Alors que La France insoumise (LFI) entend déposer une motion de censure dès l’ouverture de la session parlementaire, prévue le 1er octobre, le Rassemblement national (RN), fidèle à sa stratégie de normalisation, refuse pour l’instant de se joindre à cette démarche.
Marine Le Pen a annoncé jeudi soir sur LCI que son parti ne censurerait pas le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu avant d’avoir entendu son discours de politique générale.
Un positionnement qui étonne, voire déroute, tant il tranche avec les déclarations passées du RN sur la nécessité d’un « changement radical » à Matignon. « Déposer une motion de censure avant même d’avoir entendu le Premier ministre, ça n’est pas raisonnable », a ainsi justifié Marine Le Pen, préférant suspendre son jugement… tout en exprimant un profond scepticisme à l’égard de Lecornu.
Mais derrière cette posture soi-disant mesurée, c’est surtout l’ambiguïté stratégique du RN qui saute aux yeux. D’un côté, Marine Le Pen affirme que le Premier ministre devra « être en rupture totale avec la politique menée depuis 2017 » pour espérer éviter une censure. De l’autre, elle refuse de s’associer aux initiatives concrètes de l’opposition pour le contraindre politiquement dès maintenant. Une posture d’attente qui ressemble surtout à une esquive.
« Moi, je ne censure pas un Premier ministre avant son discours », a martelé la cheffe du RN, feignant de découvrir les règles du jeu parlementaire. Pourtant, une motion de censure n’est pas un caprice, mais un outil démocratique destiné à contester une orientation politique globale — orientation dont Lecornu est un acteur central depuis des années, et non un novice surgissant de nulle part.
Le Pen le reconnaît d’ailleurs à demi-mot : elle ne se fait « aucune illusion » sur les chances de rupture de Lecornu, à qui Emmanuel Macron aurait confié une mission « vouée à l’échec ». Pourquoi alors refuser de s’associer dès maintenant à une censure parlementaire ? Pourquoi cette frilosité à assumer une ligne claire contre la majorité présidentielle ?
Ce double discours illustre une nouvelle fois la stratégie de flou du RN, coincé entre son image « respectable » à construire pour 2027 et sa rhétorique d’opposant intransigeant. Marine Le Pen va même jusqu’à reprendre l’un de ses anciens refrains : la critique du « blocage institutionnel » provoqué par le chef de l’État, sans jamais appeler explicitement à sa démission — un entre-deux habile, mais peu cohérent.
Quant à l’idée d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, elle est relancée sans réelle conviction, comme un mantra désormais récurrent. Marine Le Pen dit souhaiter une cohabitation, mais sans assumer les risques politiques d’une telle perspective.
Enfin, en matière d’alliances, la patronne du RN souffle à nouveau le chaud et le froid : ouverte à des accords pour gouverner, elle se garde bien de parler « d’union des droites », préférant se « positionner au-dessus de ça ». Une manière d’ouvrir la porte à des tractations tout en gardant un vernis d’indépendance. « Je ne suis pas là pour sauver la droite, mais pour sauver la France », a-t-elle conclu, dans un slogan qui sonne davantage comme un calcul électoral que comme une ligne politique ferme.
En refusant de prendre clairement position face à un gouvernement qu’elle juge pourtant illégitime dans ses actes, le RN confirme son art de la demi-mesure et des positions à géométrie variable, bien loin de l’image de parti « de rupture » qu’il prétend incarner.
La rédaction avec AFP
JE cite: « « Je ne suis pas là pour sauver la droite, mais pour sauver la France », a-t-elle conclu, dans un slogan qui sonne davantage comme un calcul électoral que comme une ligne politique ferme. »
Le Macron la tient par la barbiche et elle lui tord co…es. Apres Zemmour, elle n’a pas envie d’une ballade avec Sarko. Elle doit bien connaitre la notion de « raison d’etat » et son poids face a la justice qui n’en est qu’un levier. Elle ne va tout de meme pas mettre le Berzidan Macron devant le tyran Poutine – elle est batriote. Comme tous les autres zommes, il a paye’, maintenant il peut aller se voir ailleur si j’y suis. De toute facon son gaz et petrole, ce qui reste des commandes Indiennes et Chinoise va en Allemagne – pas en France.