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lundi 25 août 2025
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T34 et Khaled Louma : la voix du rock algérien s’éteint

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C’est avec une profonde émotion que le monde de la musique et de la radio algérienne a appris le décès de Khaled Louma, figure emblématique d’une époque où la créativité et l’audace redéfinissaient la culture nationale.

Khaled Louma était une voix emblématique. Le talent fait animateur. Animateur phare de la Chaîne 3 dans les années 1980 et 1990, Louma s’est imposé par son style unique, mêlant expertise musicale, proximité avec les auditeurs et passion communicative. Son micro n’était pas un simple outil de diffusion : il était une passerelle entre les sons du monde et le public algérien, entre les riffs électriques du rock occidental et les rythmes traditionnels du Maghreb.

À une époque où la radio constituait un espace rare de liberté culturelle, Khaled Louma s’est distingué par sa capacité à raconter la musique, à la contextualiser et à la partager avec intensité. Il ne se contentait pas de passer des morceaux : il en dévoilait l’histoire, les influences, et créait un véritable dialogue avec ceux qui l’écoutaient. Son style, à la fois passionné et pédagogique, a marqué des générations de mélomanes et contribué à faire de la Chaîne 3 un lieu où modernité et curiosité culturelle se rencontraient.

Parallèlement à sa carrière radiophonique, Khaled Louma était le chanteur et leader du groupe mythique T34, né dans une chambre universitaire et rapidement devenu symbole d’une jeunesse en quête de liberté et d’expression. Surnommé les « Pink Floyd algériens », T34 a su fusionner le rock occidental avec le chaâbi, le raï naissant et les mélodies populaires du Maghreb, créant un langage musical inédit et profondément algérien. Le groupe incarnait la volonté d’une jeunesse de réinventer son identité sonore, de transformer les influences étrangères en un projet créatif local, et de donner voix à ses questionnements et à ses aspirations.

Le morceau emblématique du groupe, Boualem El Far, demeure un cri, une chronique urbaine et une fresque sonore d’Alger avec ses contradictions, ses espoirs et ses désillusions. Chanté avec une intensité rare par Khaled Louma, ce titre est devenu l’hymne d’une génération désireuse de créer et de rêver autrement, à travers un rock engagé et profondément attaché à son territoire. La voix de Louma portait non seulement l’émotion de ses contemporains, mais aussi la volonté de faire entendre un Algérie moderne et créative, entre tradition et innovation.

T34 et Khaled Louma ont contribué à construire un pont entre deux mondes : celui des sons importés de l’Occident et celui des rythmes enracinés dans le Maghreb. Leur musique, souvent visionnaire et audacieuse, a influencé de nombreux artistes et reste un jalon essentiel de l’histoire culturelle algérienne. La scène rock algérienne des années 80 et 90, oscillant entre rébellion et quête d’identité, doit beaucoup à l’énergie et à la vision de Louma et de son groupe.

Avec sa disparition, c’est une voix et un regard essentiels sur la musique et la radio qui s’éteignent, mais la mémoire de Khaled Louma demeure vivante. Sa contribution à la culture nationale et son rôle de passeur entre les sons du monde et les auditeurs algériens continueront de résonner dans la mémoire collective. La radio, le rock et la jeunesse algérienne lui doivent une part de leur audace et de leur liberté.

Nos pensées vont à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui ont été touchés par son art. Le legs de Khaled Louma, à travers T34 et ses années à la radio, restera une référence et un symbole d’une époque où la musique et les ondes s’entrelacaient pour inventer une identité nouvelle, vibrante et inoubliable.

Djamal Guettala

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