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Nora Preziosi face à l’affaire 13 Habitat : le coup politique de trop

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Dans un long entretien accordé à La Provence, Nora Preziosi, ex-présidente du bailleur social 13 Habitat, revient pour la première fois sur son éviction. L’élue des quartiers Nord de Marseille, blessée mais combative, dénonce une manœuvre politique orchestrée par Martine Vassal à quelques mois des municipales.

Entre règlements de comptes et volonté de revanche, la conseillère départementale se dit prête à reprendre sa place : « On a voulu me mettre un genou à terre. Je suis bien présente, debout… »

Une élue issue du peuple, victime d’un système politique verrouillé

Nora Preziosi n’est pas une inconnue dans le paysage politique marseillais. Conseillère départementale sans étiquette, ancienne vice-présidente du Département et présidente de 13 Habitat jusqu’à sa mise à l’écart, elle incarne depuis des années une voix populaire, enracinée dans les quartiers Nord. Une femme de terrain, connue pour son franc-parler et son refus des compromissions.

L’affaire qui la vise est en apparence simple : l’attribution d’un logement social à sa mère, dans le quartier des Catalans. Le rapport de l’Ancols — le gendarme du logement social — évoque des irrégularités dans la gestion du bailleur. Sur cette base, Martine Vassal, présidente (DVD) du Département, décide de l’écarter brutalement de la présidence de 13 Habitat. Une enquête préliminaire est ouverte.

Mais pour Nora Preziosi, cette affaire est tout sauf anodine. Dans son entretien à La Provence, elle dénonce une opération politique déguisée, destinée à la neutraliser avant les élections municipales de 2026. Elle rappelle que le rapport de l’Ancols, censé rester confidentiel jusqu’au 5 octobre, a été « fuité » dès le mois de juin : « Ce délai n’a pas été respecté. On voulait me faire tomber, et vite. »

La chronologie parle d’elle-même. À quelques mois d’un scrutin crucial, Vassal cherche à consolider son autorité dans un contexte de division à droite. Preziosi, indépendante, populaire et difficile à contrôler, représentait une force réelle dans les quartiers Nord, longtemps délaissés par la majorité départementale. Son éviction tombe à pic : elle écarte une voix dissidente tout en envoyant un message clair à celles et ceux qui oseraient s’affranchir de la ligne officielle.

Le retour d’une femme debout

Ce qu’exprime Nora Preziosi dans cet entretien, au-delà de la colère, c’est le sentiment d’injustice d’une femme issue du peuple face à un système verrouillé. Elle n’a ni le réseau des notables, ni la protection des clans. Et c’est peut-être ce qui explique la virulence de la campagne menée contre elle.

« On a voulu me mettre un genou à terre », répète-t-elle, comme pour rappeler qu’elle n’a jamais appartenu à ce monde politique feutré où tout se règle entre pairs. Là où d’autres affaires ont été étouffées, la sienne a été livrée à la vindicte publique. Un traitement à deux vitesses qui en dit long sur les rapports de force locaux.

Mais Nora Preziosi n’a pas dit son dernier mot. À 65 ans, elle se prépare à revenir sur le devant de la scène lors des prochaines municipales. « Je veux redorer mon blason », dit-elle. Une déclaration de résistance, presque une revanche symbolique. En reprenant la parole, elle refuse le rôle de victime et revendique celui d’une femme debout, fière de son parcours et de ses origines.

Son discours, mêlant fierté populaire, fidélité à ses valeurs et refus du mépris social, trouve un écho dans ces quartiers souvent abandonnés des grands partis. Dans le tumulte marseillais, où la politique s’écrit souvent à coups de trahisons, de rivalités et de règlements de comptes, Nora Preziosi apparaît moins comme une coupable que comme une cible.

Contexte – L’affaire 13 Habitat

Créé en 1922, 13 Habitat est le plus grand bailleur social du département, gérant près de 34 000 logements. En juin dernier, un rapport de l’Ancols a pointé des irrégularités dans certaines attributions et marchés internes. Sur la base de ce document, Martine Vassal a démis Nora Preziosi de ses fonctions de présidente. Une enquête préliminaire est en cours. L’élue nie tout favoritisme, affirmant que sa mère a déposé une demande légitime comme n’importe quelle autre locataire.

Aujourd’hui, au-delà du dossier administratif, l’affaire 13 Habitat révèle surtout les fractures et les rivalités d’un pouvoir local. Et dans cette bataille où se mêlent ambitions et coups tordus, la parole retrouvée de Nora Preziosi sonne comme un acte de résistance.

Djamal Guettala

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