La rencontre entre Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), et le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, s’est déroulée dans un climat que la dirigeante décrit comme « libre et sans barrières ». Cependant, derrière cette façade de dialogue ouvert, l’entretien souligne les contraintes structurelles et les limites réelles des partis politiques face aux défis du pays.
Diagnostic clair mais marge d’action limitée
Louisa Hanoune a présenté au chef de l’État les points faibles de l’économie et de la société algérienne, allant du chômage à la migration des jeunes, en passant par les dysfonctionnements institutionnels, si l’on en croit ses déclarations. Si le PT se positionne comme force de proposition, ses préconisations restent confrontées à une réalité où les décisions stratégiques — économiques, militaires et diplomatiques — demeurent strictement sous contrôle présidentiel.
Cette centralisation rappelle la difficulté pour les partis de traduire leurs analyses en réformes concrètes, malgré leur rôle consultatif.
Le poids du contexte mondial et régional a été un thème récurrent. Louisa Hanoune a insisté sur les risques et les implications pour l’Algérie, y compris en matière de stabilité interne. Ce rappel du « cadre international contraignant » peut être perçu comme un double message : d’une part, la nécessité de vigilance et d’unité nationale ; d’autre part, une manière de justifier le statu quo face à des problèmes internes persistants.
Révision du Code électoral : promesse de transparence ou défi pratique ?
Le chantier électoral a été évoqué, notamment la gestion des 11 nouvelles wilayas. Hanoune a soulevé les risques de confusion dans les listes électorales et la nécessité d’une organisation rigoureuse. Pourtant, le parti reste dépendant de l’administration pour la mise en œuvre concrète, illustrant une fois de plus la distance entre propositions politiques et pouvoir effectif.
Pour la SG du PT, les élections à venir constituent une « phase charnière ». Mais la rencontre laisse transparaître que la crédibilité du processus électoral repose autant sur les intentions que sur la capacité réelle des institutions à garantir transparence et équité.
Dialogue ouvert mais encadré
Enfin, Louisa Hanoune a rappelé que certaines questions, notamment militaires et diplomatiques, relèvent exclusivement de la présidence. Cette réalité souligne que même dans un contexte de dialogue ouvert, le rôle des partis demeure limité à la consultation, et leur influence sur les décisions majeures reste marginale. La patronne du PT a indiqué avoir pris acte de l’attention portée par le chef de l’État aux sujets soulevés
Cela étant dit, l’entrevue qui lui a été accordée illustre le paradoxe d’une démocratie consultative où les partis politiques peuvent identifier et proposer des solutions aux problèmes du pays, mais peinent à transformer ces analyses en décisions concrètes. Un dialogue utile, mais dont l’impact réel reste à observer.
Enfin, Louisa Hanoune a rappelé que certaines questions, notamment militaires et diplomatiques, relèvent exclusivement de la présidence. Cette réalité souligne que même dans un contexte de dialogue ouvert, le rôle des partis demeure limité à la consultation, et leur influence sur les décisions majeures reste marginale. La patronne du PT a indiqué avoir pris acte de l’attention portée par le chef de l’État aux sujets soulevés.
Mais c’est précisément cette répartition très inégale du pouvoir décisionnel qui donne à la rencontre sa portée ambiguë : si la consultation existe, la capacité d’influence des partis politiques comme force de propositions demeure limitée. D’où un paradoxe persistant d’une démocratie où l’échange est possible, mais où l’effet concret des propositions reste incertain.
La rédaction

