner l’histoire de la religion, il serait difficile, au bout du récit, d’équilibrer le régime alimentaire des gens sur toute l’année.

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