Une fois de plus, les courants islamistes les plus conservateurs se mobilisent contre la liberté de création littéraire et artistique, perçue comme une menace directe à l’ordre moral dont ils se posent en gardiens. Ce festival international de la bande dessinée leur fait dresser les poils.
Après les attaques virulentes contre Houria, le roman de Inaam Bayoud publié au printemps 2024 et accusé d’« atteinte aux valeurs » pour avoir exposé les hypocrisies sociales à travers une fresque des quartiers populaires d’Oran, c’est aujourd’hui la jeunesse créative qui se retrouve dans leur ligne de mire.
Leur cible : la 17ᵉ édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA), accusée d’être un vecteur de « pratiques étrangères » et de « dérives sataniques ».
Un festival instrumentalisé
Ce rendez-vous culturel majeur, qui célèbre la diversité des univers visuels et l’imaginaire collectif, a été pris pour cible après la diffusion de vidéos d’une fête de jeunes à proximité du Maqam Echahid. Les participants, déguisés en personnages de mangas ou inspirés de l’univers rock métal, ont été accusés de déviance. L’incident a servi de prétexte à une campagne idéologique invoquant la « défense de l’identité nationale » pour réclamer davantage de censure.
Une offensive politique et morale
Le député islamiste Belkhir Zakaria a adressé une pétition au Premier ministre pour exiger une enquête, l’interdiction de manifestations similaires dans les lieux symboliques et une campagne nationale de sensibilisation. Derrière cette rhétorique morale se dessine une volonté d’imposer des « lignes rouges » culturelles et de restreindre les libertés artistiques.
Cette stratégie n’est pas nouvelle. En 2024, la polémique autour de Houria avait entraîné une vague d’attaques violentes contre l’autrice et sa maison d’édition, Mim Éditions, jusqu’à sa fermeture. Aujourd’hui, ce sont les expressions artistiques de la jeunesse — rock métal, cosplay, arts visuels — qui sont à leur tour désignées comme des menaces idéologiques.
Défendre la culture face à la censure
Des voix du monde culturel, dont celle du poète et journaliste Lazhari Labter, rappellent que la bande dessinée est un art mondialement reconnu et un espace d’ouverture culturelle. Le FIBDA, unique en Afrique et dans la région MENA, attire chaque année des milliers de jeunes. Ce sont ces espaces de liberté qui sont aujourd’hui visés par une mouvance conservatrice cherchant à imposer une vision uniforme de l’identité nationale.
Un enjeu de société
L’affaire dépasse la simple polémique : elle révèle un affrontement profond entre une jeunesse avide de création et une mouvance qui veut contrôler l’espace culturel et moral. Défendre le FIBDA et la création artistique, c’est défendre une Algérie plurielle et ouverte, capable de résister à la tentation d’uniformisation idéologique.
La rédaction
La 17ᵉ édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger, tenue du 1ᵉʳ au 5 octobre 2025 sur l’esplanade de Riadh El Feth, a réuni des artistes venus de 17 pays, dont l’Espagne, la France, les États-Unis, le Canada, le Japon, la Tunisie, la Palestine, le Liban, le Mexique et la Côte d’Ivoire. Une édition qui a confirmé, une fois encore, la dimension internationale de ce rendez-vous incontournable du neuvième art.
Le décret 2025/03 stipule que tout dézédien jaloux de sa religion doit quitter ce monde avec une cervelle aussi vide qu’à sa naissance. La police de la sécheresse, de la canicule et des tempêtes de sable est chargée de l’exécution de ce décret dans toute la rigueur que confère la loi de la défunte république. Il est porté à la conscience des générations venues à la lumière à la date anniversaire de la publication de ce dit décret au journal officiel qu’aucune conscience n’est tolérée en-dehors de celle révélée l’an zéro des télécommunications interstellaires captées par le père fondateur du dogme du cerveau propre.