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dimanche 15 juin 2025
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La guerre des caftans !

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Sur les réseaux sociaux, ça s’agite depuis un moment comme les moutons de l’Aïd ! Le Caftan en est la cause. Sans en comprendre l’origine, une rumeur bondissante le désigne une fois patrimoine marocain, une autre, algérien.

On dirait la balle de tennis de la finale de Roland Garros qui se joue à Ouarzazate ! Tu essaies de la suivre sans attraper l’torticolis et tu finis par attraper l’torticolis tout en ayant perdu la balle dans un brusque vent de sable! Surtout quand tu regardes ça le soir, avant le coucher, d’un œil amusé, mi-rougeâtre, mi-fermé, en buvant du thé chinois et en fumant Zetla du patrimoine immatériel marocain non encore reconnue par l’UNESCO! 

À voir toute cette agitation autour d’un accoutrement, tu peux jurer que c’est tellement une cause nationale que chaque pays est prêt à l’défendre avec l’couteau d’boucher! Déjà que dans la guerre du mouton, c’est Tebboune qui a marqué le ace victorieux à Mohammed VI et que, côté marocain, on ferait bien l’méchoui avec n’importe quoi, même avec un asticot! Rendons, ici, grâce au mouton nain roumain qui est tellement un mouton de bonne famille qu’il s’est offert au sacrifice, par charité chrétienne, sereinement, comme le premier mouton d’Abraham, à seulement 40 000 Da, sans être ni juif ni musulman! 

Mais pour la guerre du Caftan, tu ne sens pas la même sérénité du mouton roumain. Au contraire, tu as l’agitation, ordonnée comme l’mille-pattes, rampante, déferlante, vague après vague, dossier après dossier, avec la surenchère et le bruit qui gagnent les couloirs d’une UNESCO désabusée, regardant ce ballet désolant d’asticots avec un œil rougeâtre et nullement amusé! 

À ce rythme, elle risque la banqueroute, l’institution des Nations unies qui doit mobiliser ses troupes pour départager des plaignants rudes et farouches ! C’est simple: les deux voisins se croient sur un simulateur de la guerre des sables saison 2, sans le sable, mais avec la même détermination de nuire, où le Caftan serait le premier niveau à atteindre! Tu penses au début que c’est juste pour faire danser les asticots derrière les écrans, car dans le royaume comme en République, les problèmes graves ont besoin d’écrans de fumée de méchoui et des folkloriques danses berbères! Mais tu te rends vite compte que ça ne fait que multiplier l’éclosion de mouches, encore plus virulentes et déterminées, qui finissent par déborder l’espace virtuel pour vivre le délire au grand jour sur les journaux, radios et chaînes de télévision officiels !

Le délire a cela de pathologique: c’est qu’il simule tellement bien les réalités qu’il te fait perdre le sens même des réalités. Et ceux qui s’affrontent à coups d’émojis, plus verts les uns que les autres, plus agressifs, vomissant des laves, vrombissant des insultes, provoquants, tombent dans l’irrationnel et les convictions erronées malgré les preuves contraires et les tentatives d’arbitrage de l’IA de service ! 

Et tu commences à jouer à l’inspecteur Tahar tout en étant un apprenti en matière de pathologies psychiques des porteurs de l’anomalie génétique nord-africaine M81, pour découvrir que le Caftan a des origines tellement lointaines qu’il remonterait à la période mésopotamienne. Puis tu cherches chez les IA qui sont connectées à internet (car, gare à celles moins intelligentes qui ne le sont pas), et tu découvres que le Caftan était un accoutrement masculin à l’époque ottomane et que la femme de l’inspecteur l’a découvert avec l’arrivée de ceux-ci en Algérie. Et qu’il avait fait un saut en Andalousie avant de pénétrer ultérieurement le Maroc. 

Et tu t’acharnes furieusement sur ton smartphone pour essayer d’expliquer tout cela aux malades de la division, et les sortir de leur état psychotique hallucinogène, mais tu comprends que c’est comme pisser dans le sable d’Laâyoune ou d’Amgala! Tes écrits s’évaporent avant même de toucher le parterre brûlant de l’écran!

Alors que ta tête est un peu en mode vol plané, tu essaies de ne pas trop fumer Zetla, pour pas que tes neurones ne soient débordés comme l’UNESCO. Et tu continues à lire les gens qui s’insultent sur les réseaux à couteaux tirés pendant que tes neurones qui fonctionnent à moitié essaient de formuler une réponse logique, pour faire comprendre aux mouches des deux peuples frères que « l’enfant » n’appartient, au départ, ni aux uns ni aux autres et que c’est seulement un orphelin à qui on a caché le père !

Et tu honnis les dirigeants des deux pays qui s’amusent à la guéguerre des clics pour préparer celle plus meurtrière des tranchées, des drones et des missiles, où il n’y aura que des morts et des perdants avec lesquels des asticots et des mouches feront un bon méchoui!

K. H.

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1 COMMENTAIRE

  1. Parmi les fort nombreuses pépites de cet écrit, je vous repropose celle-ci, facile à admirer : « tu découvres que le Caftan était un accoutrement masculin à l’époque ottomane et que la femme de l’inspecteur l’a découvert avec l’arrivée de ceux-ci en Algérie. Et qu’il avait fait un saut en Andalousie avant de pénétrer ultérieurement le Maroc.»
    De toute évidence, notre ami prend au premier degrés tout ce que lui sert l’lA. Ainsi donc, le caftan est arrivé aux beylicats par la bienfaisance des turcs, donc au mieux, arrivé au 16e siècle (à moins que notre ami déplace les balise de l’histoire); de là il a sûrement pris une chaloupe rangée par les mites pour risquilleur et rejoindre l’Espagne qui n’est plus andalouse depuis un siècle déjà (a moins que l’auteur aient déplacé les bornes là aussi), pour revenir au Maroc et faire croire aux marocains que l’Andalousse existe encore et toujours à cette époque.
    Franchement on touche le fond avec les mouches du régime. Elles sont terriblement incompétentes même là ou on s’attendait à quelque chose qui ressemble à quelque chose.
    Et puis on s’en fout de l’origine. La réalité est que le Maroc sauvegarde ses traditions. Il est vrai qu’il est favorisé par l’histoire moderne d’un protectorat en lieu et place d’un colonialisme de peuplement. La réalité est que l’artisanat marocaine, les casbah ou médina marocaines sont très bien préservées. Qu’importe que les raisons soient économiques sûrement (et non patrimoniale sûrement aussi), elles sont conservées et promues. Ce n’est pas le cas de l’Algérie qui, en plus d’avoir un patrimoine qui a subi en raison de l’histoire, a fait l’objet d’un abandon coupable pour toujours voire même parfois de quasi destruction.
    Ne parlons même pas du patrimoine architectural, artisanal berbère qui subit une guerre parallèle de la part de l’Etat.
    Et on vient après, comme ça, se présenter devant la communauté des humains pour défendre la couscousité et la caftanité du pays.
    Ahurissant.

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