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dimanche 21 septembre 2025
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L’ONU, un clin d’œil par la littérature (1)

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Mon très fort rejet du Conseil de sécurité et mon indifférence envers la clownerie que représente l’ONU ne m’empêche pas de relier l’événement de l’Assemblée générale à des clins d’œil que ma mémoire retient à son propos.

Vous ne savez jamais véritablement pourquoi la mémoire construit des associations. Elles ont souvent un lien très distendu avec les sujets ou la nature des événements associés.

En voici une qui justement relie deux événements dans mon souvenir. Tout part de l’émission Apostrophes de Bernard Pivot. Elle avait débuté neuf mois avant le début de ma nouvelle vie en 1975, celle à Paris. Je suis donc un des innombrables enfants du mythique horaire télévisuel. Il explique mon souvenir à propos de ce fait.

Un second fera le lien avec le précédent, ce sera un curieux épisode que la France littéraire avait  suivi avec passion. Le Prix Goncourt, lorsqu’il avait encore la légitimité d’attribuer des prix au génie littéraire plutôt qu’aux discours qu’on veut bien entendre,  avait été primé en 1975 un certain Émile Ajar pour son livre La Vie devant soi.

Personne ne le connaissait ni ne l’avait vu sur un plateau de télévision ni même ne l’avait lu dans la presse.  C’était inévitable qu’on en parlât surtout sur le plateau de Bernard Pivot.

Il était alors évident qu’Émile Ajar était un pseudonyme, pratique assez banale en littérature mais considérée comme une grande supercherie lorsqu’il s’agit du prix Goncourt.  Ce n’est qu’en 1981, un an après sa mort, que fut dévoilée la vérité par son auteur lui-même dans un écrit posthume. On découvrira que c’était réellement l’écrivain (certains l’avaient deviné) qui avait déjà obtenu un Prix Goncourt en 1956 avec son roman Les Racines du ciel.

Mais bon sang, me dira le lecteur, quel est le rapport avec l’ONU qui a créé le lien de souvenir dans le cerveau toujours perturbé de Boumédiene ? Eh bien c’est simple, Romain Gary fut diplomate et membre de la représentation permanente de la France à l’ONU. 

Les amoureux de la littérature, j’en suis un parmi les plus modestes, ne peuvent échapper au rappel d’autres écrivains qui se sont consacrés à la carrière de diplomate, comme Chateaubriand, ou se sont risqués à la tumultueuse fonction de député, comme Victor Hugo. 

Mais Romain Gary ne représente pas ce seul fait qui n’aurait pas suffi au curieux lien de mon souvenir. Il fut l’un des exemples les plus significatifs de ce que l’ONU représente (ou avait l’ambition démesurée de représenter), c’est-à-dire la diversité des nationalités, des régions et des cultures du monde.

Romain Gary cumule un nombre si impressionnant de facettes, militantisme, lieu de vie et de culture qu’il n’est pas possible de les nommer tous en si peu de place dans cet article. En résumé, né en Lituanie (empire russe à l’époque), membre de la résistance, résident en France, diplomate, écrivain, marié à une actrice américaine et ainsi de suite. Bref, une certaine idée de l’universalisme ressortait de l’écrivain diplomate.

Mais est-ce le suicide un an auparavant à Paris de sa célèbre et épouse actrice, Jean Seberg, qui le poussa à son tour à mettre fin à sa vie en 1980 ?

Est-ce la destinée de l’ONU après son rêve fou ? Il est très vraisemblable que l’universalisme de ce projet mondial est en train de se suicider par ses pitreries, son inefficacité et l’illégitimité de son Conseil de sécurité pour lequel j’avais rédigé un écrit précédent.

Il n’y a que notre Ahmed Attaf et les sympathiques diplomates des grandes démocraties dans le monde, comme ceux de l’Afrique, qui ne souhaitent pas se priver des voyages gratuits, des discours en grande pompe que personne n’écoute, des réceptions ou des hôtels somptueux. 

L’ONU, une destination de première classe pour notre brave Ahmed. Huit heures de vol, il sera peut-être inspiré de lire Romain Gary. Au voyage retour de l’ONU, je lui propose le célèbre ouvrage d’Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.

Boumediene Sid Lakhdar

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