Le Ghana fait évoluer sa position sur le Sahara occidental. Finie la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique, Accra soutient désormais le plan d’autonomie marocain. L’annonce en a été faite jeudi 5 juin à Rabat par Samuel Okudzeto Ablakwa, le chef de la diplomatie ghanéenne.
Le ministre ghanéen a rencontré ce jeudi Nasser Bourita, son homologue marocain. À l’issue de leur entretien, le Ghana a dit considérer le plan d’autonomie marocain comme « la seule base réaliste et durable » pour trouver une issue au conflit. Un vrai revirement de la part d’Accra qui soutenait la République arabe sahraouie démocratique depuis 1979.
Ce changement était en préparation depuis plusieurs mois. Le 6 janvier dernier, la veille de l’investiture de John Dramani Mahama, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, avait annoncé la suspension des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique.
Il y a quelques jours, David Lammy, le ministre des Affaires étrangères britannique, qui était au Maroc pour annoncer un grand partenariat stratégique entre Londres et Rabat, mais aussi pour afficher, pour la première fois, le soutien du Royaume-Uni au plan d’autonomie de 2007 pour le Sahara occidental, rapporte Middle East Eye.
Avec l’Allemagne, l’Espagne, la France, c’est le 4e grand pays européen à soutenir le plan marocain. A rappeler que la Ligue arabe dont fait partie l’Algérie, ne reconnaît pas le Sahara occidental. Elle estime que le dossier du Sahara occidental relève de la compétence de l’ONU.
Un secteur où la coopération est appelée à se développer est celui de la sécurité alimentaire. Selon le chef de la diplomatie ghanéenne, Accra entend se tourner désormais vers les engrais marocains pour développer la culture du cacao et ainsi réduire sa dépendance aux importations alimentaires. Sur un plan régional, Samuel Okudzeto Ablakwa a dit soutenir le projet d’accès portuaire sur l’Atlantique pour les pays enclavés du Sahel. Un projet lancé fin 2023 par Mohamed VI.
La rédaction/RFI